Robert SCHEYEN
Photo ci-contre provenant du Mémorial de la Shoah.
Biographie réalisée par Sigrid GAUMEL, Agrégée de Géographie
Le 31 juillet 1944, le convoi 77, dernier grand convoi de déportés, quitte Drancy pour Auschwitz-Birkenau, emportant 986 hommes et femmes et 324 enfants. Sur les 1310 déportés, 836 sont, dès leur arrivée à Auschwitz-Birkenau, immédiatement dirigés vers les chambres à gaz, 474 sont sélectionnés pour le travail. Seuls 250 ont survécu[1]. Parmi ces déportés du convoi 77 figure Robert Scheyen ayant vécu à Colmar (Haut-Rhin). Nous avons essayé ici de retracer l’histoire personnelle de Robert Scheyen.
L’enfance de Robert Scheyen à Colmar (1913-1919)
Robert Yvan Scheyen naît le 28 décembre 1913 à Colmar au 23 rue Chauffour (Chauffourstrasse)[2]. Il est le fils de Lucie Scheyen née Lang le 21 janvier 1887 à Sainte-Marie-aux-Mines (Markirch) (Haut-Rhin)[3], sans profession, et de Pierre Jacques (Peter Jakob)[4] Scheyen, négociant, né le 29 avril 1879 à Colmar (Haut-Rhin). Les parents de Robert se sont mariés à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin) le 24 mai 1909[5]. Ils sont de religion israélite.
La mère de Robert, Lucie, est la cadette de deux enfants nés de l’union de Louis (Ludwig) Lang, fabricant de tissus[6], né le 8 février 1850 à Ribeauvillé (Haut-Rhin)[7], et de Louise Lang née Blum, sans profession, née le 9 juillet 1859 à Verdun (Meuse)[8]. Louis et Louise Lang se sont mariés le 24 décembre 1879 à Verdun (Meuse)[9]. La sœur de Louise, Marcelle Lang, est née le 16 octobre 1885 à Sainte-Marie-aux-Mines (Markirch) (Haut-Rhin)[10] et est mariée à Benoît dit Paul Wurmser[11].
Le père de Robert, Pierre Jacques, est le cadet de 3 enfants nés, au 12 rue Ruest (Ruestgasse) à Colmar, de l’union de Samuel Eugène Scheyen, négociant, né le 27 septembre 1849 à Obernai (Bas-Rhin)[12], et de Henriette Emma Scheyen née Meyer, sans profession, née le 10 décembre 1854 à Ingwiller (Bas-Rhin)[13]. Samuel et Henriette se sont mariés le 4 mai 1875 à Ingwiller (Ingweiler)[14]. Le frère aîné de Pierre, André Jacques (Andreas Jakob) est né le 21 octobre 1876 à Colmar et décédé le 2 novembre 1876 à Colmar[15] ; la sœur aînée de Pierre, Martha Fernande, est née le 28 octobre 1877 à Colmar[16] et est mariée à Léon Floersheim né le 28 janvier 1866 à Besançon[17]. Pierre Jacques Scheyen a les cheveux bruns, les yeux gris, le visage long, le front haut et le nez « basique ». Il mesure 1 m 75. Il dispose d’un niveau élevé d’instruction (4)[18].
Les parents de Robert, Lucie et Pierre Jacques Scheyen, semblent résider à Colmar, au 21 rue Chauffour (Chauffourstrasse) de 1909 à 1913, puis au 23 rue Chauffour (Chauffourstrasse) de 1914 à 1915, et enfin au 1 avenue de la Marne (Marsfeldallee) de 1916 à 1921[19]. Depuis le traité de Francfort (10 mai 1871), l’Alsace et la Moselle sont annexées de fait par l’Allemagne, et font partie du Reichsland Elsass-Lothringen, ainsi Colmar se trouve en Allemagne.
Robert Scheyen a deux sœurs : l’aînée Simone Juliette Scheyen est née le 23 avril 1912 au 21 rue Chauffour (Chauffourstrasse) à Colmar[20], et la cadette Emma Edith Magdalena (Madeleine) Scheyen est née le 19 janvier 1916 au 1 avenue de la Marne (Marsfeldallee) à Colmar[21].
Les grands-parents paternels de Robert, Eugène et Emma Scheyen, résident au 12 rue Ruest (Ruestgasse) à Colmar. Eugène tient une quincaillerie[22]. La grand-mère paternelle de Robert décède alors que Robert est âgé de 2 ans : Henriette Emma Scheyen née Meyer décède le 21 janvier 1916 au 12 rue Ruest (Ruestgasse) à Colmar[23] à l’âge de 61 ans. Sa tombe se trouve au cimetière israélite de Colmar.
L’entre-deux-guerres (1919-1939) à Colmar : Robert Scheyen est scolarisé, effectue son service militaire, puis travaille dans la quincaillerie familiale
Après la Première Guerre mondiale, l’Alsace-Moselle est restituée à la France par le Traité de Versailles du 28 juin 1919. Pierre Scheyen, père de Robert, ne semble pas avoir combattu pendant la Première Guerre mondiale[24]. Le dossier militaire français de Pierre Scheyen indique : « services dans l’armée allemande : néant ». Après la guerre, Pierre est affecté dans la réserve de l’armée territoriale au dépôt du 109e Régiment d’Infanterie le 15 août 1922, puis est passé au 20e régiment de Tirailleurs Nord Africains le 1er octobre 1924. Classé sans affectation le 15 novembre 1926, il est libéré définitivement du service militaire le 10 novembre 1928[25].
