Georges J. HARDEN

1906 - 1983 | Naissance: | Arrestation: |

Biographie de Georges J. Harden (1906-1983)

Ci-contre extrait d’acte de naissance, traduit en français et annexé à l’acte de mariage. Nous n’avons malheureusement pas de photographie

Travail réalisé en Master Archives, année 2017-2018, à Paris VIII, par Lauriane BUSTANJI, sous la direction de Mme Marie-Anne Matard-Bonucci

Georges Jean Harden est né Jerzy Georges Harden le 13 novembre 1906 à Odessa, en Russie[1]. Ses parents sont tous deux d’origine polonaise et se sont mariés en 1905 dans un temple protestant d’Odessa. Son père, Jean Jacob Harden, est un commerçant polonais protestant et sa mère, Sofia Goïlov, est orthodoxe. Ses grands-parents paternels sont Ignace Harden et Annette Berger, et sa grand-mère maternelle Marie Kremlin. Georges est baptisé dans un temple protestant luthérien d’Odessa à sa naissance[2].
Il arrive en France en 1931 et a déjà changé son nom. Sa première adresse connue est au 24 rue Boccador dans le 8e arrondissement de Paris en 1938[3]. Il est naturalisé le 20 mai 1940 par l’acte n°357X39[4].
Georges épouse Yolande Boulanger le 9 février 1938 à la mairie du 16e arrondissement et dans un temple protestant rue d’Auteuil. Le couple est entouré du père de Georges, vivant alors à Rome, et de la mère de Yolande. Georges a alors 31 ans, Yolande 25. Ils établissent un contrat de mariage quelques jours avant auprès de Maître Estiennes, notaire à Asnières[5].
Les parents de Yolande sont tous deux français, son père Pierre Lucien Boulanger était une figure importante du gouvernement, directeur honoraire du Ministère des Postes, Télégraphes et Téléphones et Commandeur de la Légion d’Honneur[6]. Sa mère se nomme Marie Élise, née Pittet.
Les nouveaux époux emménagent dans leur premier appartement au 4 square Jean Paul Laurens, 16e arr., où ils resteront pendant presque vingt ans. Ils ont deux enfants avant la déportation de Georges. L’ainé, Philippe, est né le 7 décembre 1938 à la clinique du Belvédère de Boulogne-Billancourt, tout juste neuf mois après le mariage du couple. Il fait des études d’architecture à l’École des Beaux-arts dans les années 1960, se marie en 1971 à Prague et décède le 29 décembre 2015 à Creil dans l’Oise, à l’âge de 77 ans[7]. Le deuxième enfant, fille ou garçon, est né.e entre la fin de 1942 et 1943.

