Camille MEYER

1886-1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence:

Camille MEYER

Résister à la déportation en France et en Europe

Session 2023-2024 du Concours National de la Résistance et de la Déportation.
Recherches prosopographiques : éléments biographiques concernant Camille Meyer et Daniel Naiman, déportés du Convoi 77

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France [1], Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N°77:  » Le nombre des déportés était de 1300. Ce convoi 77 (…) entraîne vers les chambres à gaz d’Auschwitz plus de 300 enfants de moins de 18 ans. (…) 291 hommes furent sélectionnés avec les matricules B 3673 àB 3963; de même pour 283 femmes (A 16457 à A 16739). Il y avait en 1945 209 survivants dont 141 femmes ».
« Et leurs noms survivront à jamais » (Isaïe, Bible, 56 V)

Table des matières

  1. Introduction
  2. Le projet européen Convoi 77
  3. L’UGIF
  4. La rafle de la rue Vauquelin
  5. Camille Meyer
  6. Annexe
  7. Bibliographie

Propos liminaire

A propos de Camille Meyer et de Daniel Naiman, déportés dans le Convoi 77 : il existe de nombreux éléments sur la vie de M. Naiman. En revanche, les données sur la vie de Mme Meyer sont très lacunaires. Les recherches ont néanmoins permis de dessiner quelques éléments de son existence.

La demande a été faite sur arolsen.org : des éléments ont été communiqués sur M Naiman, en revanche, les archives Arolsen ne disposent pas d’information sur Mme Camille Meyer née Belaich. Seules des bribes d’information ont en effet pu être trouvées à son propos sur d’autres sites de recherche.

Pour mener le travail de mémoire sur Camille Meyer et Daniel Naiman, il faut rappeler les travaux réalisés dans le cadre du projet européen Convoi 77. Il convient aussi de rappeler le contexte dans lequel Mme Meyer se trouve à l’UGIF, rue Vauquelin, et la rafle qui s’y produit.

Introduction

Les deux biographies que nous écrivons portent sur deux déportés français. Elles sont écrites dans le but de contribuer aux travaux de l’Association Convoi 77, projet européen, qui consiste à regrouper les biographies de chaque déporté du convoi.

Survivre c’est aussi résister, il y a plusieurs formes de résistance et tout le monde ne le fait pas de la même manière. De nombreux déportés ayant survécu n’ont pas pu en parler avant des années, soit par difficulté d’évoquer l’indicible, par la volonté de vivre un semblant de vie normale de nouveau, soit par manque de « public », la réalité de la déportation et des camps n’étant que très progressivement connue. La France a longtemps vécu sur l’idée d’une inexistence juridique du régime de Vichy. La thèse qui dominait était que la République avait été exportée à Alger et Londres. C’est ce que signifient les ordonnances de rétablissements de la légalité républicaine adoptées dès 1944 [2]. Le président Chirac reconnaît l’existence juridique du régime de Vichy en 1995, ouvrant la voie à une nouvelle étape dans la mémoire des Résistants et des Déportés. Par exemple, le Conseil d’Etat, juge administratif suprême pourra ainsi reconnaître la responsabilité de l’Etat dans la déportation et la spoliation et ouvrir la voie à des indemnisations des victimes et ayant-droits.

Poursuivre des recherches aujourd’hui sur des Résistants est une forme de résistance à l’oubli, permet de conserver leur mémoire. Les derniers rescapés sont peu nombreux à être encore vivants et les générations suivantes se doivent de désormais reprendre le flambeau, pour que ces vies brisées ne soient jamais oubliées.

C’est un devoir pour les générations d’aujourd’hui et de demain de se souvenir de leur existence, car peu de témoignages écrits permettent d’assurer la transmission de la mémoire. La date du 24 avril est celle de la commémoration des victimes de la déportation. C’est une manière d’avoir un rendez vous régulier contre l’oubli.

Il existe des récits racontant le quotidien d’un médecin et de sa femme infirmière, dans la déportation et précisément à Auschwitz. Il en est ainsi du livre d’Eddy de Wind, « Terminus Auschwitz ». Cet ouvrage est l’un des rares à avoir été écrit dans les camps, directement, sans laisser au temps la possibilité d’altérer la mémoire. Ce livre a été publié à plusieurs reprises, une première fois, avec seulement très peu d’édition, en 1946, aux Pays Bas, son pays d’origine. Après l’échec de cette première tentative d’édition, le livre est tombé dans l’oubli . Il a été publié en 2020, en France. Il faut aussi citer Claude Lanzmann qui réalise Shoah, en 1985, un film documentaire de 10 heures expliquant le génocide des Juifs et s’appuyant sur des témoignages et des prises de vue sur les lieux du génocide.

