Émile ZWEIGENTHAL
Naissance : | 30.12. 1885, Hovorany, district de Hodonín (Goeding), Moravie (Mähren), Autriche-Hongrie |
Mort : | Le 5 août 1944, à Auschwitz |
Origine : | Juif |
Métier : | Dentiste |
Connaissance des langues : | Allemand, tchèque, espagnol |
Parents : | Sigmund et Rosa Zweigenthal |
Frère et sœur : | Irene Zwigenthal |
Épouses : | 1. Elena Zweigenthal (née Heinrich)
2. Etela Zweigenthal (née Alt) |
Enfants : | Hans Zweigenthal et Werner Zweigenthal; Marguerite Sputz (belle-fille) |
NAISSANCE, ENFANCE ET ÉTUDES
Émile Zweigenthale est né le 30 décembre 1885 à Hovorany, le petit village dans le district de Hodonín en Moravie du Sud (à l’époque de l’Autriche-Hongrie la ville était connue sous le nom allemand Goeding). Aujourd’hui, Hovorany se trouve pas loin de la frontière tchéco-autrichienne.
Le père de Émile s’appelait Sigmund Zweigenthale (né autour de l’année 1857 et mort en août 1914, au tout début de la Première Guerre mondiale). À Hovorany il travaillait comme un commerçant. Cet emploi assurait financièrement toute la famille qui donc n’était jamais dans le besoin.
Sa mère était Rosalia (Rosa) Zweigenthale, nom de naissance Platzek, (née autour de l’année 1858 et morte en décembre 1919 à l’hôpital juif de Vienne). Émile avait aussi une sœur cadette qui s’appelait Irene Zweigenthal.
D’après des documents trouvés et les informations obtenues on pense que la famille Zweigenthal était comme beaucoup d’autres juifs assimilés dans la population originale. La, religion pour Émile et sa famille ne joue pas si grand rôle dans leur vie. On peut toutefois supposer qu’ils se rendaient à la synagogue de Hodonín au moins pour les principales fêtes religieuses. (La synagogue de Hodonín n’existe plus – endommagée, elle a été rasée après la guerre).
Les jeunes années d’Émile sont pour nous toujours un peu cachés. En même temps d´après des études de l’histoire de Hodonín et Hovorany on peut imaginer qu’il a vécu une enfance tranquille et pleine de plaisirs d’enfants. Sa famille ne souffrait jamais de famine ou du manque d’argent. Émile allait à l’école élémentaire de Hovorany (La scolarisation obligatoire était de cinq ans) ensemble avec les enfants allemands. Cette école accentuait beaucoup l’égalité entre l’usage de la langue tchèque et de l’allemand, elle essayait de lever la barrière entre les enfants tchèques et allemands qui se formait inévitablement à cause du renforcement de l’identité nationale à la fin du 19e siècle. Après l’achèvement de l´éducation élémentaire, Émile a continué avec les études de technicien dentaire qui duraient trois ans. À l’époque, ce métier se distinguait de celui du dentiste principalement au niveau du type d’études. Un dentiste classique était obligé de passer par une université de médecine, tandis que pour devenir technicien dentaire c’était trois années d’apprentissage, suivies de six années de pratique comme un assistant.
En 1899, toute la famille a déménagé à Vienne, la capitale de l’empire austro-hongrois, qui ne se trouve qu’à une centaine de kilomètres de Hovorany. Le déménagement peut être placé dans le contexte de l’exode rural dû à l’industrialisation de la région.
À Vienne, Émile a poursuivi ses études et pendant six ans il a travaillé comme assistant dans un cabinet de dentiste. Peu après l’achèvement de sa formation en 1906, il a laissé sa famille à Vienne et il a déménagé à Chemnitz en Allemagne (à deux cents kilomètres de Prague) où il a commencé sa carrière de technicien dentaire. À cette époque, Chemnitz était en plein essor. Il y avait une forte croissance urbaine grâce à l’industrialisation (la ville était surnommée « Manchester de la Saxe » ) et la possibilité de faire valoir ses qualités était grande. Avant l’année 1914, la ville comptait plus de 320 000 habitants.