La Compagnie Continentale d’Importation et l’arrestation des époux Harden

Georges est employé à la Compagnie Continentale d’Importation (CCI) depuis le milieu des années 1930. Créée en 1919, cette entreprise est dirigée par le président Jules Fribourg et six administrateurs, tous juifs[8]. En dehors de son siège social au 8 rue Cambacérès dans le 8e arrondissement de Paris, elle possède des sièges à Marseille et à Bordeaux, des propriétés au Maroc et des affaires en Espagne et en Bulgarie[9]. Son activité principale est l’importation de céréales d’Outre-Mer, en particulier des colonies françaises[10].
Georges continue d’y travailler après le début de la guerre car, même s’il a contracté un engagement militaire volontaire, il a été reconnu inapte au service et ne sera jamais mobilisé[11]. Avant 1940, il tient juste le poste de fondé de pouvoir dans la Compagnie et ne possède aucune action. En avril 1940, il est promu au poste d’administrateur délégué. En juin, alors que Paris est occupée et que les mesures discriminatoires envers les juifs sont mises en place, les propriétaires et administrateurs juifs quittent l’entreprise et fuient la France. Pierre Moussié est nommé Président-Directeur Général en juillet mais meurt en mars 1941. Georges prend alors sa place et dirige l’entreprise jusqu’en août 1943. Entre temps, vers les derniers mois de 1940, Georges et ses collègues non-juifs décident d’essayer de « faire échapper [la compagnie] à l’emprise des Allemands ». Avec le chef comptable et Albert Collin, un des fondés de pouvoir, ils vont falsifier des documents pour prouver que la vente des actions des anciens administrateurs juifs à des personnes non juives a eu lieu avant le décret sur l’aryanisation économique du 23 mai 1940. Les nouveaux grands actionnaires sont Pierre Moussié, la Compagnie Continentale du Sud Ouest (située à Bordeaux), le chef comptable, Albert Collin et Georges. Ces documents sont présentés aux autorités des Affaires Juives par Maître Gide et leur dossier est approuvé en mai 1941[12]. Quelques actions des anciens administrateurs juifs Lang et Rosenberg restent et Philippe Lebrand en est nommé l’administrateur provisoire par le Commissariat Général aux Questions Juives (CGQJ) en août 1941[13]. Cependant, les autorités allemandes suspectent vite une fraude dans la cession des actions et le CGQJ ouvre une enquête en septembre 1941[14].
Georges a reçu la grande majorité des actions, près de 1100, ce qui lui a permis de prendre le poste de Président-Directeur de la CCI. En tant que directeur, il essaye de la maintenir en vie et de venir en aide à d’autres personnes affectées par l’occupation. Afin de protéger quelques jeunes du Service du Travail Obligatoire (STO), il met en place une nouvelle activité pour la Compagnie, la production de fromage maigre en Vendée et en Charente Maritime. Il parvient ainsi à dé-réquisitionner ces jeunes hommes du STO[15]. Les Autorités Occupantes acceptent même de passer commande en février 1943 de 15 000 kg de fromage maigre[16]. Georges témoignera plus tard qu’aucune des livraisons convenues n’eut lieu et que toute la production alla directement aux Halles de Paris pour être vendue à la population civile[17]. Malheureusement pour lui, sa place à la direction de l’entreprise et ces manquements à des promesses faites aux autorités allemandes, alors même que l’entreprise fait l’objet d’une enquête, lui valent d’être l’un des principaux suspects.
Georges continue son travail et ses déplacements pour la CCI. Il fait plusieurs demandes de visa pour le Maroc, la Suisse et l’Espagne, qui sont tous acceptés sauf la dernière datant de début août 1943 qui est d’abord refusée par les autorités allemandes. Le 19 août Georges et Yolande sont arrêtés à leur domicile par la SD, avec pour témoins leurs concierges Mr et Mme Villeguey[18]. Les raisons avancées pour l’arrestation de Georges sont multiples : sabotage économique, propagande anti-allemande et suspicion d’être un juif camouflé. Il est probable que les autorités aient aussi arrêté Yolande car elles la pensaient complice de son mari. Le couple est amené rue des Saussaies, quartier général de la SD, et y est interrogé. Aucune condamnation n’est faite mais ils sont emprisonnés à la Prison de Fresnes[19].
Concernant leurs enfants, tous deux en bas âge, nous ne savons pas s’ils étaient dans l’appartement lors de l’arrestation. Ce qui est écrit par un employé de la Préfecture de Police est qu’ils ont été envoyés chez des parents à Becheville, une commune des Mureaux dans les Yvelines. Ces parents sont identifiés par les initiales S. et O., ce qui exclut leurs grands-parents. Il s’agit probablement d’un oncle et d’une tante, ou des amis du couple. L’appartement est quant à lui scellé par la SD[20]. Même s’il est fort probable que les autorités allemandes aient spolié les biens des Harden, aucune déclaration de spoliation ou demande de remboursement ou retour de ces biens n’ont été conservées dans les archives.
L’emprisonnement de Yolande et Georges à Fresnes durera plusieurs mois, d’août à décembre 1943. George déclarera plus tard qu’il y était « tenu au secret », sans plus de détails[21].
Yolande est dite gravement souffrante par plusieurs sources extérieures. Elle était déjà convalescente avant son arrestation à cause de difficultés liées à son dernier accouchement[22]. Les Harden restent à Fresnes jusqu’au 14 décembre 1943, date à laquelle ils sont séparés. Yolande est relâchée et Georges est interné au camp de Drancy[23].
Pendant leur emprisonnement et l’internement de Georges dans des camps français, des démarches sont faites pour les aider. Sa famille essaye de faire lever les accusations portées à son encontre en fournissant des preuves de son baptême et de la foi chrétienne de ses parents. À l’automne 1943, le sénateur-maire de Fontainebleau et actionnaire de la CCI, Mr Dumesnil recommande le couple aux autorités. Il se porte garant de leur foi protestante et indique des informations pouvant les aider : le statut de directeur honoraire du Ministère des P.T.T. et de Commandeur de la Légion d’Honneur du père de Yolande, ainsi que l’âge des enfants du couple[24]. La Délégation Générale du Gouvernement Français dans les Territoires Occupés est aussi informée que Georges n’a aucun antécédent d’action politique et que Yolande est très souffrante[25]. Une demande de renseignements est faite auprès des archives de la Direction des Renseignements Généraux et des Jeux et des archives du Cabinet du Préfet pour connaître les motifs de leur arrestation par les autorités allemandes, mais rien d’incriminant n’est trouvé. Georges est inconnu aux archives de la Police Judiciaire, au Greffe du Parquet de la Cour de Justice de la Seine et son nom n’est pas noté aux Sommiers Judiciaires[26]. En novembre 1943, alors qu’ils sont déjà emprisonnés à Fresnes depuis quelques mois, l’enquêteur mandaté par l’Aryanisation Économique, Mr Grimpet rend son rapport. Celui-ci jette un doute quant aux véritables raisons de l’arrestation de Georges. Il est en effet possible que les autorités l’aient suspecté d’être juif à cause de la confiance dont il a bénéficié de la part des dirigeants juifs de l’entreprise qui lui ont offert une promotion rapide au poste d’administrateur délégué. Cependant, la Treuhand und Revisionstelle affirme que son arrestation n’est pas liée à l’enquête dont il a fait l’objet[27]. Les autorités françaises ignorent alors toujours « totalement » les motifs de son arrestation[28].

