Ida SILBERMANN
Ci-Contre : Photo d’ida Silbermann, source, Mémorial de la Shoah
Ida, Corinne SILBERMANN est née le 3 juin 1918 à Bellerive, dans l’Allier en France. D’origine russe, elle a été naturalisée Française le 22 mars 1934.
Acte de naissance d’Ida Silbermann, source, mairie de Bellerive, Allier
La mère d’Ida est Clara Silbermann, elle était de nationalité roumaine, sans profession, elle est décédée avant la guerre, le 1er décembre 1937 mais nous n’avons pas plus d’info sur son décès. Son père Meier Silbermann aussi appelé Max, était de nationalité russe. Son métier était ingénieur chimiste. Il est né en 1879.
Ida a un frère, Henri Silbermann, né le 7 juillet 1912 à Paris. Il travaillait dans l’importation d’essence. Henri, lui, a été arrêté le 21 juillet 1944 à Saint Didier du Mont d’Or dans le Rhône, sous le nom d’Henri Chevalier. Il est déporté par le convoi 78 le 11 août et envoyé à Auschwitz. Il serait mort dans le camp de Mauthausen (Autriche) le 18 mars 1945.
Avant la guerre, ils ont vécu à Paris, au 28 rue du château d’eau, dans le 10eme arrondissement.
Pourtant, Ida est arrêtée au domicile de son père, 274 rue de Créqui à Lyon, sous le nom d’Irène et Maxime SICARD, le 28 juin ou le 6 juillet 1944 (selon les documents, les dates diffèrent) par la Gestapo, pour « motif racial », son père ayant été dénoncé.
Ida avait entrepris des études de Journalisme avant la guerre et était secrétaire journaliste au moment de son arrestation. A ce moment-là, son adresse était 13 avenue du Maréchal Foch à Nice, d’après sa fiche médicale datée du 3 juillet 1944.
page 3 de la Demande d’attribution du titre de déporté politique
Ils ont ensuite été conduits au Fort de Montluc entre le 28 juin et le 23 juillet, puis à Drancy. Selon les documents en notre possession, les dates d’arrestation puis d’internement diffèrent : dans le document ci-dessus, Ida/Irène a été arrêtée le 28 juin 1944, est internée au Fort de Montluc jusqu’au 23 juillet puis transférée à Drancy où elle reste jusqu’au 31 juillet, date de départ du Convoi 77.
Ce convoi, l’un des derniers à quitter Drancy, les emmènent à Auschwitz. Il transportait 986 hommes et femmes et 324 enfants. Plus de 75 % des déportés ont moins de 50 ans et 125 enfants sont âgés de moins de 10 ans.
Son père est assassiné dès son arrivée au camp, entre le 3 et le 5 août, selon les sources. Ida, quant à elle, survit. Elle reste quelques mois dans le camp et son numéro de déportée est le 217 508 875.
Elle sera libérée d’Auschwitz le 15 novembre 1944 puis est transférée dans le camp de Liebau, en Pologne : elle y restera jusqu’au 8 mai, elle est libérée par l’avancée alliée. Le 4 juin 1945, elle est rapatriée en France.
En sortant de ce lieu, elle ne pesait plus que 20 kilos et souffrait d’asthénie.
Après la guerre, elle se marie le 16 décembre 1954, avec Samuel Mettoudi, né le 20 avril 1911 à Tunis en Tunisie, dans la mairie du 9e arrondissement de Paris. Elle est alors vendeuse.
Acte de mariage de Ida Silbermann et Samuel Mettoudi, source Mairie du IXe arrondissement de Paris
Ils eurent une fille, Josiane Mettoudi.
Le 4 décembre 1956, Ida demande l’attribution du titre de déportée politique, elle ne l’obtiendra que le 9 mars 1973. Elle reçoit un pécule et, à titre posthume, son père en a reçu un aussi de 12 000 francs, dont elle a été la bénéficiaire étant son héritière.
En 1973, elle habitait 3 Square Petrelle à Paris, dans le 9e. Ida décède à Paris, le 23 septembre 2005.
Sources
- Documents d’archives divers , Origine association Convoi 77.
- Photos, Memorial de la Shoah, site internet
- Acte de naissance d’Ida Silbermann, mairie de Bellerive dans l’Allier, 03023.
- Acte de mariage d’Ida Silbermann et Samuel Mettoudi, mairie du IXe arrondissement, Paris, 75009.
This biography of Ida SILBERMANN has been translated into English.