Les livres et films ont un grand rôle dans la résistance, ils ont été écrits par les survivants ou leurs enfants. Survivre c’est résister, en écrivant des livres ils informent, et luttent contre les risques de négationnisme.

Il existe aujourd’hui de nombreux lieux de Mémoire de la déportation et de la Résistance en France et en Europe. Dès les années 1950, l’initiative de la construction d’un Mémorial est prise par l’association « Réseau du souvenir » fondée en 1952 par l’avocat et résistant rescapé du camp de Mathausen, Paul Arrighi, et d’Annette Lazard, veuve d’un déporté mort à Auschwitz. Le Mémorial est inauguré dans le 4e arrondissement de Paris en 1962 par le président De Gaulle [3]. Depuis, de nombreux mémoriaux et lieux d’études ont été construits, notamment le Mémorial de la Shoah, inauguré en 2005, rue Geoffroy Lasnier. Le 12 mars 2024, le Mémorial de Paris et la ville de Nice ont décidé de la création d’un musée du Mémorial dans cette ville.

A l’échelle européenne, des actions ponctuelles sont aussi menées pour perpétuer la mémoire de la Résistance et de la Déportation. Par exemple, le Parlement européen mène des travaux sur la Mémoire de l’Holocauste [4]; dès 1995, il adopte des résolutions rappelant le devoir de mémoire non seulement par des commémorations, mais aussi grâce à l’éducation. En novembre 2018, l’Union européenne devint un partenaire international permanent de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH). Sur le plan juridique, le Digital service act, adopté en 2022, permet de lutter contre la haine en ligne et, notamment les formes de négationnisme.

Des réflexions sont en cours pour créer un “monument européen” à Bruxelles [5], qui cristalliserait l’émergence de cette nouvelle forme de mémoire de la Shoah, encore en construction, commune à l’ensemble du continent.

Le projet européen Convoi 77

Ce projet européen [6] propose un travail de mémoire et de recherches pour constituer des recueils de biographie de personnes juives déportées pendant la 2e Guerre mondiale.

Le Convoi numéro 77 du 31 juillet 1944 est le dernier grand convoi de déportation de Juifs parti du camp d’internement de Drancy pour la gare de Bobigny et à destination du camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau.

Le Convoi 77 est parti du camp de Drancy, le 31 juillet 1944. Il a déporté 1 309 personnes, dont 324 enfants et bébés, entassées dans des wagons à bestiaux.

Il est arrivé dans la nuit du 3 août et la « sélection » est immédiatement pratiquée. La date officielle retenue pour la mort des déportés qui ne sont pas entrés dans le camp de concentration pour le travail est celle du 5 août 1944.

À la fin de la guerre, le 9 mai 1945, seuls 251 déportés de ce convoi ont survécu ; 847 ont été assassinés dans les chambres à gaz dès leur arrivée.

Aloïs Brunner, le commandant du camp de Drancy, pressé par l’avancée des troupes alliées depuis le débarquement du 6 juin 1944 et aidé par la confusion qu’entraîne l’attentat raté contre Hitler le 20 juillet, en profite pour poursuivre jusqu’au bout sa folie meurtrière. Il tient à ne laisser aucun enfant juif derrière lui et procède à des rafles là où il est sûr de trouver les enfants : dans les maisons d’enfants et les hommes de l’Union générale des israélites de France (UGIF) de la région parisienne, ou ceux dans lesquels elle les avait placés, et qui n’avaient pas dispersé les orphelins ou enfants isolés dont l’organisation avait officiellement la garde.

Plus de 300 enfants (dont 18 nourrissons et 217 enfants âgés de 1 à 14 ans) sont arrêtés, emmenés à Drancy puis déportés dans le convoi 77. Parmi eux se trouvent les 20 petites filles de l’orphelinat de Saint-Mandé et leur directrice, Thérèse Cahen, qui les accompagnera dans la chambre à gaz.

Dans des wagons à bestiaux, debout, sans eau, sans nourriture, Léon voyage pendant trois jours. Arrivé à Auschwitz, des hommes en costume rayé gris et bleu l’invitent à descendre et à se séparer des autres : les hommes à gauche et les femmes à droite !
La majorité des déportés sont nés en France (55 %) : 35 nationalités sont représentées, dont – outre les Français (y compris algériens) – les Polonais, les Turcs, les Soviétiques (notamment Ukrainiens) et les Allemands, pour les plus nombreuses.

