Michel NORDON

1898-1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence:

Michel Marius NORDON (1898 à 1944)

Source Photo : NORDON-Michel-DAVCC-21-P-520-981-7

Nous sommes élèves en classe de 3ᵉ au collège Les Blés D’or à Bailly Romainvilliers en Seine et Marne. Nous avons pris l’option Convoi 77 pour en apprendre davantage sur les déportés de la Seconde Guerre mondiale. Ce projet consiste à écrire une biographie sur un déporté de la Shoah pour lui rendre hommage. Nous sommes quatre à travailler sur ce projet : Wissem, Codou, Océane et Ambre. Nous avons travaillé sur le déporté Michel Marius Nordon. Ce travail a été encadré par nos professeurs Madame Jorrion, professeur de français et Mme Garilliere professeur d’histoire-géographie. Nous avons pu effectuer cette biographie grâce aux documents qui nous ont été donnés mais aussi grâce à différents sites comme le site Le Mémorial de la Shoah, Convoi 77 et les archives de Paris. Nous avons aussi pu comprendre davantage la vie des déportés grâce à la visite du camp des Milles.

Source : Archives de Paris en ligne

Michel Marius Nordon est né le 11 septembre 1898 à 18 heures au 30 rue des Poissonnier dans le 18ᵉ arrondissement de Paris. Nous avons retrouvé son acte de naissance dans les archives numérisées de la ville de Paris. On y apprend que sa mère se nommait Jeanne Thérèse Isaac et son père Maurice Nordon. Sa mère a juste 20 ans lors de sa naissance, elle est cravatière, son père 24 ans et il est voyageur de commerce. Ils sont mariés et habitent au 32 rue d’Aubervilliers. Michel Marius Nordon est donc de nationalité française par sa naissance en France et de confession juive par ses parents. La famille déménage après au 13 rue Riquet à Paris.

Au début de la Première Guerre mondiale en 1914, Michel Nordon est un jeune homme de 16 ans et il ne peut donc pas faire la guerre car il est mineur, jusqu’à 21 ans à cette époque. Il devient représentant ce qui est aujourd’hui l’équivalent de commerçant. Il se marie le 12 juillet 1928 à onze heures dix à l’âge de 30 ans, avec une femme qui se nomme Louise Marie Jeanne Rousseau, une jeune femme qu’il avait rencontrée auparavant. Il est alors camelot et est domicilié au 5 passage Kuszner à Paris. Louise est mécanicienne en chaussure. Elle est née le 10 février 1901 dans le vingtième arrondissement. Elle habitait 5 rue du Plateau à Paris chez ses parents : sa mère Eugénie née Bachelet y est concierge et son père Camille Rousseau est absent le jour de leur mariage. Les témoins sont Pierre Rousseau, sûrement le frère de Louise, il est alors plombier sur Paris et Joseph Calves, commerçant habitant Montreuil.

Source : Archives de Paris en ligne

En 1939, Michel a 41 ans, il n’est pas mobilisé. Les documents du SHD de Caen[1] indiquent qu’il vit désormais au 27 rue de Sambre-et-Meuse dans le 10ᵉ arrondissement de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n’a pas d’enfants visiblement. Il a dû subir toutes les lois raciales mises en place par le régime de Vichy. A-t-il porté son étoile ? Il semble que Michel ait choisi de devenir résistant comme de nombreux Français en rédigeant des articles de journaux. Il fut arrêté le 11 juillet 1944 à son domicile par la Gestapo pour ce motif.

Il fut alors emmené à la prison de Fresnes à l’âge de 46 ans. On emmène les résistants en prison afin de leur faire subir un interrogatoire. Ils ont dû s’apercevoir très vite qu’il était de confession juive et de ce fait, il est transféré au camp de Drancy. Quand il est emmené, il avait sur lui 546 francs, mais ils lui sont rapidement retirés dès son arrivée à Drancy le 14 juillet 1944. Un matricule lui a été assigné, le numéro 25124. Quelques jours plus tard, le 31 juillet 1944, il monte au petit matin dans un autocar en direction de la gare de Bobigny. Il monte ensuite dans un wagon à bestiaux et il est déporté pour Auschwitz Birkenau par le convoi 77 tout comme les 1305 autres personnes. Le trajet dure 3 nuits et 3 jours, dans des conditions inhumaines, entassés, sans eau ni sanitaires.

Après-guerre, il est déclaré décédé le 5 août 1944, soit seulement 5 jours après avoir quitté le camp de Drancy : sans nouvelles de lui, l’administration française déclare que les plus jeunes déportés et les plus âgés sont systématiquement emmenés à la chambre à gaz pour être tuées à leur arrivée, d’où cette date du 5 août sur de nombreux actes de décès des déportés de convoi 77 [2]. On peut donc comprendre qu’il n’a pas été sélectionné pour travailler en arrivant sur la rampe de Auschwitz-Birkenau et qu’il est allé directement dans une chambre à gaz. A 46 ans, il aurait pu être sélectionné pour entrer au camp mais quel était son état de santé ? A -t-il préféré prendre une place dans un camion avec une croix rouge mis à disposition dès la rampe mais qui menait directement à la chambre à gaz ? Était-il tellement affaibli entre les pénuries subies tout au long de la guerre puis depuis son arrestation que les Nazis ne l’ont pas sélectionné pour le travail ?

 

Source : Convoi 77 NORDON-Michel-DAVCC-21-P-520-981-11

Sa femme va tout faire pour le retrouver à la fin de la guerre et ensuite récupérer son dossier afin de garder une trace de son terrible parcours. C’est elle qui fait les démarches pour les recherches sur un «non rentré», nom donné aux déportés recherchés par leurs familles.

 

Dossier de Michel Nordon demandé par Madame Louise Nordon.
Source : Convoi77 NORDON-Michel-DAVCC-21-P-520-981-15

 

Notes & références

[1] © SHD de Caen NORDON Michel DAVCC 21 P 520 981

[2] C’est la date que l’administration donnait à l’époque, en réalité les déportés du convoi 77 sélectionnés pour être gazés l’ont été le 3 août 1944

Contributeur(s)

Biographie réalisée par Wissem, Codou, Océane et Ambre, élèves de troisième au collège Les Blés d’Or à Bailly-Romainvilliers en France, accompagnés et encadrés par leurs professeurs Mme GARILLIERE professeure d’histoire et géographie, et de Mme JORRION professeure de français.

Reproduction du texte et des images

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