On peut imaginer qu’Émile fabriquait des prothèses dentaires ainsi que des arcades dentaires. Il est possible qu’il ait fait aussi d’autres opérations dans la bouche, normalement réservées aux dentistes de métier. Dans cette époque-là ces deux métiers, technicien dentaires et dentiste classique, concernaient des pratiques très similaires car il y avait pénurie des dentistes professionnels et des techniciens dentaires les remplacent.
LE MARIAGE ET LES ENFANTS
Pendant son séjour à Chemnitz, Émile a fait connaissance avec Elena Heindrich qui est devenue sa première femme. Selon le nom on peut déduire qu’Elena était d’origine allemande, née en Poméranie orientale (un territoire qui est devenu polonais après la Seconde Guerre mondiale). Elena est née le 9 août 1882 dans la ville Sopot qui faisait partie de l’empire Allemand et qui était majoritairement peuplée par les Allemands. Ensuite, la famille a déménagé à Charlottenberg (actuelle Suède). Son père était, comme le père d’Émile, un commerçant. On peut imaginer que les pères s’entendaient bien. Sa mère s’appelait Lauriette Heindrich (nom de naissance Paradir). La famille n’était pas d´origine juive. On ne peut que s´interroger sur l´avis des parents sur ce mariage.
Peu de temps après le mariage vient au monde, à Chemnitz, le premier fils d’Émile et de Elena, Hans Zweigenthale, sa date de naissance est le 13 juin 1910.
Hans Zweigenthale
Quand Hitler arrive au pouvoir et la population juive se trouve en danger, il a décidé d’émigrer avec beaucoup d´autres juifs en Argentine. Là-bas, il habitait à l´adresse Olleros 1760. En Argentine, il a vécu assez longtemps, il y a acquis la citoyenneté argentine (numéro de passeport 2224432). Puis, il s’est marié et il a déménagé au Brésil. Pour son métier, il s’est inspiré par son père et il a travaillé comme technicien dentaire.
Le second fils d’Émile et Elena est né juste une année après Hans. Le 10 septembre 1911 vient au monde Werner Zweigenthale. Il est intéressant de noter que les deux enfants d´Émile portaient des noms typiquement allemands ce qui nous démontre la volonté assimilation des Zweigenthale dans la société allemande. Grâce aux documents que nous avons trouvés, on présume que la famille Zweigenthal a fait partie des Juifs qui n’étaient pas orthodoxes, ils ne rendent pas une grande importance sur leur religion. Ils sont allés à l’église seulement pendant les fêtes les plus importantes. Ça on peut aussi déduire de l´origine d´Elena et de l´attitude des parents d´Émile vers la religion.
En 1911, Émile a commencé à avoir les premières difficultés avec la police. Il a été condamné à huit jours de prison pour avoir conduit une voiture sans autorisation.
LES DÉBUTS DE L´ENGAGEMENT POLITIQUE
Les années avant la Première Guerre mondiale sont aussi ses années de prise de conscience politique. Il a commencé à sympathiser avec les sociaux-démocrates. Puisque Chemnitz était une grande ville industrielle, il n’est pas surprenant que le parti social-démocrate y eût une forte représentation. Lors des élections parlementaires de 1912, ce parti est devenu le plus populaire en Allemagne (un tiers des voix) mais il ne prenait pas part au gouvernement. Le gouvernement nommé par l´empereur n´avait pas besoin de majorité parlementaire.
Dans le programme du parti social-démocrate, il y avait par exemple la mise en place des programmes gouvernementaux d´aides sociales, la taxation progressive et plus de possibilités économiques pour les femmes. À la fin de la guerre, les sociaux-démocrates ont soutenu la création de la république. Le parti était contre l’antisémitisme qui était chose courante dans les partis de droite.
LE SÉJOUR A BERLIN
Émile et sa famille ont probablement déménagé encore avant la Première Guerre mondiale à Berlin, a métropole qui a offert plus d´occasions à Émile.
Pendant la période de la Première Guerre mondiale on n´a pas trouvé aucune documentation pour la participation d´Émile au front. On peut supposer qu’il a resté avec sa famille et il a continué avec son métier de technicien dentaire.
A Berlin animée Émile continue de s’engager en politique. Il est un membre actif du parti des sociaux-démocrates, qui a obtenu près de 40 % aux premières élections parlementaires de la jeune république À Berlin, Émile a obtenu aussi la nationalité allemande.
