Mathilde SIMON

1875-1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence:

Mathilde SIMON

Nous sommes Arno, Noémie, Charlotte et Emma, élèves de troisième au collège Les Blés d’Or à Bailly-Romainvilliers en France. Nous sommes accompagnés et encadrés par nos professeurs Mme GARILLIERE professeure d’histoire et géographie, et de Mme JORRION professeure de français. Nous faisons partie du projet de l’association Convoi 77. Cette association a pour objet de regrouper autour des familles et des amis des déportés du convoi 77, toutes les personnes concernées par la Mémoire de la Shoah tout en apportant une contribution à la recherche et à l’enseignement de la Shoah. Les élèves de différents pays sont amenés à écrire les biographies des déportés du convoi 77 qui est le dernier grand convoi ayant quitté Drancy le 31 juillet 1944 à destination d’Auschwitz-Birkenau emportant 1306 hommes, femmes et enfants. Une fois arrivées au camp, 836 personnes ont péri en allant immédiatement dans la chambre à gaz et 250 sont entrées dans le camp.

Nous allons vous présenter le portrait de la déportée Mathilde LÉVY épouse SIMON. Elle est née le 20 octobre 1875 à Soultz- les-Bains en Alsace qui appartient à la Prusse depuis 1871, date de la fin de la guerre entre la Prusse et la France. Son acte de naissance est donc rédigé en allemand.

Document 1 : Carte google maps
Document 2 : Acte de naissance, Source : archives.bas-rhin.fr

Son père s’appelait Salomon LEVY, sa mère s’appelait Bernadette LEVY.

Nous n’avons malheureusement pas trouvé d’informations concernant sa jeunesse. Nous supposons alors qu’elle n’a pas subi de discrimination durant son enfance (1 à 18 ans), sachant qu’elle est née en 1875. Mais avec l’affaire Dreyfus en 1894, nous savons qu’un antisémitisme est présent en France tout comme en Allemagne. Quand a-t-elle quitté l’Alsace pour Paris ? Il se peut qu’en voulant chercher un travail, la France et Paris lui semblent plus prometteurs.

Mathilde se marie en 1902 avec Charles SIMON, elle a 27 ans, et habite au 254 Faubourg ST-Martin à Paris. Elle est alors femme au foyer et Charles négociant. C’est avec cet homme qu’elle a eu quatre enfants, plus précisément quatre garçons : Marcel SIMON né le 25 mars 1903, André SIMON né le 30 novembre 1905, Roger SIMON né le 3 décembre 1907, George SIMON né le 13 octobre 1911.

On retrouve un document au mémorial de la Shoah attestant que Mathilde et son mari sont devenus ensuite libraire. Nous y avons eu accès lors de notre sortie sur place. Ils ont un chiffre d’affaires honorable avant la guerre.

Document : Acte de mariage, Source : archives.paris.fr/r/123/archives-numerisees
Photo : 254 rue Faubourg-ST-Martin (aujourd’hui), Google Maps

 

 

Pendant la seconde Guerre Mondiale, Mathilde a subi les violences antisémites comme tout le peuple juif, elle a sûrement dû en subir les discriminations dès octobre 1940.Avec le statut des Juifs, de nombreux métiers sont interdits aux Juifs et les commerces doivent progressivement être aryanisés, c’est-à-dire passer sous contrôle d’un non Juif. A cela se rajoutent les difficultés liées à la guerre, le rationnement et les pénuries : la règle oblige les Juifs à faire leurs courses après tout le monde (avant 6 heures et après 20 heures) quand il n’y a presque plus rien, ou encore l’interdiction d’entrée dans les parcs publics, l’interdiction de poursuivre certaines études… A cela s’ajoute le port de l’étoile jaune dans la rue au printemps 1942. En effet, un document transmis par le Mémorial de la Shoah stipule que Mathilde et Charles sont obligés de vendre leur commerce en 1943 pour un prix dérisoire. Ils habitent toujours au-dessus de la librairie mais ne peuvent plus exercer.

Mathilde est arrêtée le 20 juillet 1944 avec son mari et son fils pour un motif de propagande contre les Nazis. Ce motif reste confus, il semble qu’ils soient arrêtés car ils continuent de traverser leur boutique pour rejoindre leur appartement. Puis ils ont été envoyés au camp d’internement de Drancy, anti chambre de la déportation. Ils sont séparés, car les hommes et les femmes ne se trouvaient pas au même étage : les hommes étaient au 4er étage et elle était au 2e étage escalier 18.

Ensuite Mathilde est déportée au petit matin du 31 juillet 1944 : conduite avec les autres déportés dans des autocars jusqu’à la gare de Bobigny, elle monte dans un wagon à bestiaux en direction du camp d’Auschwitz Birkenau avec son mari et son fils Marcel et les 1303 autres personnes. A-t-elle retrouvé son mari et son fils lors du convoi ou a -t-elle voyagé seule ? Le voyage se déroule dans des conditions inhumaines, entassés, sans eau ni sanitaires. Le voyage dure 3 jours et 3 nuits avant d’arriver au matin sur la rampe de Birkenau pour une dernière sélection.

Malheureusement, elle est très probablement morte durant le voyage ou dès son arrivée au camp. Nous supposons que cela est dû à son âge, elle avait 68 ans à ce moment-là, elle ne pouvait donc pas être sélectionnée pour travail forcé et entrer dans le camp. Si elle est descendue vivante de ce convoi, c’est pour être dirigée vers les chambres à gaz et la mort.

Son fils André a effectué les démarches pour retrouver ses parents déportés. Aujourd’hui, Mathilde a une tombe symbolique car sans corps qui a pour numéro 196 à son nom au cimetière du Boulevard de la Villette à Paris.

De nos jours à Soultz-Les-Bains, sa ville natale, les habitants ont fait installer des pierres commémoratives en l’honneur des cinq déportés qui étaient nés dans cette même ville. Mathilde en fait partie et l’on retrouve son nom sur la pierre.

Photo donnée par un membre du site internet du judaïsme d’Alsace et de lorraine contacté sur Facebook, photo que l’on retrouve sur le DNA du 02/02/2023 avec un autre angle de vue et avec des membres de l’association.

Contributeur(s)

Biographie réalisée par Arno, Noémie, Charlotte et Emma, élèves de troisième au collège Les Blés d’Or à Bailly-Romainvilliers en France, accompagnés et encadrés par leurs professeurs Mme GARILLIERE professeure d’histoire et géographie, et de Mme JORRION professeure de français.

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