Georgette CUPERMAN

 

Georgette Sigal est née le 2 février 1915 à Paris dans le 12^ème arrondissement.

Archives numérisées de Paris, Acte de naissance, 1915, Naissances, 12, 12 N 272

 

Ses parents, Albert Sigal et Augustine Reisberg, sont tous deux nés à Darabani, en Roumanie, en 1878.

Google Maps

 

Ils ont émigré en France. Nous ne savons à quelle date ils s’y installent. Néanmoins, ils apparaissent sur le recensement de la commune de Suresnes de 1921, située dans le département de la Seine.

Archives numérisées, Hauts-de-Seine, Recensement de la population, Suresnes, 1921, ID_NUM_SUR_1921

 

Georgette est la dernière d’une fratrie de quatre enfants tous nés en France : Charles né en 1905, Maurice en 1908 et Marie en 1911.

Nous ne savons ni où, ni quand, ni comment Georgette et son futur mari, Henry Cuperman, se rencontrent. Ils ont une fille, Claude Germaine, née, hors mariage, le 23 avril 1935 (Paris 14^ème). Georgette, âgée de 20 ans, est alors étudiante.

 

Acte de naissance, Mairie de Paris, 14^ème arrondissement, Archives numérisées de Paris

Georgette et Henry se marient le 18 septembre 1937 à Paris dans le 9^ème arrondissement. Georgette est institutrice et Henry fourreur. Cette union « légitimise » la naissance de Claude Germaine qui est alors âgée de 2 ans. 

 

Archives numérisées de Paris, Acte de mariage, 1937, Mariages, 09, 9 M 347

Au moment de leur mariage, Georgette a quitté sa résidence du 12^ème arrondissement pour un logement avoisinant celui de ses beaux-parents, dans le 9^ème arrondissement, où vit alors Henry. En effet, Georgette habite au 33 rue Navarin et Henry au 31.

Google Maps, rue Navarin, Paris 9^ème arrondissement

De leur année de mariage jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, nous n’avons aucune trace d’Henry, de Georgette et de leur fille.

Nous savons que Georgette et Henry entrent dans un mouvement de la Résistance intérieure française (R.I.F.) : le Front national de la lutte pour la libération et l’indépendance de la France, créé par le Parti communiste français (PCF) en mai 1941, en février 1943.

Attestation contenue dans le dossier demande d’attribution du titre de déporté résistant, Georgette Cuperman © SHD de Caen Dossier 21 P 627 427

 

À cette même date, ils intègrent le groupe de combat de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (U.J.R.E.) de Lyon. Ce groupe militaire fait partie des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I.).

Attestation contenue dans le dossier demande d’attribution du titre de déporté résistant, Georgette Cuperman © SHD de Caen Dossier 21 P 627 427

Georgette et Henry résistent en préparant et diffusant des tracts et des journaux clandestins.

Un rapport de Police, concernant l’arrestation du couple Cuperman, rédigé en 1951, nous permet de comprendre que Georgette et Henry sont arrivés depuis peu à Lyon lorsqu’ils sont raflés. Ils résidaient alors au 13 rue de Size. Henry exerçait son métier de profession dans un magasin se trouvant à cette même adresse. Georgette était la concierge de l’immeuble.

Rapport de Police contenu dans le dossier demande d’attribution du titre de déporté résistant, Georgette Cuperman © SHD de Caen Dossier 21 P 627 427

 

Georgette et Henry sont arrêtés le 24 juin 1944, lors d’un pique-nique, par la milice. Ils sont tous deux incarcérés à Montluc, prison lyonnaise où les opposants politiques du régime de Vichy et les Juifs sont internés.

Photo aérienne de la prison Montluc, Archives départementales Rhône, 4571 W 6

 

Six jours plus tard, ils sont transférés au camp de Drancy. Ils y sont enregistrés, le lendemain de leur arrivée, le 4 juillet, sous les matricules 24751 et 24752.

Fiche d’enregistrement, camp de Drancy, n° 24751, Georgette Cuperman, 4 juillet 1944, Mémorial de la Shoah

 

Georgette et Henry sont déportés en direction d’Auschwitz, le 31 juillet 1944, par le convoi n° 77, dernier grand convoi en partance de Drancy. Le 27 octobre 1944, Georgette est transférée à Kratzau, camp de travail forcé, situé en Tchécoslovaquie.

Fiche de contrôle contenue dans le dossier demande d’attribution du titre de déporté résistant, Georgette Cuperman © SHD de Caen Dossier 21 P 627 427

 

Kratzau est libéré le 10 mai 1945 par les Alliés russes. Georgette est rapatriée en France le 22 mai 1945. Lors de son examen médical, des maladies, communes aux survivants des camps de concentration, lui sont diagnostiquées : infections cutanées, amaigrissement, aménorrhée, troubles dus à son manque d’alimentation et diarrhées chroniques.

Feuille d’examen médical contenue dans le dossier de demande d’attribution du titre de déporté résistant, Georgette Cuperman © SHD de Caen Dossier 21 P 627 427

 

Le recensement de la population de Suresnes de 1946 nous indique que Georgette retrouve sa fille au retour des camps. Claude Germaine a probablement été une enfant cachée puisqu’elle n’a pas été déportée avec ses parents. Il y est inscrit que Georgette est cheffe de famille, ce qui nous indique qu’Henry est mort.

Archives numérisées Hauts-de-Seine, recensement de la population, Suresnes, 1946, 1D_NUM_SUR_1946

L’acte de naissance d’Henry atteste de son décès au camp du Stutthof (Pologne annexée) en décembre 1944.

Archives numérisées de Paris, Acte de naissance, 1910, Naissances, 04, 4N 209_A

 

Georgette a effectué une demande d’attribution du titre de déporté résistant auprès du ministère des Anciens Combattants, en février 1951, qui lui a été refusée, en octobre 1952, du fait que bien qu’elle ait effectué des actes de résistance elle a été arrêtée lors d’une rafle à caractère « racial ». À la suite à ce refus, elle fait une demande d’attribution du titre de déporté politique, en mars 1953, qu’elle obtient le 1^er octobre 1953.

Demande d’attribution du titre de déporté résistant, Georgette Cuperman © SHD de Caen Dossier 21 P 627 427

 

Demande d’attribution du titre de déporté politique, Georgette Cuperman © SHD de Caen Dossier 21 P 627 427

Georgette adhère à l’Amicale des déportes d’Auschwitz à son retour en France.

Chemin de mémoire, collection Maurice Bleicher