Le grand-père paternel de Robert, Eugène Scheyen, décède le 28 juillet 1919 à Colmar[26] à l’âge de 69 ans. Sa tombe se trouve aux côtés de sa femme Henriette au cimetière israélite de Colmar. Le père de Robert, Pierre Scheyen, semble prendre alors la direction de la quincaillerie familiale sise au 11a rue du Nord à Colmar. La famille Scheyen déménage probablement en 1921 et s’installe durablement au 6 rue Bruat (1er étage) à Colmar[27].
Robert est scolarisé au Lycée Bartholdi, lycée de garçons de Colmar, de 1923 à 1930. En 1923-1924, Robert, âgé de 9 à 10 ans, est scolarisé en classe de 7e, l’instituteur mentionne des progrès au cours de l’année, mais aussi des bavardages[28]. En 1924-1925, en 6e , puis en 1925-1926, en 5e, Robert suit des cours de mathématiques, de sciences naturelles, de langue française, de latin, d’allemand, d’histoire ancienne, de géographie, de dessin et d’instruction religieuse. Ses professeurs soulignent l’irrégularité de son travail et son manque de sérieux en classe[29]. En 1926-1927, Robert, âgé de 12 à 13 ans, entre en classe de 4e et suit de nouveaux enseignements, notamment des cours d’anglais et d’histoire moderne. Les remarques de ses professeurs dépeignent un élève « pas assez sérieux », « paresseux », négligeant ses leçons, « trop bavard » et « inattentif » [30].
Le 11 novembre 1926, la cérémonie religieuse de Bar Mitzvah marque la majorité religieuse (13 ans) de Robert[31].
En 1927-1928, le bulletin scolaire de Robert, scolarisé en classe de 3e au lycée Bartholdi de Colmar, révèle un travail et des résultats insuffisants dans la plupart des matières, malgré quelques progrès au 3e trimestre. Certains professeurs soulignent que la conduite de Robert « laisse toujours beaucoup à désirer » et que Robert « dérange souvent intentionnellement la classe » [32]. En 1928-1929, Robert, âgé de 14-15 ans, intègre la classe de 2nde. Ses résultats étant trop faibles dans l’ensemble des matières, Robert redouble la classe de 2nde en 1929-1930. Ses progrès sont très inégaux selon les matières[33]. Nous ignorons si Robert Scheyen poursuit des études après 1930.
En 1934, Robert, âgé de 20 ans, a les cheveux châtains, les yeux bruns, le front « haut », le nez « rectiligne » et le visage « rond », il mesure 1 m 72[34]. Il est engagé par devancement d’appel le 17 octobre 1934 à la sous intendance militaire de Colmar au titre du 4e régiment d’artillerie divisionnaire. Il est arrivé le 19 octobre 1934. Il dispose du permis de conduire automobile. Il obtient le brevet de préparation élémentaire au service militaire (BPESM) en 1934. Son dossier militaire précise : « 891 points 50, armes montées, nageur ». Robert devient brigadier le 24 avril 1935. Il est ensuite envoyé en congé le 12 octobre 1935 en attendant son passage dans la disponibilité le 15 octobre 1935. Robert se retire au domicile familial, au 6 rue Bruat à Colmar.
En 1936, Robert, 23 ans, célibataire, vit avec ses parents et sa sœur Emma, au 6 rue Bruat à Colmar. La famille emploie une domestique, Amélie Fuchs, née en 1910 à Appenwihr, de religion protestante. Robert, employé de commerce, travaille aux côtés de son père dans la quincaillerie familiale, située rue du Nord à Colmar[35].
Les deux sœurs de Robert Scheyen se marient au cours des années 1930.
La sœur aînée de Robert, Simone Juliette, âgée de 19 ans, sans profession, se marie le 16 février 1932 à Colmar à André Moyse, âgé de 32 ans, négociant[36]. Un contrat de mariage a été reçu le 15 février 1932 par Maître Auguste Burger, notaire à Colmar. André Moyse, âgé de 32 ans, né le 9 octobre 1899 à Metz (Moselle), est domicilié à Paris (17e arr.) [37].
La sœur cadette de Robert, Emma Edith Madeleine, âgée de 21 ans, sans profession, se marie le 22 novembre 1937, à Colmar, à Robert Jacques Bloch, âgé de 34 ans, constructeur. Un contrat de mariage a été reçu le 22 novembre 1937 par Maître Auguste Burger, notaire à Colmar. Robert Bloch, né le 16 février 1903 à la Chaux-de-Fonds (Suisse), est domicilié à Paris (16e arr.) [38].
Les grands-parents maternels de Robert décèdent : Louis Lang décède en 1935[39] à l’âge de 84 ans, et Louise Lang née Blum décède le 29 novembre 1937 en son domicile, au 15 boulevard du Champ de Mars à Colmar[40] à l’âge de 78 ans. Leurs tombes se trouvent au cimetière israélite de Sélestat[41].
