Otto HELLER
Portrait de profil sur l’image ci-contre.
« Otto Heller, l’auteur du livre Sibérie, une autre Amérique ». Portrait de profil d’Otto Heller. Esquisse publiée le 28 mars 1930 dans le magazine gauche Die Rote Fahne.
ANNO/ Bibliothèque nationale d’Autriche : Die Rote Fahne, Wien, 28 mars 1930, XIIIème année, N° 75 page 4.
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Für unsere deutschsprachigen Leser*innen: Die Biographie ist unterhalb der französischen Version auch auf deutsch verfügbar.
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Parmi les déportés du convoi 77, Otto Heller fait partie des personnes ayant atteint une certaine notoriété. Né le 14 décembre 1897 à Vienne en Autriche au sein d’une famille fortunée juive originaire de Bohême, il devient journaliste, écrivain et propagandiste communiste agissant entre Paris, Berlin et Moscou.
Son père, Franz Heller, né en 1852 est mandataire commercial. Sa mère Marie Löwie est née en 1861 à Mlada Boleslav.[1]
Quand la Première Guerre mondiale est déclarée, Otto Heller a dix-sept ans. Sous-lieutenant dans l’armée austro-hongroise, il fait au front italien la connaissance de journalistes socialistes et d’officiers yougoslaves et tchèques indépendantistes. Emma Heller, son épouse, qualifie dans la biographie qu’elle écrit de son mari ces premiers contacts de « déterminants »[2].
Après la guerre, en 1918, il devient adhérent du Parti ouvrier social-démocrate autrichien. Sa famille, qui ne soutient pas son engagement politique, souhaite l’éloigner du milieu socialiste dans lequel il évolue et le force à quitter Vienne afin qu’il poursuive ses études juridiques à Prague. Cependant, la distance ne provoque pas chez lui le changement escompté par ses parents : il commence à publier des articles dans divers journaux, dont le magazine Bildungsarbeit[3] (Travail éducatif) qui fait le lien entre les idées socialistes et l’éducation scolaire et populaire. De même, il s’occupe de l’organisation de l’école du Mouvement socialiste allemand des ouvriers (Deutsche Sozialistische Arbeiterbewegung) en Bohême du Nord. En 1921, en tant que membre du conseil d’administration des Jeunesses socialistes, il cofonde la section allemande du Parti communiste en Tchécoslovaquie.
Suite à un voyage en Union Soviétique sous la nationalité autrichienne, il perd en 1926 son permis de séjour à Prague[4]. Otto Heller est alors obligé de déménager. Il se décide pour Berlin, afin de rester éloigné de ses parents. Dans la capitale allemande il travaille en tant que journaliste pour plusieurs journaux, dont Die rote Fahne (Le drapeau rouge) est probablement le plus connu. En même temps, il poursuit ses voyages en Union Soviétique qui lui servent à rédiger plusieurs guides touristiques politiques, comme Das Geheimnis der Mandschurei (Le secret de la Mandchourie) ou Sibirien, ein anderes Amerika (Sibérie, une autre Amérique).
A Berlin son engagement politico-éducatif ne faibli pas non plus. Otto Heller figure sur la liste des formateurs et des maîtres de conférences de l’Université populaire Marxistische Arbeiterschule (École marxiste des travailleurs) de l’année universitaire 1931-1932, au même titre que le physicien Albert Einstein, l’écrivain Egon Erwin Kisch ou l’artiste et photographe John Heartfield[5].
A la même époque, Heller s’occupe de plus en plus d’analyse et de réflexion sur le judaïsme depuis une perspective communiste. Il cherche aussi un moyen de discuter la question juive du point de vue de l’opposition antihitlérienne, bien que ce fût un concept fasciste. Son ouvrage radical Der Untergang des Judentums. Die Judenfrage, ihre Kritik, ihre Lösung durch den Sozialismus (La fin du judaïsme. La question juive, sa critique, sa solution par le socialisme[6]) le rend célèbre. Dans cet écrit, il revendique la dissolution du judaïsme dans le socialisme. Selon lui, les Juifs doivent rejoindre le Parti communiste afin de détruire l’ordre capitaliste qui est, à son avis, l’origine de l’exploitation et de l’antisémitisme. Malgré les critiques qu’elle reçoit[7], cette publication est marquante pour l’opposition communiste contre le national-socialisme, même après la guerre[8]. En 1939, à Paris, il prépare un second ouvrage intitulé Der Jude wird verbrannt[9] (Le juif sera brulé) qui reste à l’état manuscrit et n’est jamais publié.