L’internement dans les camps français

Quand Georges arrive au camp de Drancy, en décembre 1943, les autorités françaises qui administraient autrefois le camp ont déjà été remplacées par la SS depuis juillet 1943. La nouvelle direction de l’Allemand Aloïs Brunner est caractérisée par une « inflexible volonté de déporter vers la mort par la ruse ou par la violence tous les Juifs de France »[29]. Les internés sont classés en plusieurs catégories qui annoncent ce qu’il leur arrivera. Les derniers déportables sont les conjoints d’aryens et demi-juifs, ainsi que les aryens ayant aidé des juifs[30]. Georges est classé en catégorie A car il est marié à une aryenne et, même si les autorités le suspectent d’être juif, rien n’a encore pu être prouvé[31].
Comme tous les autres internés à leur arrivée dans le camp, il est fouillé et on lui confisque les 3100 francs et 5 livres italiennes qu’il a sur lui[32]. Le matricule n°10067 lui est attribué et il est placé dans l’un des bâtiments du camp, d’abord au 18.4 puis au 18.3[33]. Les détails de sa vie à Drancy nous sont largement inconnus. Dans son témoignage délivré dans les années 1960, Georges dit seulement avoir participé à la chaîne de courrier clandestin du camp de Drancy et avoir écopé de plusieurs jours de cachot pour cela. Il nomme aussi l’un de ses co-détenus, un certain Jean Reich vivant alors à Paris[34].
Son classement en catégorie A lui vaut d’être envoyé dans le Camp de la Gare, aussi connu sous le nom de Camp d’Austerlitz[35]. Il faisait partie des trois camps parisiens — Austerlitz, Bassano, Lévitan — où  se déroulait l’Opération Meuble. Les autorités allemandes y envoyaient les biens mobiliers qu’elles spoliaient pour qu’ils soient nettoyés, réparés si besoin, triés et emballés pour être ensuite expédiés comme cadeaux à des personnes importantes ou directement en Allemagne. Ces tâches sont accomplies par des internés de catégorie A, hommes et femmes de tout âge au statut marginal de conjoints d’aryens, femmes de prisonniers ou demi-juifs[36].
Georges y reste de mars à juillet 1944. Le 17 juillet, il fait partie d’un groupe d’internés d’Austerlitz ramené à Drancy[37].
Entre temps, la CGQJ a continué son enquête sur la fausse aryanisation de la CCI. Maître Guest, huissier, et Maître Maurice Loncle, avocat à la Cour d’appel, essayent de défendre Georges et ses intérêts à la CCI, mais la CGQJ déclare la nullité de la cession des actions à Georges en mars 1944[38]. Philippe Lebrand est nommé administrateur provisoire de la CCI le 14 avril 1944[39]. En mai 1944, les collègues de Georges à la CCI ignorent encore les motifs de son arrestation et la durée de sa détention[40].