Le 14 juin 1938, Robert Scheyen est promu Maréchal des Logis. Convoqué pour une période d’exercices militaires de 21 jours du 9 au 29 septembre 1938, Robert est affecté au 4e régiment d’artillerie divisionnaire (RAD). Il est maintenu au corps jusqu’au 10 octobre 1938, date à laquelle il est renvoyé dans ses foyers. Robert est convoqué le 11 avril 1939 au 4e régiment d’artillerie divisionnaire (RAD) en application du décrêt-loi du 20 mars 1939. Il est renvoyé dans ses foyers le 19 avril 1939[42]. Il est alors âgé de 25 ans.
L’entrée en guerre et la mobilisation de Robert Scheyen (1939-1940)
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, environ 25 000 Juifs vivent en Alsace, et il y aurait eu, en janvier 1940, 6000 combattants juifs dans l’armée française[43]. Parmi eux, Robert Scheyen est rappelé à l’activité le 27 août 1939 et affecté au 4e régiment d’artillerie (4e RA) [44].
Le 1er septembre 1939, l’armée allemande envahit la Pologne. Le 3 septembre 1939, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne. Le 9 novembre 1939, Robert Scheyen est affecté à la 10e batterie du 18e régiment d’artillerie (18e RA)[45]. Le 18e régiment d’artillerie divisionnaire (RAD) est un régiment de type hippomobile doté de canons de 75 mm. Les batteries du 18e RAD forment différents groupements d’appui direct pour les troupes de la position fortifiée par la ligne Maginot. La 10e BDAC (batterie de défense antichars), formée au début du mois de novembre 1939, s’installe en Moselle. Les mois de novembre et décembre sont employés à la construction et l’aménagement d’abris. En février 1940, le 18° RAD est envoyé dans la région de Liart (Ardennes), entre Charleville-Mézières et Hirson. La 10° BDAC s’installe à Granchamp jusqu’au 19 mars, puis au 20 mars cantonne au hameau de la Blaisotterie (commune de Rocquigny) (Ardennes) [46].
Le 10 mai 1940, l’armée allemande pénètre aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Le but est de faire diversion et de tromper les Alliés en les fixant au Nord, tandis qu’un grand mouvement de troupes se développe au Sud, dans les Ardennes, avant de s’élancer vers l’Ouest jusqu’à la mer.
Après l’offensive allemande, le 18e régiment d’artillerie s’installe sur la Meuse dans les Ardennes belges pour appuyer les régiments d’infanterie. Les troupes tiennent la ligne de la Meuse jusqu’au 14 mai 1940, puis continuent ensuite de combattre dans les Ardennes françaises[47]. Robert Scheyen a été blessé en recherchant des camarades tombés et a été proposé pour la Croix de guerre[48]. Les rescapés sont rassemblés dans l’Oise, puis dans l’Aveyron. Début juin, les rescapés sont requis pour reconstituer un groupe d’artillerie motorisé et partent pour Nîmes le 3 juin. Le 20 juin, le groupe motorisé est opérationnel. Il rejoint Marseille, puis Aubagne le 26 juin[49].
L’armistice, signé le 22 juin 1940 avec l’Allemagne, et le 24 juin 1940 avec l’Italie, entre en vigueur le 25 juin 1940. Il provoque la dissolution du groupe motorisé. Robert Scheyen est démobilisé par le centre de démobilisation de Nîmes le 2 août 1940[50].
Le territoire français est alors divisé en deux zones : la zone occupée par les Allemands au Nord, et la zone dite « libre » au Sud dirigée par le gouvernement de Vichy. L’Alsace-Moselle est annexée de fait et rattachée au Reich nazi, l’armée allemande occupe ce territoire et y installe son administration. Dès le 13 juillet 1940, le Gauleiter Wagner, chef de l’administration civile en Alsace, décide d’expulser les juifs restés en Alsace, et de confisquer tous leurs biens, intérêts et droits au profit du Reich[51]. Plus de 3000 juifs sont ainsi expulsés vers la zone non-occupée.
La famille de Robert Scheyen a été expulsée d’Alsace[52]. Robert Scheyen s’installe à Lyon (Rhône). Le 5 octobre 1940, il habite au 215 rue de Vendôme à Lyon[53].
L’arrestation de Robert Scheyen à Lyon, puis l’internement à Montluc et à Drancy (juillet 1944)
Début juillet 1944, l’adresse de Robert est imprécise : il résiderait au 176 rue Duguesclin (3e arr.)[54] à Lyon ou au 213 rue Duguesclin (3e arr.)[55] à Lyon. Robert est arrêté par la Gestapo[56] dans un tramway à Lyon au cours d’une rafle le 6 juillet 1944[57] ou le 7 juillet 1944[58]. Il est interné dans la prison Montluc de Lyon, puis transféré et interné à Drancy le 24 juillet 1944[59] sous le matricule 25.736. Le camp de Drancy est un camp de transit, où sont concentrés les Juifs avant la déportation vers Auschwitz-Birkenau.
La déportation de Robert Scheyen à Auschwitz (31 juillet 1944) et son transfert à Dachau (janvier 1945)
Robert Scheyen, âgé de 30 ans, est déporté le 31 juillet 1944 par le convoi 77 de Drancy à Auschwitz. Il est parvenu de nuit à Auschwitz 3 jours après son départ de Drancy.
Robert semble être resté 6 mois au camp de Auschwitz. Il est désigné en tant que déporté n°B-3915 et est affecté au Blindgänger Suchkommando, c’est-à-dire au commando de recherche de munitions non explosées[60].