Le nombre des enfants déportés est important (324) : 125 sont âgés de moins de 10 ans.

Nous reprenons ces éléments du site de l’association Convoi 77. Cette association est très importante à la fois pour savoir ce qui s’est passé et faire vivre la mémoire de ces vies arrachées. Des travaux venant d’élèves de plusieurs pays européens se trouvent sur ce site : des rencontres entre ces élèves seraient une bonne idée.

L’UGIF

L’Union Générale des Israélites de France, ou UGIF, est fondée, sur injonction des Allemands, par une loi du gouvernement de Vichy du 29 novembre 1941.

Institution obligatoire, elle vise à rendre repérables les Juifs de France dont l’appartenance religieuse n’est plus mentionnée dans les recensements depuis 1872. La loi de 1941, comme l’ensemble des mesures législatives prises par Vichy à l’encontre des Juifs depuis le premier statut antisémite d’octobre 1940, marque une rupture avec les traditions républicaines et laïques. Il n’existe pas d’origine républicaine à l’antisémitisme de Vichy.

La loi qui crée l’UGIF vise à fondre les Juifs en une seule communauté et à mettre fin au processus d’assimilation à la nation française. En contrepartie, les Allemands et Vichy garantissent l’existence d’un certain nombre de structures d’assistance, à une époque où les exclusions professionnelles et les mesures de spoliation créent des foules d’assistés.
Des hommes et des femmes, souvent responsables d’oeuvres juives actives dans les années 1930, ont accepté de prendre la tête de l’UGIF.

L’Union générale des Israélites de France (UGIF) assure l’accueil des enfants dans ses centres parisiens des rues Lamarck, Vauquelin, Guy Patin ou Montevideo, ou en dehors de Paris, à Montreuil, Saint-Mandé, La Varenne… Sur les 35 000 enfants juifs de moins de 15 ans qui résident encore dans le département de la Seine en 1941, 3 500 environ séjourneront dans l’un de ces foyers. Rapidement, regrouper les enfants juifs dans un seul lieu devient trop dangereux. Les soldats allemands et les policiers français viennent régulièrement arrêter des enfants dans les maisons de l’UGIF.

Source : « L’UGIF, collaboration ou résistance ? », Michel Laffitte , dans la Revue d’Histoire de la Shoah 2006/2 (N° 185), pages 45 à 64.

La rafle de la rue Vauquelin

Elle a lieu dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944 au n°9 de la rue Vauquelin dans le 5e arrondissement de Paris, au siège du Séminaire israélite de France, dans un centre de l’UGIF pour jeunes filles où se trouvent 33 jeunes filles juives. Nombre d’entre elles seront déportées par le Convoi n° 77, en date du 31 juillet 1944, le dernier grand convoi au départ de la gare de Bobigny, de Drancy vers Auschwitz.

Camille Meyer

Parmi les adultes déportés par le Convoi 77 de Drancy il y a Camille Meyer (née Belaich), âgée alors de 58 ans.

Peu d’informations sont disponibles ; cela nous évoque une phrase de Patrick Modiano, dans Dora Bruder (1997 Gallimard) : « ce sont des personnes qui laissent peu de traces derrière elles… ce que l’on sait d’elles se résume souvent à une simple adresse. Et cette précision topographique contraste avec ce que l’on ignorera toujours de leur vie – ce blanc, ce bloc d’inconnu et de silence ».

Camille est née le 3 août 1886 à Alger en Algérie. Son mari, Léon Meyer (67 ans), né le 24 février 1877 à Saint-Laurent-de-la-Salanque, est déporté dans ce même Convoi 77. Leur dernière adresse est au 9 rue Claude-Bernard dans le 5e arrondissement de Paris.

Les documents permettent de savoir que Camille donne naissance à un fils au Cameroun, et à une fille Suzanne Reine à Marseille.

Elle est arrêtée à l’UGIF rue Vauquelin. Nous n’avons pas d’information sur son métier. Mais son mari Léon dirigeait l’UGIF.