La déportation à Auschwitz

À l’été 1944, les autorités allemandes savent que la guerre est perdue et qu’il ne leur reste plus beaucoup de temps. Aloïs Brunner décide de consacrer ces derniers mois à l’envoi de convois en partance de Drancy vers les camps de la mort. Afin de les remplir, il organise le renvoi à Drancy d’un grand nombre d’internés des camps parisiens. Ces internés de catégorie A sont tour à tour individuellement interrogés par le directeur du camp pour déporter ceux d’entre eux qui ne peuvent prouver avec suffisamment de certitude leur appartenance aux statuts spéciaux. Beaucoup sont déplacés en catégorie B pour qu’ils partent avec les derniers convois. Georges fait partie des onze déportés du convoi 77 provenant de Lévitan et Austerlitz, revenus à Drancy entre le 6 et 24 juillet. Il en sera le seul survivant[41].  Le 17 juillet, il passe l’interrogatoire avec Brunner et devient catégorie B. Selon lui, il est possible que ce changement de statut soit aussi dû à une intervention en sa défaveur auprès du gouvernement de Vichy[42]. Il ne nous est pas possible d’étayer cela.
Georges est déporté vers Auschwitz dans le convoi n° 77 qui part de la gare de Bobigny le 31 juillet 1944 avec à son bord 1350 personnes. Le convoi arrive le 2 août à Auschwitz[43].
Georges fait partie du petit nombre à entrer dans le camp. Un nouveau matricule lui est attribué, cette fois tatoué sur sa peau. Le B3795[44]. Dans un témoignage qu’il a donné peu après la fin de la guerre, il est noté que, sur les 1350 déportés du convoi 77, seuls 291 hommes et 60 femmes sont entrés dans le camp alors que les autres ont été tués « au four crématoire ». Les enfants de l’U.J.I.F. y sont morts aussi. Les seuls enfants que Georges se souvient d’avoir vus à Auschwitz sont ceux d’un convoi venant de Lituanie en décembre 1944. Il dit aussi qu’un sous-officier nommé Kaduk, qui n’était pas médecin, opérait une sélection tous les trois mois parmi les détenus du camp. Ces sélections étaient sûrement liées aux expériences médicales que les nazis ont conduites sur des milliers d’hommes, femmes et enfants. Georges déclare aussi qu’il a été en rapport avec un block de 500 femmes servant à ces expériences, dont celles de fécondation artificielle[45].
Alors que les rumeurs de la défaite des Allemands parviennent jusqu’aux détenus, Georges prend part au réseau de résistance qui s’organise dans l’éventualité où les Allemands essayeraient de détruire le camp avant de s’enfuir[46]. L’avancée russe libère le camp avant que cela puisse arriver.

Le rapatriement en France

Le 27 janvier 1945, les Russes libèrent le camp d’Auschwitz[47]. Georges a survécu. Son rapatriement prend un peu plus de deux mois. Il passe par Odessa, sa ville natale, où il prend un bateau qui l’amène jusqu’à Marseille, enfin de retour en France le 5 avril 1945[48]. Là-bas, il est affecté au centre de triage de Brébant et on lui accorde la carte de rapatriement n°O.I88.857[49].
Il pèse alors 60kg et outre un « bucco-pharynx assez bon » et une « prothèse à refaire », probablement dentaire, aucun autre problème physique n’est indiqué sur sa fiche médicale[50]. Il indique sa volonté de rentrer à son domicile square Jean Paul Laurens à Paris, là où habite encore Yolande[51].
Comme plusieurs survivants des camps rapatriés en France, il est interrogé par le Ministère des Prisonniers de Guerre, Déportés et Réfugiés quelques temps après son retour[52].

La reconnaissance officielle de sa déportation

En avril 1945 il lui est remis un certificat de déportation modèle A, n°12856, qui sera confirmé par décision administrative en juin 1948[53]. Le titre de déporté politique lui est accordé après l’étude de son dossier en février 1956[54]. Sa carte porte le n°110119318[55]. Yolande effectue la demande du titre de déporté politique[56].
Environ dix ans plus tard, Georges fait la demande du titre de déporté résistant mais celui-ci lui est refusé à cause de délais administratifs non respectés et des définitions très strictes du gouvernement pour les actes de résistance[57].