En janvier 1945, les nazis évacuent le camp d’Auschwitz à l’approche des armées soviétiques à l’Est. Robert Scheyen est évacué le 28 janvier 1945[61] et a probablement subi la « marche de la mort ». Des dizaines de milliers de déportés évacués ont marché à peu près 3 jours et 2 nuits dans la neige et le froid, la plupart d’entre eux pieds nus dans des galoches de bois et ne portant que des loques de toile légère[62]. Les déportés ont ensuite été transférés par wagons de marchandises découverts et acheminés vers d’autres camps de concentration. Robert Scheyen figure sur la liste des déportés transférés du KL (Konzentrationslager) Auschwitz au KL Dachau[63], camp situé, en Bavière (Allemagne), à une vingtaine de km au Nord-Ouest de Munich. Il serait arrivé à Dachau le 4 février 1945[64]. Son numéro matricule est le 139868[65].
Le camp de Dachau est alors submergé par la surpopulation. De nouveaux convois arrivent continuellement à Dachau en provenance des autres camps évacués. Les conditions d’hygiène sont de plus en plus catastrophiques et les rations de nourriture ne sont plus suffisantes. Depuis novembre 1944, une épidémie de typhus exanthématique sévit au camp de Dachau. De nombreux détenus arrivés avec les convois de la mort sont placés dans les Blocks d’invalides contaminés par le typhus. L’épidémie les élimine rapidement. La mortalité du Block n°30, Block d’invalides où est détenu Robert Scheyen[66], est la plus élevée[67].
Les conditions régnant au Revier sont connues grâce au témoignage de Edgar Kupfer-Koberwitz, déporté au camp de Dachau : « le 7 février, il notait que depuis déjà cinq à six semaines, le linge n’avait pas été changé, ce qui favorisait la propagation des poux surtout quand quatre ou cinq malades devaient dormir dans deux lits. Lorsqu’il sortirait, il craignait d’être affecté au Block n°21 où tous allaient sans doute mourir. » Par moins 20 degrés Celsius, sans chauffage, les malades meurent de froid. De plus, il n’y a ni médicament ni suffisamment à manger ou à boire. « Mis à part la ration de pain qui s’amenuisait de plus en plus, il n’y avait que l’exécrable plat unique (Eintopf) aux rutabagas avec des pommes de terre râpées qui, à la fin de l’hiver, dégageait déjà une forte odeur de pourriture et qui était en quantité plus que réduite. » Dans les dortoirs, tout est souillé. Les malades ne peuvent pas sortir. « Des corps gisaient, certains déjà depuis plusieurs jours. »[68]
Robert Scheyen serait mort du typhus le 16 avril 1945[69], à l’âge de 31 ans, au camp de Dachau.
Les derniers mois avant la Libération du camp de Dachau, les alliés, attaquant par voie aérienne la région de Munich, survolent presque quotidiennement le camp. Les bombes, tombées à proximité, ont épargné le camp. Le camp de Dachau est libéré le 29 avril 1945 par l’armée américaine. Le 15 août 1945, les autorités américaines établissent le certificat de décès de Robert Scheyen en date du 18 avril 1945[70].
Les parents de Robert Scheyen à la recherche du devenir de leur fils (1945-1950)
Pierre et Lucie Scheyen, les parents de Robert Scheyen, changent plusieurs fois d’adresses au cours de l’après-guerre : en janvier 1945, ils résident à la pension Marilys 9 rue Justin Blanc à Pau (Basses-Pyrénées)[71], en mars 1945, Lucie Scheyen demeure quelques jours chez son gendre André Moyse au 1 rue Paul Bodin à Paris (17e arr.)[72], en août 1945, Lucie et Pierre Scheyen logent au 2 avenue de la République à Colmar[73], et à partir de 1948, ils vivent au 2 place de la porte de Saint-Cloud à Paris (16e arr.)[74].
Sans nouvelles de leur fils depuis le 31 juillet 1944, ils entreprennent plusieurs démarches afin de connaître le devenir de leur fils.
Lucie Scheyen écrit au Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, sous-direction des fichiers et statistiques, chargé de constituer un fichier central des internés et déportés politiques et raciaux. Le chef de service du bureau concerné lui fournit peu de renseignements dans ses lettres du 24 janvier 1945 : « M. Robert Scheyen a été interné à Drancy du 24.7.44 au 31.7.44, date de sa déportation pour une destination inconnue »[75] , et du 23 avril 1945 : « M. Robert Scheyen a été déporté du camp de Drancy à la date du 31 juillet 1944 »[76]. Le 14 août 1945, Lucie Scheyen réécrit au Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés et formule les observations suivantes : « Parti fin juillet 1944 pour Auschwitz, fin janvier 1945 parti pour Dachau, puis sans nouvelles »[77].
Le 12 mars 1946, le Tribunal Civil de Colmar rend un jugement déclarant le décès de Robert Scheyen le 16 avril 1945, au camp de Dachau, Allemagne[78]. Le décès de Robert Scheyen est inscrit au registre de l’Etat-civil de Colmar sous le numéro 355/1946 en exécution du jugement rendu par le Tribunal civil de Colmar[79].