Pendant son séjour à Berlin, ses deux parents sont morts à Vienne, son père Sigmund est mort en 1914 et sa mère Rosa cinq ans plus tard en 1919. Les deux sont enterrées dans le cimetière Zentralfriedhof à Vienne.
À Berlin, c’est aussi sa femme qui meurt précocement, âgée d´une quarantaine d’années.
La situation économique et politique se dégrade également. Pendant la Grande Dépression, la partie nazi connaît une montée spectaculaire dans les scrutins. En 1932, le NSDAP approche les 40 %. La propagande nazie est ouvertement antisémite, les violences par les SA se multiplient. Les fils d´Émile ont compris qu´il n´y avait plus de perspectives en Allemagne et ils ont émigré en Argentine. Hans et Werner ont ainsi obtenu le permis de résidence et ils se sont installés sur l´adresse Olleros 1760 ou ils ont habité ensemble les années suivantes.
Quand Adolphe Hitler devient chancelier en janvier 1933, Émile est déjà revenu à Vienne. Il y a retrouvé sa sœur Irène, seule membre de la famille proche qui lui reste. Il a compris sa situation problématique. Car il était le membre du parti des sociaux-démocrates il était poursuivi par des nazis. La partie été après interdit en 1933. Devenu veuf, Émile a aussi perdu la protection que lui donnait son mariage à une allemande, chose qui se révèle décisive depuis l´adoption des Lois de Nuremberg en 1935.
LA FUITE À VIENNE
Après le déménagement à Vienne en 1932, Émile continue dans son engagement politique ce qui lui vaut surveillance et persécution par la police autrichienne. L´Autriche n´est pas encore nazie mais le régime politique est déjà autoritaire et subit de plus en plus l´ingérence de l´Allemagne nazie. Concrètement, il a été condamné à huit mois de prison pour « provocation publique ». Il est possible qu’Émile avait participé à une manifestation contre le régime.
Pendant l’année 1935, il a été de nouveau condamné, pour deux jours seulement, pour avoir causé une blessure légère à quelqu’un. Une année plus tard, il fait une journée de prison pour les mêmes raisons. On présume que la raison de tous ces emprisonnements était qu’il était un membre du parti des démocrates sociaux, la police le harcelait. Ces informations viennent des lettres de police en Belgique qui enquêtait sur le passé d’Émile pour valider ou pas sa demande d’asile.
Pendant l’année 1933, Émile dépose un formulaire pour émigrer en Argentine pour rejoindre ses fils. Il suppose sans doute que la procédure ne va pas durer très longtemps et il va bientôt rencontrer ses fils. En attendant il a commencé à étudier l’espagnol. Le questionnaire, mentionne son domicile à Vienne – IX. arrondissement, au 10 rue Loblichgasse.
Pendant cette période il est toujours veuf et sans femme, il n’avait pas de salaire régulier. C’est possible qu’il fût sans emploi à cause des conséquences de la crise économique mondiale. Ou plus probablement, il ne voulait pas ouvrir de cabinet dentaire à Vienne car il espérait partir prochainement. En Amérique du Sud, il voulait, d’après le questionnaire, travailler dans son métier originaire, technicien dentaire, et s’engager dans l’agriculture. Dans ce document, il a aussi écrit que depuis son départ pour l’Allemagne il avait exercé son métier de technicien dentaire pendant a 27 ans. Malheureusement, l’Argentine ne donne pas de suite à sa demande, donc il ne peut pas émigrer. On peut l´expliquer par son casier judiciaire marqué par son engagement politique mais par la réticence de l’Argentine d´accepter d´ autres immigrants par temps de crise. La porte qui était grande ouverte pour les migrants avant la Première Guerre mondiale a commencé à se refermer (l’Argentine est fortement frappée par la crise venant des États-Unis). Le gouvernement durcit les conditions pour l’obtention du permis de séjour ce qui complique la situation des demandeurs. Pour chaque immigrant, l’Argentine a exigé une documentation précise de son pays d’origine, ce qui était pour les Juifs qui fuiraient la persécution de leur patrie originaire, un véritable obstacle. À la différence d’Émile, sa sœur Irene avait de la chance : le 15 septembre 1938, elle part rejoindre ses neveux en Argentine. Arrivée en Argentine, elle habite chez Hans et Werner, elle y travaille comme infirmière.