La fin de sa vie

Après son rapatriement, Georges reprend son poste de Président-Directeur Général de la Compagnie Continentale d’Importation qui sera renommée La Continentale. Il devient aussi Conseiller du Commerce Extérieur de France. Pendant son temps libre, il est secrétaire général du Bridge Club de Paris au 10 avenue de la Grande Armée[58].
Entre son retour en France en 1945 et sa mort, Georges changea plusieurs fois d’adresse, mais resta toujours dans le 16e arrondissement de Paris. En 1961 il habite au 57 avenue Kléber, en 1966 au 3 avenue Rodin, et en 1983 il est domicilié au 4 boulevard Montmorency[59]. Le 22 mars 1983, il décède à l’Hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt à l’âge de 76 ans[60].

Lauriane Bustanji

 

Archives

 

Service Historique de la Défense (SHD), Division des Archives des Victimes de Conflits Contemporains

  • AC-21P-623 899, Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier Georges Harden.

 

Archives de la Préfecture de Police de Paris (APPP)

  • 1W284/65033, Cabinet du Préfet de Police de Paris, Dossier Georges Harden.

 

Archives de Paris (AP)

  • 16M 278_A, Acte de mariage n°181 Georges Harden et Yolande Boulanger, 9 février 1938.
  • 16D 267, Acte de décès n°583 Georges Harden, 22 mars 1983.

 

Archives Nationales (AN)

  • 19800051/354 Ministère de l’Intérieur, Direction générale de Sûreté nationale, fichier de police administrative, Dossier Georges Harden.
  • 19800035/1470/70960, Base Léonore, Dossier Pierre Lucien Boulanger.
  • AJ/38/2728, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation.
  • AJ/52/1354, Registre d’élèves d’architecture à l’École des Beaux-Arts.
  • F/9/5585, Ministère des Prisonniers de Guerres, Déportés et Réfugiés, Sous-direction de la documentation et du renseignement, Direction de l’Absent, Témoignage de Georges Harden, [s.d].[61]
  • F/9/5699, Fichier du Camp de Drancy.
  • F/9/5783, Cahier de mutation de Drancy, jours pairs du 02.09.43 au [s.d.].
  • F/9/5788, Cahier de mutations, cahier d’entrées du 06.07.1944 au 11.08.1944.

 

Mairie de Boulogne-Billancourt

  • État civil.

 

Mémorial de la Shoah

  • MDCCVII, Carnet de fouille du camp de Drancy n°43.

 

Bibliographie

WIEVIORKA Annette, Les biens des internés des camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande, Paris, La Documentation française, 2000.