Le 21 mars 1948, les parents de Robert Scheyen formulent une demande, auprès du Ministère des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre, afin d’obtenir la régularisation de l’état-civil de Robert Scheyen, « non-rentré »[80]. Ils sollicitent l’ouverture de nouvelles recherches concernant leur fils, suite au témoignage oral de M. Muller demeurant 51 rue du marché à Neuilly-sur-Seine. M. Muller, originaire de Colmar, incorporé de force dans la Wehrmacht, prisonnier de Guerre en Sibérie, rapatrié en juillet 1946, aurait vu M. Scheyen au mois d’avril 1946, au camp de Tcheliabinsk (Sibérie occidentale, Oural), et aurait reconnu l’intéressé sur la photographie qui lui était présentée par Mme Scheyen.
M. Muller, convoqué chez l’avocat de Mme Scheyen, a réaffirmé ses dires et a confirmé deux détails : avoir parlé en dialecte de Colmar et avoir parlé des deux chevaux noirs du camion de la maison de feu Scheyen que M. Muller connaissait, car ils stationnaient souvent devant l’auberge de son père située vis-à-vis de la gare de marchandises[81].
Le 3 avril 1948, M. Boucheron Seguin, Directeur Adjoint de l’état-civil et des recherches au Ministère des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre, demande à M. Vincent, chef du 2e bureau, de convoquer M. Muller « pour lui demander de confirmer ses déclarations » et donner des précisions qui permettraient de demander à l’Ambassade à Moscou d’entreprendre des recherches et de réclamer le rapatriement de Robert Scheyen[82].
Le 29 avril 1948, M. Muller est entendu. M. Muller « ne peut affirmer avoir vu M. Scheyen à Tcheliabinsk et déclare seulement avoir rencontré en mars-avril 1946, alors qu’il était lui-même en instance de rapatriement dans ce camp, un prisonnier en uniforme allemand, qui lui aurait déclaré être le fils ou le parent de la quincaillerie de la rue du Nord à Colmar.
Or, il résulte de l’enquête effectuée par les Services Départementaux du Haut-Rhin, qu’une seule quincaillerie existe dans la rue du Nord à Colmar. Elle était avant 1939, la propriété de la famille Scheyen, qui de religion israélite fut expulsée de Colmar en 1940. Le magasin fut alors géré par M. Durrunger, ancien comptable de la maison Scheyen jusqu’en 1944 date à laquelle la firme allemande Elhag en fit l’acquisition.
M. Durrunger n’avait pas de fils mais deux employés de la quincaillerie, MM. Schoellaammer et Braun furent incorporés de force dans l’armée allemande[83]. M. Braun est rentré dans ses foyers le 12 février 1946. Par contre, on est sans nouvelles de M. Schoellaammer et peut-être est-ce lui que M. Muller a rencontré à Tcheliabinsk.
En outre, il est également possible que le ou les gérants allemands installés par la firme Ehlag aient eu un fils dans l’armée allemande, capturé par les troupes soviétiques et actuellement prisonnier.
Dans ces conditions, étant donné d’une part les renseignements possédés […] sur le décès de M. Scheyen et d’autre part, la date à laquelle se situe la rencontre rapportée par M. Muller, ainsi que l’imprécision quant à l’état-civil de son interlocuteur en question, il ne semble pas que les Autorités Soviétiques consentiraient à effectuer une recherche alors que dans des cas comportant des renseignements sûrs et récents, l’Ambassade de France à Moscou n’a pu obtenir que satisfaction soit donnée à ses demandes de recherches »[84].
D’après les renseignements actuels dont nous disposons, M. Muller n’a pas pu rencontrer M. Schoellaammer à Tcheliabinsk en 1946. En effet, Charles Henri Schoellammer, né le 7 mars 1925 à Colmar, incorporé de force dans la Wehrmacht le 20 mars 1944, est « Mort pour la France » le 15 novembre 1944[85].
En janvier 1949, Mme Scheyen sollicite à nouveau le Ministère des Anciens Combattants afin que le Ministère interroge les prisonniers alsaciens rapatriés récemment d’URSS en Alsace, et réalise une enquête en URSS à propos du devenir de son fils Robert Scheyen[86]. De plus, le 19 décembre 1950, le Préfet du Haut-Rhin demande au Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre un complément d’enquête et, le cas échéant, d’inscrire Robert Scheyen sur la liste des ressortissants français encore détenus en URSS[87]. Par lettre datée de 1951, la Direction du contentieux de l’Etat-civil et des recherches confirme, à M. le Préfet du Haut-Rhin, le décès de Robert Scheyen le 16 avril 1945 au camp de concentration de Dachau et considère l’affaire comme terminée[88].
En 1957, le Bureau des Déportés et des Statuts Divers, dépendant du Ministère des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre, confirme à nouveau les renseignements concernant l’arrestation, l’internement, la déportation et le décès de Robert Scheyen[89].
Robert reconnu « déporté politique », « mort pour la France » et « mort en déportation »
Le 24 janvier 1957, Pierre Scheyen demande, au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, l’attribution du titre de « déporté politique » pour son fils Robert[90]. Sa requête est acceptée le 19 mai 1958[91], et le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre lui délivre la carte I.I.75.I3296 au nom de Robert Scheyen[92]. En décembre 1958, les parents de Robert Scheyen reçoivent de la part du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le paiement d’un pécule d’un montant de 12 000 francs[93].