Pendant son séjour à Vienne Émile a obtenu la nationalité autrichienne et il y rencontre sa deuxième femme Etela Alt. Ils se sont mariés, des secondes noces pour les deux, le 7 février 1939 à Vienne, dans le quartier juif de Leopoldtstadt (le quartier 5). On peut dire qu’Émile a trouvé sa nouvelle famille car par le mariage il a obtenu la belle-fille Marguerite Alt.
Etela Sputz/ Alt/ Zweigenthal
Etela (Etta) Alt (nom à la naissance Sputz) est née le 6 février 1897 à Bánská Bistrica (État civil Israélite numéro 38). Son père s’appelait Mor Sputz, il est enterré à Bánská Bistrica. La dernière information concernant sa mère, Hana Sputz (nom à la naissance Lowyovs), vient de Budapest (en 1946/47 elle était probablement en vie). Le premier mari d´Étela s´appelait Jozef Alt, né et mort à Vienne. De son premier mariage, elle avait une fille qui s’appelait Marguerite (plus tard mariée Bojman).
Comme Émile, Etela était Juive/Israélite, mais elle avait la nationalité allemande. Elle a travaillé dans une chapellerie. Son domicile se trouvait à Vienne dans le 2e arrondissement, rue Rembrandtstrasse 9. Émile y a probablement habité aussi pendant quelques mois. Pendant la guerre, elle a habité à Lyon- Villeurbane , au 7, rue Baudelaire, et après l’arrestation de son mari en 1944, elle y est restée habiter pour quelque temps. Plus tard, en 1958, elle a demeuré à l’adresse 14, Rue Saint Saveur à Paris dans le 2e arrondissement).
Marguerite Bojman
Marguerite Bojman (née Alt) est née le 6 décembre 1921. Elle avait un passeport allemand avec le numéro 101932. Ensemble avec sa mère et son beau-père, ils se sont enfui de Vienne en passant par la Belgique pour atteindre la France sous le régime de Vichy. Marguerite a été arrêtée le 3 juillet en 1944 à Lyon-Villeurbanne pour avoir été membre de la Résistance et pour des raisons raciales. Elle a utilisé le faux nom Zearing, qui signifie « zèle ». Comme Émile, elle a été déportée à Auschwitz mais elle a survécu à la Shoah.
En 1938, la situation en Autriche s´est rapidement détériorée. En mars 1938, l’Autriche a été annexée par l’Allemagne et elle est devenue partie de Troisième Reich. Immédiatement après l’Anschluss de l’Autriche, les nazis ont commencé à liquider les partis d’opposition, à commencer par les communistes et les sociaux-démocrates. Comme en Allemagne, les Juifs autrichiens étaient regroupés dans des ghettos, pour être déportés dans les camps de concentration, puis d´extermination. Après l´Anschluss, Émile est devenu, d´après les Lois de Nuremberg, un citoyen de la deuxième catégorie, donc il n’a pas obtenu la nationalité du Reich n´étant plus protégé par la loi comme un citoyen, sa seule chance était de quitter l’Autriche. S´il ne quittait pas le pays, il aurait été emprisonné et déporté dans un camp. Son engagement pour la social-démocratie lui aurait valu une déportation plus rapide que pour le reste de la communauté juive autrichienne.
L’ARRIVÉE EN BELGIQUE
La famille était bannie de l’Autriche et elle a décidé de partir en Belgique ensemble avec les autres 100 000 Juifs en fuite devant le régime nazi. Le 7 mai 1939, ils ont passé la frontière belge et ils ont obtenu l’asile temporaire à Anvers, concrètement à Borgerhout, c’était le quartier le plus petit d’Anvers, dans la rue Leescorf. Ensemble avec sa femme Etela et sa belle-fille Marguerite ils ont demandé le droit d’asile comme réfugiés politiques. Dans leurs demandes d’asile, ils écrivaient qu’ils avaient assez de moyens de subsistance et qu’ils n’avaient pas besoin de trouver un travail. La demande était approuvée et ils avaient obtenu un permis de séjour pour une durée déterminée. Parallèlement, Émile essayait de nouveau de partir en Argentine avec sa femme et sa belle-fille. Malheureusement toujours sans succès.