DREYFUS Jean-Marc et Sarah GENSBURGER, Des camps dans Paris. Austerlitz, Lévitan, Bassano. Juillet 1943-août 1944, Paris, Fayard, 2003.
[1] Service historique de la défense, AC-21P-623 899, Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier Georges Harden ; Archives de la Préfecture de Police de Paris, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden.
[2] SHD, AC-21P-623 899, Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966] ; Archives Nationales, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Rapport de la Section 5C sur la CCI du 22 avril 1943.
[3] Archives de Paris, 6M 278_A, Acte de mariage n°181 Georges Harden et Yolande Boulanger, 9 février 1938.
[4] SHD, AC-21P-623 899, Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden , Acte de naturalisation n°357X39 Georges Jean Harden ; APPP, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden, Rapport du Préfet de Police à l’Ambassadeur de France, Secrétaire d’État auprès du Chef du Gouvernement, Délégué Général du Gouvernement Français dans les Territoires Occupés du 4 novembre 1943.
[5] AP, 6M 278_A , Acte de mariage n°181 ; AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Rapport de la Section 5C sur la CCI du 22 avril 1943. Le père de Georges vit au 14 Via Michel Marcati à Rome, et sa mère est déjà décédée. L’original du contrat de mariage est actuellement détenu par l’étude Lévi-Martin et Truffet, 95 avenue de la Marne, 92600 Asnières-sur-Seine.
[6] AN, 19800035/1470/70960, Base Léonore, Dossier Pierre Lucien Boulanger.
[7] État-civil de la Mairie de Boulogne-Billancourt, 92104 ; AN, AJ/52/1354, Registre des élèves d’architecture aux Beaux-Arts.
[8] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Lettre de Mr De Bavinchore, Service du Contrôle des Administrateurs Provisoires, du 2 septembre 1941.
[9] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Extrait du procès-verbal de la séance du Conseil d’Administration de la Compagnie Continentale d’Importation du 10 mars 1941.
[10] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Lettre de Philippe Lebrand au CGQJ du 13 juillet 1944.
[11] APPP, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden, Note n°10.762 D.
[12] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966] ; AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation,  Lettre de Philippe Lebrand au CGQJ du 13 juillet 1944.
[13] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation,  Lettre de Philippe Lebrand au CGQJ du 13 juillet 1944.
[14] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Lettre de Mr De Bavinchore, Service du Contrôle des Administrateurs Provisoires, du 2 septembre 1941.
[15] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966].
[16] AN, 19800051/354, Ministère de l’Intérieur, Direction générale de Sûreté nationale, Fichier de police administrative, Dossier Georges Harden, Lettre de la Compagnie Continentale d’Importation au Commandant Militaire en France, État-Major Administratif, Section Économique, du 22 février 1943.
[17] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966] ; Attestations de témoins du 9 mars 1948. Ses collègues Albert Collin, Georges Coulongeon et Roger Dioudonnat confirment cela en 1948.
[18] Leur arrestation est un exemple parmi d’autres du zèle de la SD à l’époque puisqu’elle s’est faite très rapidement, sur de simples suspicions et sans que les autorités françaises n’en soit au courant. Même plus d’une semaine après, elles n’en sont pas encore informées, comme le prouve l’acceptation accordée par le Préfet de Police et le Ministère de l’Intérieur à la dernière demande de visa de Georges entre le 23 août et le 1er septembre. AN, 19800051/354, Ministère de l’Intérieur, Direction générale de Sûreté nationale, Fichier de police administrative, Dossier Georges Harden, Lettre du Préfet de Police au Ministre Secrétaire d’État à l’Intérieur, à la Direction Générale de la Police Nationale et au Préfet Délégué du Secrétariat Général à la Police du 4 août 1943 ; Attestation du Préfet de Police pour un visa aller-retour pour la Suisse du 23 août 1943 ; Attestation du Ministre de l’Intérieur pour un visa aller-retour pour la Suisse du 1er septembre 1944.
[19] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Demande d’attribution du titre de déporté politique.
[20] APPP, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden, Note n°10.762 D.
[21] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966.
[22] APPP, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden, Note n°10.762 D.
[23] Les archives de la Prison de Fresnes sur les prisonniers des autorités allemandes sont malheureusement très rares car beaucoup ont été soit détruites, soit emportées par les Allemands lors de la libération. Il n’est donc pas possible de connaître ce que les Harden ont vécu lors de leur emprisonnement à Fresnes. SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Demande d’attribution du titre de déporté politique.
[24] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Note manuscrite de Mr Dumesnil du 12 octobre 1943.
[25] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Note interne pour Mr de Soubeyran, secrétaire général de la Délégation Générale du Gouvernement Français dans les Territoires Occupés, du 23 août 1943.
[26] APPP, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden, Note n°6/117 du Cabinet du Préfet du 26 juillet 1950.
[27] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Rapport d’enquête de Georges Grimpet sur la Compagnie Continentale d’Importation du 4 novembre 1943.