Après la prise de pouvoir d’Adolf Hitler le 30 janvier 1933, Otto Heller fuit en Suisse où il rédige des articles pour plusieurs journaux. Cependant, on ne lui accorde ni le permis de séjour, ni le permis de travail. C’est la raison pour laquelle il se décide, à l’été 1934, à émigrer en Union Soviétique où on lui avait proposé un poste à la rédaction de l’organe de la section allemande de l’Internationale communiste Deutsche Zentralzeitung (DZZ) à Moscou. Suite à plusieurs arrestations parmi les membres de la rédaction en 1936, il se sent forcé à quitter l’U.R.S.S.
Il se retrouve à Paris où il poursuit son engagement politique et journalistique dans les cercles des immigrants. Egalement, Heller commence ici à rédiger des textes propagandistes pour les brigadistes autrichiens de la Guerre d’Espagne.[10]
Au début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, Otto Heller est arrêté en tant qu‘étranger d’origine autrichienne. Les autorités françaises l’internent au stade de Colombes, puis à Meslay-du-Maine. Finalement, le 19 janvier 1940, il est libéré[11], en raison de son enregistrement comme ex-autrichien[12] à la Préfecture de Police en mars 1938. En mai 1940, il subit une deuxième arrestation à Meslay, puis il est contraint au travail forcé dans le sud de la France.[13]
A Langlade, près de Nîmes, Heller loue une ferme qui sert de lieu de rendez-vous pour des anciens combattants autrichiens de la Guerre d’Espagne. Quand les autorités françaises de Vichy l’apprennent, il est traduit devant un tribunal militaire à Montauban et accusé de haute trahison. Le tribunal déclare Heller non coupable. Il est néanmoins interné au camp du Vernet d’Ariège destiné aux « étrangers indésirables ». Il reçoit un visa, puis est transféré vers Les Milles, près de Marseille. Ce camp était passé sous le contrôle du ministère de l’Intérieur en novembre 1940 et était devenu le seul camp de transit en France en attente d’exil.
De là, il réussit à s’enfuir. Heller recontacte alors la résistance autrichienne à Paris qui le met en relation avec l’organisation résistante Travail Allemand (TA). Fondé en 1941 par des réfugiés germanophones et lié avec la Résistance française, ainsi qu’avec les organisations communistes des immigrés en France, le Travail Allemand, ou Travail anti-Allemand, menait des tâches antihitlériennes au sein des services de l’occupant[14].
Ainsi, le TA charge Otto Heller de s’infiltrer dans une unité de la Wehrmacht. Sous le nom de Raymond Brunet, il se fait passer pour interprète. Il informe des groupes résistants français sur les mouvements de troupes allemands et en diffusant des tracts illégaux, il essaye d’affaiblir le moral des Allemands. Cependant, le 23 décembre 1943 Otto Heller est arrêté par la Gestapo à Lille[15]. Le 25 juillet 1944 il arrive à Drancy, transféré depuis la prison de Fresnes (Valle-de-Marne)[16]. A cette époque-là, utilisée par les nazis, la prison de Fresnes est un lieu reconnu de la torture des résistants. Avec le convoi 77, le dernier grand convoi ayant quitté Drancy vers Auschwitz, Heller est transféré le 31 juillet à Birkenau.
Là, Heller entre rapidement en contact avec le groupe résistant dont faisait partie le communiste Bruno Baum. Celui-ci est un des trois organisateurs de la Kampfgruppe Auschwitz (Groupe de lutte Auschwitz), une grande organisation clandestine et internationale à l’intérieur du camp[17]. Avec Baum, Jòzef Cyrankiewicz, Albert Arpad Haas et d’autres[18], Heller devient l’un des responsables de la Redaktionskomission (Comité de rédaction) de la Kampfgruppe Auschwitz, le service de lutte contre la propagande nazie. Ils rédigent ensemble des articles et des discours afin d’informer l’opinion mondiale sur « la situation au camp et le massacre collectif »[19]. Les articles qu’il rédige sont transmis par radio à l’aide d’émetteurs à ondes courtes cachés à l’intérieur du camp, mais aussi depuis Cracovie, vers une station de radio à Londres. Bruno Baum décrit dans son livre Widerstand in Auschwitz comment Heller, qui selon lui aurait travaillé avec son Arbeitskommando en dehors des barbelés, introduisait ses textes – ce qui voudrait dire que Heller écrivait hors du camp – cachés dans des tubes de dentifrice[20].