Pendant le séjour en Belgique, la police belge menait une enquête pendant laquelle Émile était suivi et contrôlé. Les autorités belges se sont probablement intéressées à tous les immigrés qui voulaient s’installer en Belgique. À cause du passé d’Émile, ils se sont concentrés sur lui et sa famille plus profondément. Du fait des informations sur ses activités illégales en Autriche, il a été décidé de son bannissement. Durant cette procédure, il y avait un échange de lettres fréquent entre la police et les fonctionnaires. Nous avons pu consulter ces lettres dans les archives de la police belge. Émile était qualifié comme une menace pour l’ordre public et il a été expulsé du pays. Il ne pouvait plus déposer d’autres demandes de permis de séjour. Il devait quitter la Belgique au plus tard le 20 juillet 1940. Autrement il aurait été jugé et déporté. Émile et sa famille décident de partir avant ce délai sans informer les autorités belges.
LE DÉPART EN FRANCE
Le 13 avril 1940 la famille est entrée en France.
Le 22 juin 1940 la France capitule face à l’Allemagne nazie. Selon l’armistice, le pays est divisé en deux – le nord est occupé, le sud (la France de Vichy-un régime autoritaire et antisémite) collabore avec l’Allemagne. Émile et sa famille trouvent refuge dans la partie Sud, à Lyon.
Ils habitaient à l’adresse 7, rue Baudelaire à la périphérie de Lyon à Villeurbanne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lyon était un des plus grands centres de la résistance française. La résistance lyonnaise état basée notamment à Villeurbanne. Ensemble avec sa belle-fille Émile est devenu un membre de la résistance. Les deux travaillaient sous leur faux nom « Zearing » qui signifie « zélé ».
En 1942, les Allemands occupent aussi la France de Vichy et ce qui est accompagné par un emprisonnement massif des Juifs de France par les autorités françaises. Les résistants sont durement persécutés. Toutefois Émile et Marguerite réussissaient à cacher leurs activités et continuaient à la résistance. Au printemps 1944, la Gestapo a emprisonné un chef de la résistance de Lyon et l’arrestation des autres résistants a continué.
LA DÉPORTATION
Le 3 juillet 1944, c’est au tour d´Émile et de Marguerite d’être arrêtés à leur domicile à Lyon pour donner suite à la dénonciation de la propriétaire de la maison, madame Alix. Etela a échappé à l’arrestation car elle ne se trouvait pas dans l’appartement au moment des faits. Heureusement pour elle, dans les quelques semaines qui précédaient la Libération, il n’y avaient plus d’arrestations massives.
Le 6 juillet, Émile et Marguerite ont été conduits dans la prison de Montluc. Le document sur leur emprisonnement mentionne deux motifs – leur origine juive et l´appartenance à la Résistance.
Ensuite, du 8 au 14 juillet 1944, ils ont été déportés dans la prison Fresnes. Le 14 juillet, ils sont transférés au camp de concentration de Drancy, dans la banlieue parisienne. Ici Émile a été immatriculé sous le numéro 25119, il y était toujours avec Marguerite.
Le 31 juillet 1944, trois semaines avant la Libération de Paris, Émile a été déporté avec sa fille dans le camp d’extermination d’Auschwitz dans le convoi 77. Ceci était également confirmé par le témoignage de Mme Frédérique Van Compenolle (née Tandler) qui faisait aussi partie de la résistance française. Selon sa déclaration du 5 janvier 1953, elle s’est trouvée dans le même convoi qu’Émile et Marguerite. Dans la liste des gens déportés, elle est mentionnée sous le nom Frederike Hornstein.
Le 5 août 1944, Émile a été gazé dans le camp d’extermination d’Auschwitz.
Le nom d’Émile Zwiegenthale est gravé sur le monument des victimes de la Shoah à Paris.
La biographie a été réalisée par une équipe du Lycée Jan Neruda de Prague composée de Abigail Crossan, Agáta Davidová, Ellen Davidová, Ellen Hessová, Maria Loyer, Karolina Nessmith, et Eliška Soperová.
This biography of Émile ZWEIGENTHAL has been translated into English.