Richard HIRSCH
Né le 21 janvier 1862 à Juliers, en Allemagne (NRW), Richard Hirsch est issu d’une famille de tradition. Il est le fils de Bernard Hirsch et de Gertrude Hasendahl. Sa jeunesse est marquée par une éducation solide et des études de droit, qui le conduisent à s’installer à Paris pour poursuivre sa carrière. En arrivant dans la capitale française, Richard trouve un emploi chez son cousin Édouard Fleck, un banquier respecté. Malgré son sérieux et sa rigueur dans l’exercice de ses fonctions, Richard ne trouve guère de satisfaction dans cette profession et déconseille à son fils, Étienne, de suivre le même chemin.
Le 25 janvier 1900, Richard épouse Marianne Schwank, une femme issue d’une famille bourgeoise et bien éduquée. Leur union donne naissance à trois enfants : Étienne Bernard Hirsch, né le 24 janvier 1901, Madeleine Melese Hirsch, née le 14 mars 1902, et Jacqueline Lévy, née le 24 janvier 1910. La famille s’installe au 119 rue de la Faisanderie, dans le 15ème arrondissement de Paris. Richard, naturalisé français le 11 novembre 1899, est un homme de devoir, partagé entre ses obligations professionnelles et ses passions personnelles.
En dehors de son travail, Richard Hirsch trouve un profond réconfort dans la musique. Pianiste amateur mais passionné, il consacre une grande partie de ses dimanches à jouer du piano, souvent en compagnie de ses enfants. Mozart est son compositeur préféré, et il aime partager la beauté de ses œuvres avec sa famille, créant ainsi des moments de grande émotion et de complicité. Cet amour pour la musique est une manière pour lui d’échapper à la monotonie de son métier de banquier et d’inculquer à ses enfants l’importance de la culture et des arts.
La vie de Richard Hirsch prend un tournant tragique durant la Seconde Guerre mondiale. Le 19 juillet 1944, il est arrêté et interné à Drancy, un camp de transit pour les déportés juifs en France. Le 31 juillet 1944, il est déporté à Auschwitz, un camp de concentration et d’extermination en Pologne. Richard y meurt le 15 août 1944, victime des horreurs de l’Holocauste. Son acte de décès, rédigé le 17 juin 1946 à Paris, relate les circonstances tragiques de sa mort.
Après la guerre, sa fille Jacqueline Lévy, résidant au 2 rue Maurepas à Versailles, entreprend des démarches pour obtenir le titre de déporté politique pour son père. Elle s’adresse au ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, soulignant le sacrifice de Richard et cherchant à faire reconnaître officiellement ses souffrances et son martyre. Bien que Richard Hirsch n’ait pas été décoré pour avoir participé à la guerre, il est honoré à titre posthume pour son statut de déporté politique, une reconnaissance tardive mais importante pour sa mémoire et pour celle de sa famille.
Le dossier de Richard Hirsch, identifié sous le numéro 5000779, contient des documents essentiels, y compris la confirmation de sa naturalisation française, ajoutant une note officielle à son histoire. Sa vie, marquée par un mélange de devoirs professionnels, d’amour pour la musique et de tragédie, demeure un témoignage poignant des épreuves traversées par tant de familles durant cette sombre période de l’histoire.