L’acte de décès de Robert Scheyen mentionne « Mort pour la France »[94], mention à laquelle tout déporté racial a droit, et « Mort en déportation » suivant la décision du Ministre de la Défense, secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants, en date du 23 mai 1998 (journal officiel du 24 septembre 1998)[95].
Pierre Scheyen, père de Robert, décède le 22 juin 1959 à Paris (16e arr.)[96] et Lucie Scheyen née Lang, mère de Robert, décède le 21 janvier 1975 à Paris (16e arr.)[97]. Pierre et Lucie Scheyen résidaient alors au 2, place de la Porte de Saint-Cloud à Paris (16e arr.)[98]. Emma Edith Madeleine Bloch née Scheyen, sœur cadette de Robert, est décédée le 1er mars 1991 à Le Cannet (Alpes-Maritimes)[99]. Simone Juliette Moyse née Scheyen, sœur aînée de Robert, est décédée le 2 novembre 1992 à Paris (12e arr.)[100].
Lieux de mémoire
Sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah à Paris figure notamment le nom de Robert Scheyen[101]. La stèle mémorielle du cimetière israélite de Colmar mentionne le nom et l’âge des déportés juifs ayant habité à Colmar, y figure : Scheyen Robert (31 ans).
A Colmar, deux plaques commémoratives intitulées « à nos martyrs de la résistance 1940-1945 » comportent le nom de Scheyen Robert, l’une de ces plaques est scellée place des Martyrs de la Résistance, et l’autre Place du 2 février. Or, nous n’avons pas connaissance d’actes de résistance réalisés par Robert Scheyen, nous ne pouvons pas expliquer la mention de son nom sur ces plaques
La mémoire de Robert Scheyen pourrait être davantage honorée par l’installation d’un Stolperstein devant son dernier domicile, c’est-à-dire au 6 rue Bruat à Colmar.
Biographie achevée le 6 août 2024
Sources
[1] Site internet de l’association Convoi 77.
[2] Acte de naissance de Robert Scheyen, Archives municipales de Colmar, Pôle des archives des victimes des conflits contemporains (PAVCC), Service historique de la Défense (SHD), Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[3] Acte de naissance de Lucie Lang, Archives départementales du Haut-Rhin, 2MiEC269, en ligne.
[4] Peter Jakob d’après l’acte de naissance de Pierre Jacques Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 5Mi/105/107, en ligne.
[5] Copie conforme de l’acte de mariage de Pierre Jacques Scheyen et de Lucie Lang, 7.1.1957, mairie de Sainte-Marie-aux-Mines, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[6] Acte de mariage de Louis Lang et de Louise Blum, Archives départementales de la Meuse, 2 E 558 (129), en ligne.
[7] Acte de naissance de Louis Lang, Archives départementales du Haut-Rhin, 5Mi405/15, en ligne.
[8] Acte de naissance de Louise Blum, Archives départementales de la Meuse, 2 E 558 (105), en ligne.
[9] Acte de mariage de Louis Lang et de Louise Blum, Archives départementales de la Meuse, 2 E 558 (129), en ligne.
[10] Acte de naissance de Marcelle Lang, Archives départementales du Haut-Rhin, 2MiEC269, en ligne.
[11] D’après l’acte de décès de Marcelle Wurmser née Lang, Archives de Paris, 16D 270.
[12] Acte de naissance de Samuel Eugène Scheyen, Archives départementales du Bas-Rhin, 4 E 348/10, en ligne.
[13] Acte de naissance de Henriette Emma Meyer, Archives départementales du Bas-Rhin, 4 E 221/4, en ligne.
[14] Acte de mariage, Archives départementales du Bas-Rhin, 4 E 221/17, en ligne.
[15] Acte de naissance de Andreas Jakob Scheyen et acte de décès de Andreas Jakob Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 5Mi/105/106, 5Mi105/112, en ligne.
[16] Acte de naissance de Martha Fernande Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 5Mi105/106, en ligne.
[17] Acte de naissance de Léon Floersheim, Ville de Besançon, 1 E 764, en ligne.
[18] Dossier militaire de Pierre Jacques Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 18AL2/46.
[19] Annuaires de la ville de Colmar de 1909-10, 1911-12, 1913-14, 1914-15, 1920, 1921, Archives municipales de Colmar.
[20] Acte de naissance de Simone Juliette Scheyen, Archives municipales de Colmar.
[21] Acte de naissance de Emma Edith Magdalena Scheyen, Archives municipales de Colmar.
[22] Annuaires de la ville de Colmar de 1895, 1898, 1901, 1902, 1904, 1905, 1907-08, 1909-10, 1911-12, 1913-14, 1914-15, Archives municipales de Colmar.
[23] Acte de décès de Emma Scheyen née Meyer, Archives municipales de Colmar.
[24] Aucun dossier militaire allemand au nom de Pierre Jacques Scheyen ne figure aux Archives départementales du Haut-Rhin, cote consultée 17AL2/651 Schertz à Schicklin.
[25] Dossier militaire de Pierre Jacques Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 18AL2/46.
[26] Acte de décès de Samuel Eugène Scheyen, Archives municipales de Colmar.
[27] Annuaires de la ville de Colmar de 1921, 1923-24, 1925, 1926, 1927, 1928, 1929, 1932, 1933, 1934, 1936, 1937, 1938, 1939, Archives municipales de Colmar.