A partir du 18 janvier 1945 les nazis évacuent Auschwitz. Otto Heller se retrouve à Mauthausen, puis à Ebensee où, très affaibli, sous-alimenté et atteint de phlegmons, il décède le 24 mars 1945[21].
Ce texte est rédigé par Leonard Wilhelm, entre 2016 et 2017 volontaire d’organisation Aktion Sühnezeichen Friedensdienste en Service Civique au Mémorial de la Shoah pour l’association Convoi 77 avec l’aide de Manuel Mingot-Nicaise, catalogueur des archives du Mémorial de la Shoah.
[1] Courrier du 29 novembre 1939 d’Emma Heller, destiné à Monsieur le Général de Michaux, Président de la Commission Supérieur Interministérielle de Criblage, Ministère de l’Intérieur (Direction de la Sûreté Nationale) : Archives nationales de France : 21119 – HELLER – Otto – AN-19940451-102 – dossier n°8796, page 22
[2] HELLER, Emma : Biographie Otto Heller. Manuscrit dactylographié le 28/01/1967 à Gif-sur-Yvette., p. 1, dans DÖW 3834 (Dokumentationsarchiv des österreichischen Widerstandes (Archives documentaires de la résistance autrichienne)), (d’après SCHÜTZ, Edgar : Österreichische JournalistInnen und PublizistInnen im Spanischen Bürgerkrieg 1936-1939 : Medienpolitik und Presse der Internationalen Brigaden. LIT, Vienne, 2016, p. 279)
[3] http://litkult1920er.aau.at/?q=lexikon/heller-otto (consulté le 23/03/2017)
[4] SCHÜTZ, Edgar : Österreichische JournalistInnen … (Op. cit.) p. 279
[5] http://andreas-peglau-psychoanalyse.de/die-marxistische-arbeiterschule-masch/ (consulté le 23/03/2017)
[6] HELLER, Otto : La fin du judaïsme. Traduit par Marcel Ollivier, Rieder, Paris, 1933 (Mémorial de la Shoah Paris: 2.6686)
[7] Par exemple : REICHMANN-JUNGMANN, Eva: „Der Untergang des Judentums“ [recension]. Publiée dans : Der Morgen. Monatsschrift der Juden in Deutschland, année 8, N° 1 (avril 1932), p. 64-72. Consultée le 04/04/2017 sur le site du projet Compact Memory de la Université Goethe à Francfort-sur-Main : http://sammlungen.ub.uni-frankfurt.de/cm/periodical/titleinfo/2902165
[8] Un exemple : Une lettre (Mémorial de la Shoah Paris : CCCLXXXIX-12), datée du 19/12/1947, d’un membre du parti social-démocrate allemand (SPD), adressée à la rédaction d’un journal allemand, répondant à un sondage sur l’antisémitisme : l’auteur , qui se considère marxiste, qualifie le « combat d’extermination » comme un « combat des classes » entre les capitalistes juifs et le « capital monopolistique » allemand – selon lui, « commanditaire du national-socialisme ». A son avis, les nombreuses victimes de la « classe non-possédante » sont un effet secondaire pour cacher les intentions capitalistes, comme il dit « pseudo-racistes ». En citant et recommandant expressément « la fin du judaïsme » d’Heller, il déclare qu’il faut surmonter le capitalisme pour vaincre l’antisémitisme.
[9] HELLER, Otto : Studien zur Juden- und Rassenfrage, Der Jude wird verbrannt. Unveröffentlichtes Manuskript. Paris, 1939. Dans: DÖW 3652 (d’après SCHÜTZ, Edgar: Österreichische JournalistInnen … (Op. cit.), p. 280)
[10] SCHÜTZ, Edgar : Österreichische JournalistInnen… (Op. cit.), p. 281
[11] Acte de libération du 19 janvier 1940 : Archives nationales de France : 21119 – HELLER – Otto – AN-19940451-102 – dossier n°8796, page 9
[12] Ce statut est créé par l’état français en 1938, suite à l’Anschluss, afin de permettre une distinction entre les autrichiens antihitlériens et les nazis autrichiens se trouvant/résidant en France.