Les éléments trouvés sur Camille Meyer sont les suivants :

  • Elle se trouve dans la liste des personnes mentionnées dans l’arrêté du 3 juillet 1995 portant apposition de la mention << Mort en déportation >> sur les actes et jugements déclaratifs de décès (JORF n°191 du 18 août 1995) Par arrêté du ministre des anciens combattants et victimes de guerre en date du 3 juillet 1995, la mention < < Mort en déportation > > est apposée sur les actes et jugements déclaratifs de décès de : (… ) Meyer, née Belaïch (Camille, Boucris) le 3 août 1886 à Alger (Algérie), décédée le 5 août 1944 à Auschwitz (Pologne).
  • On trouve aussi mention de Camille dans les documents du ministère des Affaires Etrangères sur les biens culturels : 209SUP 35 45.853 « M. [Camille] Meyer, Paris », CRA Correspondance et inventaire. 11/1945-12/1945 (Les archives des services français de récupération artistique sont une collection d’archives produites par les services français chargés de la récupération des biens culturels spoliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles proviennent de plusieurs producteurs. La Commission de récupération artistique (CRA), créée un arrêté du ministre de l’Éducation nationale, René Capitant, le 24 novembre 1944, à la demande du directeur des Musées de France, Jacques Jaujard. Elle comprend d’abord 17 membres, puis 30 en 1949. Elle est installée 20 bis avenue Rapp à Paris.

Fichier de la Commission de récupération artistique.
Archives diplomatiques, 209SUP/748

Nous ne savons pas quels ont été les actes de résistance de Camille Meyer. Mais son mari, Léon Meyer présidait l’UGIF et sa vie est retracée sur le site du Convoi 77.

Annexe :

Extraits des travaux publiés sur le site Convoi 77, au sujet de Léon MEYER (1877-1944) :

Qui sommes- nous ?
Notre classe de 4B AFM du Lycée De Viti de Marco de Triggiano Bari, sous la direction de Mme Paola Barone, notre professeure de fle, a découvert le Projet Convoi 77 au mois de Février 2021. L’idée de ce projet nous a paru intéressante : raconter l’histoire de Léon Meyer, un citoyen français de confession juive qui est mort en déportation vers Auschwitz dans le dernier Convoi, en juillet 1944.

Extrait de l’acte de mariage entre Léon Meyer et Camille Belaish et Extrait de l’acte de naissance de Léon Meyer

 

Bibliographie

Sources Archives

  • Archives Départementales de l’Allier 1580 W 9, 1756 W 2 N° 5860,
  • Archives de Paris 3595 W 138
  • Bibliothèque Nationale de France sur site Internet Gallica naturalisations – Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains
  • Centre de Documentation Juive Contemporaine – Etat civil de Paris (7ème)
  • Klarsfeld Serge Liste des transferts de Vichy à Drancy le 15 juillet 1944 – Klarsfeld
  • Serge Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France FFDJF 1978
  • Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
  • Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 439315)

Articles

  • Michel LAFITTE, « L’UGIF, collaboration ou résistance ? », Revue d’Histoire de la Shoah 2006/2 (N° 185), pages 45 à 64.

Sites internet

Notes & références

[1] C’est en 1975 que Serge Klarsfeld a commencé à dresser la liste des victimes de la Shoah en France. La première édition du Mémorial de la déportation des Juifs de France} a été publiée en 1978.Par la suite, Serge Klarsfeld a publié d’autres ouvrages de référence qui ont permis une meilleure compréhension des persécutions antisémites pendant la guerre. Il est l’auteur de : Vichy-Auschwitz. Le rôle de Vichy dans la solution finale de la question juive en France (1983), Le calendrier de la persécution des Juifs de France (1993) et le Mémorial des enfants juifs déportés de France (1994). La nouvelle édition du Mémorial de la déportation des Juifs de France publiée en 2012 est le fruit de 15 années de travail. Cité par Mémorial de la déportation des Juifs de France – Serge Klarsfeld | Fondation Shoah

[2] L’ordonnance du 9 août 1944 indique que « la forme du Gouvernement est et demeure la République. En droit, celle-ci n’a pas cessé d’exister ». L’objectif est de minimiser la responsabilité de la France et des Français dans le régime de Vichy, que De Gaulle considère comme « nul et non avenu ». (cours de terminale de Mme Morisseau Lycée Henri IV)

[3] Mémorial des martyrs de la Déportation | ONaCVG (onac-vg.fr)

[4] Magdalena Pasikowska-Schnass et Philippe Perchoc Service de recherche pour les députés, L’Union européenne et la mémoire de l’Holocauste, site du Parlement européen 2020.

[5] Peut-il y avoir une mémoire européenne de la Shoah ? Touteleurope.eu

[6] Convoi 77 – Enseigner autrement l’histoire de la Shoah

Contributeur(s)

Biographie réalisée par Charlotte RABENJA et Talia TERRAL, Seconde 3 du Lycée Henri IV (Paris (5ème), sous la direction de leur enseignante Mme Odile MORISSEAU.

Reproduction du texte et des images

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