[28] Bulletins trimestriels des élèves du lycée de garçons de Colmar (Bartholdi), Archives départementales du Haut-Rhin, AL/7361.
[29] Bulletins trimestriels des élèves du lycée de garçons de Colmar (Bartholdi), Archives départementales du Haut-Rhin, AL/7361.
[30] Bulletins trimestriels des élèves du lycée de garçons de Colmar (Bartholdi), Archives départementales du Haut-Rhin, AL/7361.
[31] La Tribune juive, organe indépendant du Judaïsme de l’Est de la France, 10 décembre 1926, n°50, p. 762. Consultable sur le site de Gallica, la Bibliothèque numérique de la BnF et de ses partenaires : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6226868f/f10.item
[32] Bulletins trimestriels des élèves du lycée de garçons de Colmar (Bartholdi), Archives départementales du Haut-Rhin, AL/7362.
[33] Bulletins trimestriels des élèves du lycée de garçons de Colmar (Bartholdi), Archives départementales du Haut-Rhin, AL/7362.
[34] Dossier militaire de Robert Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 18AL2/472.
[35] Recensement de 1936 à Colmar, Archives départementales du Haut-Rhin.
[36] Simone a été autorisée à porter le nom de Moyne au lieu de Moyse par ordonnance rendue le 8.10.1954 par le Président du Tribunal Civil de la Seine, en exécution d’un décret du 1.8.1953, d’après l’annotation en marge de l’acte de mariage de Simone Juliette Scheyen et de André Moyse, Archives municipales de Colmar.
[37] Acte de mariage de Simone Juliette Scheyen et de André Moyse, Archives municipales de Colmar.
[38] Acte de mariage de Emma Edith Madeleine Scheyen et de Robert Jacques Bloch, Archives municipales de Colmar.
[39] D’après l’inscription sur la pierre tombale de Louis Lang, cimetière israélite de Sélestat.
[40] Acte de décès de Louise Lang née Blum, Archives municipales de Colmar.
[41] Deux photographies de leur pierre tombale sont disponibles sur le site du judaïsme d’Alsace et de Lorraine : http://judaisme.sdv.fr/.
[42] Dossier militaire de Robert Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 18AL2/472.
[43] Jean Daltroff, « Paroles de combattants et de prisonniers de guerre 1939-1945 », in sous la dir. de Freddy Raphaël, Juifs d’Alsace au XXe siècle, ni ghettoïsation, ni assimilation, Strasbourg, La Nuée Bleue, 2014.
[44] Dossier militaire de Robert Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 18AL2/472.
[45] Dossier militaire de Robert Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 18AL2/472.
[46] Rémy Scherer, « Le 18e régiment d’artillerie divisionnaire dans la bataille de la Meuse en mai 1940 », sur artillerie.asso.fr, 2020.
[47] Rémy Scherer, « Le 18e régiment d’artillerie divisionnaire dans la bataille de la Meuse en mai 1940 », sur artillerie.asso.fr, 2020.
[48] Lettre de Mme P. Scheyen non datée (probablement mars 1948), PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[49] Rémy Scherer, « Le 18e régiment d’artillerie divisionnaire dans la bataille de la Meuse en mai 1940 », sur artillerie.asso.fr, 2020.
[50] Dossier militaire de Robert Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 18AL2/472.
[51] En juillet 1940, les deux chefs de l’administration civile, Robert Wagner, en Alsace et Joseph Bürckel en Moselle, ont décidé de débarrasser l’Alsace-Moselle de tous les « éléments indésirables » indignes de peupler les terres germaniques : les juifs, les gitans, les criminels, les incurables, les Français et Welschisants devaient être expulsés vers la zone non occupée. Les juifs d’Alsace-Moselle ont eu de une à vingt-quatre heures pour préparer leur départ et ne pouvaient emporter qu’une valise de 20 à 30 kg et une modeste somme d’argent. D’après Freddy Raphaël, Les Juifs d’Alsace et de Lorraine de 1870 à nos jours, Paris, Albin Michel, 2018.
[52] Lettre de 1951 de la Direction du contentieux de l’Etat-civil et des recherches (Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre) à M. le Préfet du Haut-Rhin, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[53] Dossier militaire de Robert Scheyen, Archives départementales du Haut-Rhin, 18AL2/472.
[54] D’après les sources suivantes : Fiche de contrôle, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77) ; Liste originale du convoi de déportation disponible sur le site internet du Mémorial de la Shoah de Paris ; Fiche de renseignement, dossier n°4231, personnes internées dans la prison Montluc de Lyon (1939-1945), Archives du Rhône.
[55] Dossier de demande d’attribution du titre de déporté politique complété par Pierre Scheyen le 24.1.1957, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[56] D’après le dossier de demande d’attribution du titre de déporté politique complété par Pierre Scheyen le 24.1.1957, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[57] D’après le dossier n°4231, personnes internées dans la prison Montluc de Lyon (1939-1945), Archives du Rhône.
[58] Fiche de contrôle, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77) ; Dossier de demande d’attribution du titre de déporté politique complété par Pierre Scheyen le 24.1.1957, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[59] Fiche de contrôle, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[60] Transfer list from CC Auschwitz to CC Dachau – 4.2.1945 + List of the deceased, 11210038, Archives numérisées de l’ITS, Arolsen Archives.