[13] SCHÜTZ, Edgar : Österreichische JournalistInnen… (Op. cit.), p. 281
[14] COLLIN, Claude, Le « Travail Allemand », une organisation de résistance au sein de la Wehrmacht : Articles et témoignages, Les Indes savantes, Paris, 2013 (Mémorial de la Shoah : 2.38728)
[15] SCHÜTZ, Edgar : Österreichische JournalistInnen… (Op. cit.), p.282
[16] Cahiers de mutation de Drancy, Mémorial de la Shoah/Archives nationales de France : FRAN107_F_9_5788_0053_L
[17] ŚWIEBOCKI, Henryk : La Résistance dans DLUGOBORSKI, Wacław, PIPER, Franciszek (édit.) : Auschwitz 1940-1945, Volume IV, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, 2011, p.: 155 (Mémorial de la Shoah Paris : 3.35171 (4))
[18] Ibidem, p. 157
[19] BAUM, Bruno: Widerstand in Auschwitz, VVN-Verlag, Berlin-Potsdam, 1949, p. 33 (Mémorial de la Shoah Paris : 1.33030)
[20] Ibidem, p. 34
[21] HELLER, Emma : Biographie Otto Heller… (Op. cit.), p.5 (d‘après SCHÜTZ, Edgar : Österreichische JournalistInnen… (Op. cit.), p. 282)
A lire également :
Radical Assimilation in the Face of the Holocaust, Otto Heller (1897–1945)
par Tom Navon. SUNY Press
This biography of Otto HELLER has been translated into english.
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Die Biographie von Otto Heller, nebenstehend im Profil gezeigt.
„Otto Heller, der Verfasser des Werkes Sibirien, ein anderes Amerika“. Porträt im Profil von Otto Heller. Skizze veröffentlicht am 28. März 1930 im linksorientierten Magazin Die Rote Fahne.
ANNO/ Bibliothèque nationale d’Autriche : Die Rote Fahne, Wien, 28 mars 1930, XIIIème année, N° 75 page 4.
Otto Heller war einer der Deportierten des Convoi 77, die eine gewisse Berühmtheit erlangten. Am 14. Dezember 1897 wurde er in Wien, Österreich, in eine wohlhabende, aus Böhmen stammende, jüdische Familie geboren. Er wurde Journalist und Autor und war als kommunistischer Propagandist in Paris, Berlin und Moskau tätig.
Sein Vater, Franz Heller, geboren im Jahr 1852, war Handelsvertreter. Seine Mutter, Marie-Löwie, wurde 1861 in Mlada Boleslav geboren [1].
Als der Erste Weltkrieg ausbrach war Otto Heller 17 Jahre alt. Als Unterleutnant der Österreichisch-Ungarischen Landstreitkräfte an der italienischen Front lernte er sozialistische Journalisten, sowie jugoslawische und tschechische Separatisten kennen. Emma Heller, seine spätere Frau, beschreibt diese ersten Kontakte in ihrer Biographie über ihren Mann als „entscheidend“ [2].
Nach dem Krieg, im Jahr 1918, wurde Otto Heller Mitglied der Österreichischen Sozialdemokratischen Arbeiterpartei. Seine Familie, die sein politisches Engagement nicht unterstützte und ihn vom sozialistischen Milieu, dem er sich angeschlossen hatte, fernhalten wollte, zwang ihn dazu, Wien zu verlassen um in Prag zu studieren. Die Entfernung bewirkte jedoch nicht den von seinen Eltern erhofften Wandel; Heller begann Artikel in verschiedenen Zeitschriften zu veröffentlichen, beispielsweise im Magazin Bildungsarbeit [3], welches sozialistische Ideen mit schulischer und außerschulischer Bildung verband. Außerdem beschäftigte er sich mit der Organisation der Schule der Deutschen Sozialistischen Arbeiterbewegung in Nordböhmen. Als Mitglied des Verwaltungsrats der Sozialistischen Jugend wurde er im Jahr 1921 Mitbegründer der deutschen Sektion der Kommunistischen Partei in der Tschechoslowakei.
