Une classe de 3e réalise son « journal du projet Convoi 77 »

« Les histoires de chacun font l’histoire de tous. » Tel est le titre qui s’affiche en une de l’édition d’avril 2021 du « Journal du projet Convoi 77 », une gazette numérique réalisée par des élèves de 3e du collège Michel-Richard Delalande, à Athis-Mons, en région parisienne.

Le projet, mené par leur enseignant d’histoire-géographie Clément Huguet, rassemble les contributions des collégiens sous la forme d’articles sur les coulisses du travail effectué autour du projet Convoi 77 et de la Shoah en général.

Au-delà d’un compte-rendu de leurs efforts, ces articles, tous rédigés par les élèves, sont un moyen d’exprimer leur point de vue et leur ressenti sur ce travail singulier.

« Nous travaillons sur l’histoire d’Adolphe, Fortunée, Claude, Jacques et Josiane  Halimi », écrit par exemple Valentin, au sujet d’une famille originaire d’Algérie qui vivait à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale avant d’être déportée par le convoi 77. « Ce projet m’apporte beaucoup car il m’a permis d’avoir des connaissances pour éviter que ces horreurs ne se reproduisent et que les victimes ne soient oubliées. »

« L’histoire des Justes parmi les Nations, ces « lumières dans la nuit », nous a beaucoup inspirés et nous a rappelé l’importance de s’engager contre toutes les formes de racisme et d’intolérance », commente pour sa part Anrif.

« Votre histoire nous donne de l’espoir »

Pour cette édition, les élèves ont recueilli le témoignage de Daniel Urbejtel, plus jeune survivant français du camp d’ Auschwitz-Birkenau. En raison de la situation sanitaire, ils n’ont pas pu le rencontrer et son témoignage, enregistré par leurs professeurs, leur a été diffusé en classe.

A défaut d’avoir pu lui parler de vive voix, deux jeunes filles, Inès et Beatriz, ont décidé de publier dans le journal un texte adressé à ce rare témoin. « Après avoir découvert votre histoire, même si nous ne pouvons pas réellement comprendre ce que vous avez pu vivre, nous essayons d’imaginer la souffrance qui a été la vôtre et celle de tant d’autres déportés des camps nazis », lui disent-elles.

« Votre histoire nous donne aussi de l’espoir car elle est source de courage et de volonté. L’émotion que nous avons ressentie (…) restera gravée pour toujours dans notre mémoire et dans nos cœurs. »

Création de capsules temporelles

En parallèle de la rédaction de textes, les élèves ont publié les photos des « capsules temporelles », des œuvres faisant office de témoignages visuels destinés aux futures générations, réalisées par leurs soins.

Parmi les créations, qui mêlent photos, objets et textes imprimés, figurent un bocal en verre dans lequel flottent des étoiles jaunes, « symbole de la persécution et des discriminations dont les juifs ont été victimes », une boîte d’archives représentant la séparation d’une famille après son arrestation à l’aide de fils de fer barbelés et de photos d’époque, ou encore des boîtes peintes en noir – « pour représenter la mort » – remplies de référence à la vie des victimes avant la Shoah et pendant leur calvaire dans les camps.

Boîte d'archives.

Une boîte d’archives représentant la séparation d’une famille après son arrestation. Photo : Michael Aymard

« Nous nous sommes posés des questions sur les archives que nous avons utilisées lors de notre enquête historique et sur la manière de les déconstruire ou de les mettre en valeur », expliquent Kailys, Shanel et Valentin. Une « expérience très intéressante », selon les premiers intéressés, en hommage à tous ceux dont ces collégiens ont ravivé le souvenir.

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