[61] Fiche de contrôle, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77) ; Fiche au nom de Robert Scheyen, Archives numérisées de l’ITS, Arolsen Archives.
[62] Stanislav Zamecnik, C’était çà, Dachau : 1933-1945, traduit du tchèque par Sylvie Graffard, Paris, Fondation internationale de Dachau, le cherche midi, coll. Documents, 2003, 462 p.
[63] KZ Dachau, Zugangsbuch (131 600- 143 479), Archives numérisées de l’ITS, Arolsen Archives.
[64] Evaluation of data on unknown foreign fatalities and unknown fatalities from concentration camps and their grave sites, DE ITS 5.3.2 Tote 52, Archives numérisées de l’ITS, Arolsen Archives.
[65] Attestation de présence au camp datée du 25.1.1957 signée par Edmond Michelet, Président de l’Amicale des Anciens de Dachau, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[66] D’après la note intitulée « Abgang durch Tod » du 16.4.45 de l’hôpital du camp de Dachau (« Krankenbau »), PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[67] Stanislav Zamecnik, C’était çà, Dachau : 1933-1945, traduit du tchèque par Sylvie Graffard, Paris, Fondation internationale de Dachau, le cherche midi, coll. Documents, 2003, 462 p.
[68] Stanislav Zamecnik, C’était çà, Dachau : 1933-1945, traduit du tchèque par Sylvie Graffard, Paris, Fondation internationale de Dachau, le cherche midi, coll. Documents, 2003, 462 p.
[69] Note intitulée « Abgang durch Tod » du 16.4.45 de l’hôpital du camp de Dachau (« Krankenbau »), PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[70] Certificat de décès du 15 août 1945 de Robert Scheyen, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[71] Lettre du 24.1.1945 de la Direction des services administratifs et financiers à Mme Scheyen, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[72] Lettre du 24.3.1945 de Mme Scheyen, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[73] Questionnaire complété par Mme Scheyen et daté du 14.8 .1945, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[74] D’après la demande formulée en vue d’obtenir la régularisation de l’état-civil d’un « non-rentré » signée par Pierre Scheyen le 21. 3.1948, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[75] Lettre du 24.1.1945 de la Direction des services administratifs et financiers à Mme Scheyen, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[76] Lettre tamponnée du 23.4.1945 adressée à Mme Scheyen, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[77] Questionnaire complété par Mme Scheyen et daté du 14.8 .1945, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[78] Jugement déclaratif de décès de Robert Scheyen, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[79] Lettre du maire de la ville de Colmar au Ministère des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre du 16.6.1947, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[80] Demande formulée en vue d’obtenir la régularisation de l’état-civil d’un « non-rentré » signée par Pierre Scheyen le 21.3.1948, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[81] Lettre de Mme Scheyen à Monsieur le Directeur, non datée, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[82] Lettre de M. Boucheron Seguin à M. Vincent du 3.4.1948, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[83] D’octobre 1942 à mai 1944, plus de 130 000 Alsaciens et Mosellans furent incorporés de force dans la Wehrmacht et certains même dans les unités SS. Pour la plupart, ils furent envoyés sur le front de l’Est.
[84] Lettre du 12.5.1948 à M. le Secrétaire Général du Conseil Economique, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[85] D’après le site internet « Mémoire des Hommes » : https://www/memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/incorporation_force_alsaciens_mosellans/detail_fiche.php?ref=3417563
[86] Lettre de Mme Scheyen, tampon « Ministère des Anciens Combattants – 5 janvier 1949 », PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[87] Lettre du 19.12.1950 du Préfet du Haut-Rhin au Ministère des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[88] Lettre de 1951 de la Direction du contentieux de l’Etat-civil et des recherches (Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre) à M. le Préfet du Haut-Rhin, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[89] Note du 13.11.1957 du Bureau des Déportés et des Statuts Divers, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[90] Dossier de demande d’attribution du titre de déporté politique complété par Pierre Scheyen le 24.1.1957, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[91] Décision portant attribution du titre de déporté politique du 19.5.1958, Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[92] Lettre du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre du 19.5.1958 à Pierre Scheyen, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[93] Fiche – du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre – de paiement du pécule aux ayants-cause des déportés ou internés politiques décédés pendant leur détention ou après leur rapatriement, datée du 4.12.1958. PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[94] Copie conforme de l’acte de décès de Robert Scheyen (n°355, 1946), 11.6.1947, Mairie de Colmar, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[95] Copie conforme du jugement déclaratif de décès de Robert Scheyen, 13.9.2001, PAVCC, SHD, Caen (document obtenu par l’intermédiaire de l’association Convoi 77).
[96] Acte de décès de Pierre Jacques Scheyen, Archives municipales de Paris, 16D 208 (en ligne).
[97] Acte de décès de Lucie Scheyen née Lang, Archives municipales de Paris, 16D 246 (en ligne).
[98] D’après les actes de décès de Pierre Jacques Scheyen et de Lucie Scheyen née Lang, Archives municipales de Paris, 16D 208 et 16D 246.
[99] Mention sur l’acte de naissance de Emma Edith Magdalena Scheyen, Archives municipales de Colmar.
[100] Mention sur l’acte de naissance de Simone Juliette Scheyen, Archives municipales de Colmar.
[101] Inscription sur le Mur des Noms. Site internet du Mémorial de la Shoah de Paris.