Nach einer Reise in die Sowjetunion mit seinem österreichischen Pass wurde seine Aufenthaltserlaubnis in Prag entzogen [4]. Er musste daher umziehen und entschied sich dazu, nach Berlin zu gehen, um weit von seinen Eltern entfernt zu sein. In der deutschen Hauptstadt arbeitete er als Journalist für verschiedene Zeitungen, wobei Die rote Fahne vermutlich am bekanntesten ist. Zeitgleich setzte er seine Reisen in die Sowjetunion fort und verfasste basierend darauf diverse politische Reiseführer wie beispielsweise Das Geheimnis der Mandschurei oder Sibirien, ein anderes Amerika.
Auch sein bildungspolitisches Engagement ließ in Berlin nicht nach. Otto Heller ist auf den Lehrer- und Professorenlisten des Schuljahres 1931-1932 der Marxistische Arbeiterschule, einer berühmten Bildungseinrichtung für Arbeiter, zu finden – wie beispielsweise auch der Physiker Albert Einstein, der Autor Egon Erwin Kisch und der Künstler und Fotograf John Heartfield [5].
Zur gleichen Zeit beschäftigte sich Heller zunehmend mit einer kommunistischen Analyse des Judentums. Auch suchte er nach einem Weg die Judenfrage, ein faschistisches Konzept, vom Blickwinkel der Anti-Hitler-Opposition zu betrachten. Sein radikales Werk Der Untergang des Judentums. Die Judenfrage, ihre Kritik, ihre Lösung durch den Sozialismus [6] machte ihn berühmt. Darin warb er für eine Auflösung des Judentums im Sozialismus. Seiner Ansicht nach sollten die Juden der kommunistischen Partei beitreten um die kapitalistische Ordnung zu zerstören, welche die Quelle von Ausbeutung und Antisemitismus darstelle. Trotz der Kritik, die das Werk hervorrief [7], wurde es zu einem wesentlichen Meilenstein der kommunistischen Opposition zum Nationalsozialismus – selbst nach dem Krieg [8]. In Paris arbeitete er 1939 an einem zweiten Band mit dem Titel Der Jude wird verbrannt [9], welches jedoch ein Manuskript blieb und nie veröffentlicht wurde.
Als Adolf Hitler am 30. Januar 1933 an die Macht kam, floh Otto Heller in die Schweiz, wo er Artikel für diverse Zeitschriften verfasste. Er erhielt jedoch keine Aufenthalts- oder Arbeitsgenehmigung. Deshalb entschloss er sich im Sommer 1934 dazu, in die Sowjetunion zu emigrieren, wo er eine Position als Redakteur des Sprachrohrs der deutschen Sektion der Kommunistischen Internationale, der Deutschen Zentralzeitung (DZZ), in Moskau angeboten bekommen hatte. Nach der Festnahme mehrerer Redaktionsmitarbeiter im Jahr 1936 war er jedoch gezwungen die UdSSR wieder zu verlassen.
Er ging nach Paris, wo er sein politisches und journalistisches Engagement in Immigrantenkreisen fortführte. Dort begann Heller auch Propagandatexte für die österreichischen Brigaden im spanischen Bürgerkrieg zu schreiben. [10]
Als der zweite Weltkrieg im September 1939 ausbrach, wurde Otto Heller als Ausländer österreichischen Ursprungs verhaftet. Die französischen Behörden internierten ihn zunächst im Colombes-Stadion, dann in Meslay-du-Maine. Schließlich wurde er am 19. Januar 1940 freigelassen [11], da er im März 1938 in der Polizeipräfektur als „Ex-Österreicher“ [12] registriert worden war. Im Mai 1940 wurde er jedoch erneut in Meslay festgenommen und nach Südfrankreich geschickt, um Zwangsarbeit zu leisten. [13]
In Langlade, in der Nähe von Nîmes, mietete Heller einen Bauernhof, welcher als Treffpunkt für Österreicher, die im spanischen Bürgerkrieg gekämpft hatten, genutzt wurde. Als die französischen Vichy-Behörden davon erfuhren, wurde er vor das Militärgericht in Montauban zitiert und des Hochverrats beschuldigt. Das Gericht erklärte Heller für unschuldig. Dennoch wurde er im Lager in Vernet-d’Ariège interniert, welches für „unerwünschte Ausländer“ errichtet worden war. Er erhielt ein Visum und wurde nach Les Milles bei Marseille transferiert. Dieses Lager war das einzige Transitlager in Frankreich für Ausländer, die abgeschoben werden sollten, und war im November 1940 unter Kontrolle des Innenministeriums.
