Martha SCHMELZER

1895-1944 | Naissance: | Résidence:

Martha SCHMELZER

NAISSANCE ET FAMILLE

Martha Schmelzer, est la fille d’Emma Woos et de Léopold Blumenfeld, elle a une sœur, Hélène.

Martha est née à Gotha, en Thuringe, le 19 février 1895 mais elle a résidé à Cologne, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle est de religion juive. D’abord de nationalité allemande, elle devient apatride après 1938.

On ne sait pas ce qu’est devenu son père, Léopold, pendant la Seconde Guerre mondiale, mais Emma, sa mère et Hélène, sa sœur, ont toutes les deux été déportées depuis Cologne vers Riga.

MARIAGE

Martha Schmelzer et Joseph Schmelzer se sont mariés en août 1934 à Cologne. Ils résident ensuite au 19 boulevard de la Somme, Paris 7e. Ernest occupe le métier d’employé de commerce.

LIEU DE RÉSIDENCE

Les époux déménagent plusieurs fois. Le 23 novembre 1934, ils résident 38 avenue des Termes à Paris (17e)[1], puis ils s’installent au 189 Faubourg Saint-Honoré selon les sources.

À partir du 13 août 1940, Martha vit seule à Royat suite à sa libération du camp de Gurs, où elle a été internée[2], de mai à juillet 1940, avec 7000 autres femmes, car elles étaient de « nationalité allemande » et faisaient, à ce titre, partie des “indésirables”. Ces femmes ont été internées dans la confusion générale provoquée par la défaite de l’armée française, puis de l’armistice du 22 juin 1940.

Pendant les mois qu’elle a passés seule à Royat, Martha a fait les démarches nécessaires pour faire revenir son mari, Ernst Schmelzer, alors au camp Morand à Boghari en Algérie, engagé volontaire en tant que militaire.

Pour le faire revenir, elle a dû justifier des ressources dont elle disposait auprès du commandant de la Gendarmerie de Clermont-Ferrand, lui-même chargé par le Préfet du Puy-de-Dôme de vérifier que son logement était suffisant pour héberger son mari. Une fois ces procédures effectuées et la démarche approuvée, Ernst vint vivre avec Martha à partir du 17 juin 1941 au 50 avenue Anatole France.

Dans le premier temps où Martha a habité seule à Royat, elle était surveillée par des gendarmes qui rédigeaient des rapports sur son comportement et ses actions pour déterminer s’ils ne s’opposaient pas à la résidence de Marthe à Royat. Ces rapports ont été ordonnés par le préfet du Puy-de-Dôme et le commandant de la gendarmerie de Clermont-Ferrand, le 2 février 1941.

Martha a déposé une demande d’autorisation de domicile, en s’appuyant sur les témoignages de plusieurs voisins. Cette demande lui a été accordée.

Après avoir été recensé sur la liste des Israélites « oisifs » , le couple a été l’objet d’une mesure de regroupement le 4 février 1942, décrétée par le préfet du Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand et a été assigné à résidence surveillée à Châteauneuf-les-Bains. Martha et Ernst résident alors dans l’appartement de M. Faugère au hameau de Lavaux/Lachaux. D’après les habitants de Châteauneuf-les-Bains, ils ont de « bonnes mœurs », leurs conduites sont « exemptes de reproches », mais il leur est quand même reproché de « vivre dans l’oisiveté »[3] , ce qui est paradoxal car sous l’occupation allemande, de nombreux métiers étaient interdits aux Juifs.

ARRESTATION

Le 2 juillet 1944, à Châteauneuf-les-Bains, dans le Puy-de-Dôme, une rafle est organisée par les forces d’occupation allemande. Cette opération, qui dura de 5 heures du matin à 19 heures, visait à contrôler les identités des habitants et à capturer les résistants, les Juifs et tous ceux qui étaient en infraction avec les lois du régime nazi. Parmi les personnes contrôlées ce jour-là se trouvèrent les époux Schmelzer. Ces derniers, cherchant à échapper à la persécution, présentèrent de faux papiers d’identité.

Malheureusement, les documents falsifiés ne suffirent pas à tromper les autorités allemandes. Soupçonnés d’appartenir à la résistance ou d’être d’origine juive, ils furent arrêtés sur place par la Gestapo ou la Wehrmacht. Les archives de Clermont-Ferrand, datées du 17 juillet 1947 confirment que l’arrestation des époux Schmelzer a conduit à leur transfert immédiat vers le camp d’internement de Drancy, tristement célèbre comme l’antichambre des déportations vers les camps de la mort.

DÉPORTATION

Après avoir été arrêtée, Martha Schmelzer fut transférée au camp d’internement de Drancy à partir du 15 juillet 1944 sous le matricule n°25141. Après 16 jours passés à Drancy, elle fut déportée vers Auschwitz-Birkenau le 31 juillet 1944 à bord du Convoi 77. Le voyage dura 3 jours arrivant le 3 août 1944 au camp d’Auschwitz.

DÉCÈS

Après l’arrivée du convoi 77 au camp d’Auschwitz, la sélection fut pratiquée. Morte officiellement à Auschwitz-Birkenau le 5 août 1944. Étant donné que la mort de Martha est indiquée au 5 août (date officielle de décès pour toutes les personnes n’ayant pas passé la sélection du 3 août), nous ne savons pas exactement quand et comment elle mourut, probablement pendant le voyage entre Drancy et Birkenau ou après que la sélection fut pratiquée à l’arrivée du Convoi 77 à Auschwitz.

adresse où a été envoyé l’acte de décès : Chateauneuf les Bains (wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teauneuf-les-Bains / mairie : https://www.chateauneuflesbains.com/ )

SOURCES:

Dossier du DAVCC © SHD de Caen SCHMELZER_Martha_nee_BLUMFELD_21_P_536_555_53518_DAVCC

https://campgurs.com/le-camp/lhistoire-du-camp/les-ind%C3%A9sirables-de-l%C3%A9t%C3%A9-1940-qui/

Archives du Puy-de-Dôme, https://www.archivesdepartementales.puy-de-dome.fr/fr?traduction=missing

Notes & références

[1] D’après la date de remise de sa carte d’identité (C.I n°34-AE58522) par le préfet de Paris Monsieur de Bolue.

[2] D’après les archives du Puy-de-Dôme et nos déductions (les archives du camp de Gurs concernant les personnes internées avant l’été 1940 ont été détruites suite à une décision prise le 25 juin 1940, il a donc fallu faire des suppositions à partir des informations que nous possédions déjà sur Marthe ainsi que sur l’histoire détaillée du camp sur son site).

[3] D’après les archive de Clermont-Ferrand du 17 juillet 1947.

Contributeur(s)

Biographie réalisée par les élèves de Terminale du Lycée français international Simone Veil à Düsseldorf (Allemagne), encadrés par leur enseignante Mme Annick Berthod.

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