[28] APPP, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden, Note n°10.762 D.
[29] Annette WIEVIORKA, Les biens des internés des camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande, Paris, La Documentation française, 2000, p. 35.
[30] Jean-Marc DREYFUS et Sarah GENSBURGER, Des camps dans Paris. Austerlitz, Lévitan, Bassano. Juillet 1943-août 1944, Paris, Fayard, 2003, p.78.
[31] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966] ; AN, F/9/5699, Fichier du Camp de Drancy, Fiche de Georges Harden.
[32] Tout l’argent et les biens dont les internés ont été dépossédés sous l’administration allemande de Drancy n’ont pas à ce jour été retrouvés. Il est certain qu’ils ne sont pas passés par les circuits administratifs français et il est probable qu’ils aient été envoyés en Allemagne ou emportés par les SS dans leur fuite. , Mémorial de la Shoah, MDCCVII, Carnet de fouille du camp de Drancy n°43 ; WIEVIORKA, Les biens des internés, p. 36.
[33] AN, F/9/5699, Fichier du Camp de Drancy, Fiche de Georges Harden.
[34] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966].
[35] Celui-ci se trouvait aux bords de la Seine, dans le 13e arrondissement à côté du bâtiment des Grands Moulins, là où se tient maintenant un bâtiment de l’Université Paris 7. SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Demande d’attribution du titre de déporté politique.
[36] DREYFUS et GENSBURGER, Des camps dans Paris.
[37] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Demande d’attribution du titre de déporté politique.
[38] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Déclaration de nullité des ventes d’actions de la Compagnie Continentale d’Importation à Georges Harden ; Lettre de Philippe Lebrand à [s.n.] du 5 août 1944 ; Lettre de Me Maurice Loncle au Directeur Général de l’Aryanisation Économique au CGQJ du 11 juillet 1944 ; Lettre de Philippe Lebrand au CGQJ du 13 juillet 1944.
[39] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Lettre de Philippe Lebrand au CGQJ du 13 juillet 1944.
[40] AN, AJ/38/2728, Commissariat Général aux Questions Juives, Dossier 2854 Aryanisation de la Compagnie Continentale d’Importation, Lettre de P. Mariotte, Directeur général de la Compagnie Continentale d’Importation, au Commissaire Général aux Questions Juives du 22 mai 1944.
[41] DREYFUS et GENSBURGER, Des camps dans Paris, p. 255.
[42] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966] ; AN, F/9/5699, Fichier du Camp de Drancy, Fiche de Georges Harden.
[43] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Demande d’attribution du titre de déporté politique.
[44] Ibid. Aucune fiche à son nom pour ce matricule n’existe dans la base de données Bad Arolsen qui recense pourtant les fiches des matriculés d’Auschwitz.
[45] AN, F/9/5585, Ministère des Prisonniers de Guerres, Déportés et Réfugiés, Sous-direction de la documentation et du renseignement, Direction de l’Absent, Témoignage de Georges Harden, s.d.
[46] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966]. Il nomme le Dr Jacques Greif, vice-président de l’Association des Anciens d’Auschwitz, comme témoin de ces faits.
[47] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Demande d’attribution du titre de déporté politique.
[48] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Témoignage de Georges Harden, s.d. [c. 1966] ; AN, F/9/5699, Fichier du Camp de Drancy, Fiche de Georges Harden.
[49] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Lettre de R. Pasqualini à Georges E. Harden du 3 mars 1964 ; Lettre de Mr. Martin, Chef du Bureau des Fichiers et de l’État-civil-Déportés, à [s.n.] du 12 septembre 1955. La lettre de Mr Pasqualini est adressée à un homonyme dont le second prénom commence par un E, mais elle contient des informations sur Georges Jean Harden.
[50] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Fiche médicale [c. avril 1945].
[51] Ibid.
[52] AN, F/9/5585, Ministère des Prisonniers de Guerres, Déportés et Réfugiés, Sous-direction de la documentation et du renseignement, Direction de l’Absent, Témoignage de Georges Harden.
[53] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden.
[54] Ibid.
[55] Ibid.
[56] Ibid, Dossier de Georges Harden, Dossier de Yolande Harden.
[57] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden, Lettre de Mr Hivernaud à Raymond Valenet du 12 septembre 1967. Mr Valenet est député de Seine-Saint-Denis et Maire de Gagny, et Mr Hivernaud est Chef de Cabinet au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.
[58] APPP, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden, Dossier de candidature au poste de Conseiller du Commerce Extérieur du 15 mai 1961.
[59] SHD, AC-21P-623 899,  Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Dossier de Georges Harden ; APPP, 1 W 284-65033, Cabinet du Préfet de Police, Dossier Georges Jerzy Harden ; AP, 16D276, Acte de décès n°583 de Georges Jean Harden.
[60] AP, 16D276, Acte de décès n°583 de Georges Jean Harden.
[61] La série F9 des Archives Nationales est exceptionnellement conservée au Mémorial de la Shoah.

Contributeur(s)

Lauriane BUSTANJI, Master Archives de Paris VIII, sous la direction de la Professeure Marie-Anne Matard-Bonucci

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1 commentaire
  1. klejman 10 mois ago

    Selon la police d’immigration belge, il est arrivé à ANVERS en 1916 et a quitté la Belgique en 1930.

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