Heller schaffte es von dort zu fliehen. Er nahm Kontakt mit dem österreichischen Widerstand in Paris auf, die ihn mit der Widerstandsorganisation Travail Allemand (TA) in Verbindung brachten. Travail Allemand oder Travail anti-Allemand wurde im Jahr 1941 von deutschsprachigen Flüchtlingen gegründet und stand in Verbindung mit dem französischen Widerstand und kommunistischen Einwandererorganisationen in Frankreich. Die Organisation führte Anti-Hitler-Aktionen innerhalb der Institutionen des Besatzers durch. [14]
So wurde Otto Heller damit beauftragt, eine Einheit der Wehrmacht zu infiltrieren. Unter dem Namen Raymond Brunet gab er sich als Übersetzer aus. Er informierte französische Widerstandsgruppen über deutsche Truppenbewegungen und versuchte, die Moral der Deutschen durch die Verteilung illegaler Flugblätter zu schwächen. Jedoch wurde Otto Heller am 23. Dezember 1943 von der Gestapo in Lille festgenommen [15]. Am 25. Juli 1944 kam er in Drancy an, wohin er vom Gefängnis von Frennes (Valle-de-Marne) [16] transferiert worden war. Das von den Nazis verwendete Gefängnis von Frennes war damals für die Folter von Widerstandskämpfern bekannt. Mit dem Konvoi 77, dem letzten großen Konvoi, der Drancy in Richtung Auschwitz verließ, wurde Heller am 21. Juli nach Birkenau transportiert.
Dort trat Heller schnell mit einer Gruppe von Widerstandskämpfern, der der Kommunist Bruno Baum angehörte, in Kontakt. So wurde er Mitglied einer der drei Organisatoren der Kampfgruppe Auschwitz, einer großen geheimen, internationalen Organisation innerhalb des Lagers [17]. Zusammen mit Baum, Jòzef Cyrankiewicz, Albert Arpad Haas und Anderen [18] wurde Heller einer der Verantwortlichen der Redaktionskommission der Kampfgruppe Auschwitz, welche gegen Nazipropaganda ankämpfte. Sie schrieben gemeinsam Artikel und Reden um die Welt über „die Situation im Lager und das kollektive Massaker“ [19] zu informieren. Die von ihm verfassten Artikel wurden per Radio mithilfe von im Lager versteckten Kurzwellensendern übertragen, aber auch von Krakau aus über eine Radiostation in London verbreitet. Bruno Baum beschreibt in seinem Buch Widerstand in Auschwitz wie Heller, welcher nach Baums Angaben in seinem Arbeitskommando außerhalb des Stacheldrahts arbeitete, in Zahnpasta-Tuben versteckte Texte in das Lager hineinschmuggelte [20] – was bedeuten würde, dass Heller außerhalb des Lagers schrieb.
Ab 18. Januar 1945 evakuierten die Nazis Auschwitz. Otto Heller kam nach Mauthausen und anschließend nach Ebensee, wo er sehr geschwächt, unterernährt und an Phlegmone leidend am 24. März 1945 verstarb [21].
Dieser Text wurde von Leonard Wilhelm, welcher 2016 bis 2017 als Freiwilliger der Aktion Sühnezeichen Friedensdienste beim Mémorial de la Shoah für die Organisation Convoi 77 tätig war, mit der Hilfe von Manuel Mingot-Nicaise, Archivar des Mémorial de la Shoah, verfasst.
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Léonard Willhelm,
je ne sais pas si tu liras ce message, mais nous aurions trouvé trace d’une personne s’appelant Lily Papineau, née Heller, habitant ou ayant habité à Gif sur Yvette et qui a été décorée de la légion d’honneur dans cette ville, en 2015, sans doute pour son activité scientifique. Encore merci pour ton travail exhaustif de recherche. Amicalement.
Serge
Lily Heller, sa fille, est aussi reconnue comme résistante (cf archives SHD, Vincennes)
Il a été arrêté à Lille sous le nom de Raymond Brunet.
Il aurait été interné au » Fort carré d’Antibes » avec d’autres intellectuels allemands et autrichiens en septembre 1939
chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.departement06.fr/documents/A-votre-service/Culture/archives/recherches-regionales/rr104-1988-02.pdf
avant d’être transféré, sans doute au camp des Milles. A vérifier.