Ignace NATOWITZ
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Ignaz Natowitz est né le 25 juillet 1925 à Dresde en Allemagne. Ses parents sont Sara Lieba Natowitz (née Last), et Joseph David Natowitz. Son père, Joseph David, né le 20 mars 1893, a travaillé comme tailleur [i] jusqu’à sa mort juste après la naissance de son seul enfant Ignaz le 18 septembre 1925. Il est enterré au nouveau cimetière juif à Dresde.[ii]
Après la mort de son époux, Sara Lieba s’est remariée avec Chaïm Pomeranz ou Pomeranc, un serrurier juif né le 13 janvier 1897 à Czenstochau.
La ville polonaise, Czenstochau ou Czenstochowa, était fortement industrialisée, beaucoup de juifs avaient participé à la prospérité économique. Sur place, de nombreuses organisations juives garantissaient la sécurité sociale et l’éducation de la population juive.[iii] De plus, plusieurs journaux en yiddish informaient sur la vie quotidienne et les actualités de la communauté. Plusieurs raisons peuvent expliquer l’émigration de Chaïm Pomeranc car il semble que la situation économique n’en soit pas la cause. Plusieurs sources parlent d’une augmentation d’agressions antisémites au début des années 1930. Pourtant, Chaïm est déjà parti à cette date parce qu’il est arrivé à Dresde le 18 juillet 1926. D’autres sources évoquent un pogrom antisémite des soldats polonais dans lequel 7 juifs ont été assassinés. [iv] Il n’est donc pas possible d’affirmer que l’antisémitisme local est une cause d’émigration.
Concernant l’enfance d’Ignaz, il nous manque de très nombreuses informations. En conséquence, on peut seulement s’appuyer sur quelques archives pour reconstruire sa vie jusqu’à sa déportation : l’acte de naissance mentionne que la famille a habité temporairement à l’adresse “Holbein-Straße 5”. Probablement après la mort de Joseph David et le mariage de Sara et Chaïm , la famille a déménagé à “Kleine Brüdergasse 10”, près du château de la ville (Stadtschloss) à Dresde.
Le 13 août 1938, Ignaz a célébré sa Bar Mitzvah et est scolarisé comme élève dans l’école juive de l’été à l’automne de 1938. L’école juive existait à Dresde de 1938 à 1942 après l’exclusion des écoles publiques de tous élèves « définis comme juifs » par les lois de Nuremberg de 1935. L’école se trouvait dans l’arrière-bâtiment de l’école primaire 153 à la Fröbelstraße.[v] Peu après, Sara et Ignaz ont quitté l’Allemagne nazie pour la France. Avant l’émigration de son épouse et son beau-fils, Chaïm est parti à Lyon l’année 1936, c’est la question pour laquelle on peut supposer que la fuite était planifiée depuis au moins 1936 au moins.[vi]
À Lyon, la famille habitait à l’adresse “159, r. Pierre Corneille”. [vii] Une autre source marque Besançon comme domicile. [viii] Là-bas, Ignaz travaillait comme pelletier-fourreur jusqu’à ce que la milice française l’arrête le 23 juin 1944 et l’interne à Montluc, une prison sous la direction de la Gestapo. Le premier juillet 1944, Ignaz est transféré à Drancy.[ix]
L’histoire de Montluc
“Montluc” était une ancienne prison militaire qui a été « remise en service » au début du régime de Vichy et qui était utilisée comme prison pour l’internement des ennemis politiques du régime. Après l’invasion de la Wehrmacht à la “zone libre” et l’occupation de toute la France qui a suivi l’autonomie apparente du régime de Vichy, Montluc a été occupée par la Gestapo. La Gestapo de Lyon (et donc la prison de Montluc) était dirigée par Klaus Barbie, appelé « le Boucher de Lyon » à cause de sa brutalité.
Avec l’occupation, le nombre des personnes arrêtée et internées a fortement augmenté, en même temps les conditions d’internement à Montluc se sont aggravées. Rapidement, la Gestapo a installé “la baraque juive” dans la cour intérieure, pendant que la torture et la faim quotidienne étaient omniprésentes à Montluc.
À la date de la libération par des troupes alliés, le 24 août 1944, au moins 10 000 personnes ont été internées à Montluc pendant un an et demi de l’occupation allemande. Montluc fait partie d’une des différentes formes de déshumanisation nationale-socialiste, la majorité des internés ont ensuite été déportés vers les centres de mise-à-mort, fusillés ou exécutés.[x]
Le 31 juillet 1944, le dernier convoi part de Drancy à Auschwitz-Birkenau, 1306 juifs sont déportés vers le centre de mise-à-mort d’Auschwitz-Birkenau juste avant la libération de Paris et de Drancy par les Alliés. Dans la liste des personnes déportées, se trouvait aussi Ignaz Natowitz.
En arrivant le 03 août à Auschwitz-Birkenau, lors de la sélection, les membres de SS ont déclaré 726 déportés comme “inaptes au travail”. Ces 726 personnes ont été assassinées immédiatement dans les chambres à gaz. 204 personnes du convoi 77 ont survécu la libération en mai 1945.[xi]
Ignaz Natowitz faisait partie des déportés sélectionnés pour le travail. Il a été transféré d’Auschwitz au camp de concentration de Natzweiler-Struthof en novembre 1944 où il a dû travailler en premier dans le “commando Echterdingen”. Le 09 janvier 1945, la direction du champ l’a incorporé dans le “commando Vaihingen”. Dans ce commando, il a été libéré le 07 avril 1945 par des troupes françaises.
Il n’existe pas un témoignage qui évoque son état physique au moment de la libération. Cependant d’après les comptes-rendus historiques sur les survivants du “commando Vaihingen”, on peut constater que la majorité des survivants était dans un état terrible de santé parce que toutes les personnes capables d’aller ont été transférées vers le camp de Dachau par la SS.
Après la libération, les troupes françaises ont transféré les survivants d’origine polonaise, russe et allemande vers Neuenbürg où ils ont vécu en quarantaine jusqu’au début du mois de juin. Ignaz Natowitz a été rapatrié le 05 juin 1945 en France.[xii]
En 1949, il a changé son nom de Natowitz à Natot. [xiii] Sur sa vie après la Shoah, on sait seulement qu’il a tenu un magasin spécial pour la fourrure à la place d’Austerlitz à Strasbourg jusqu’en 1984.[xiv]
Son beau-père Chaïm est décédé en 1972 et est enterré à Besançon.[xv]
Ignaz Natot est décédé le 09 juillet 2000 à l’âge de 74 ans.[xvi]
KZ Natzweiler et les commandos Vaihingen et Echterdingen
En ami 1941, les premiers prisonniers ont dû travailler pour la construction du camp futur “Natzweiler-Struthof”. L’existence d’une carrière de granit rose a été déterminante pour le choix de cet endroit dans l’Alsace annexée. À la fin de la construction, le camp s’est étendu à l’extérieur des deux côtés du Rhin, plus de 50 camps annexes dépendaient du Struthof. En conséquence du Jour J et l’offensive alliée, les camps à l’ouest du Rhin ont été liquidés en 1944 pendant que nouveaux camps étaient construits à l’Est du Rhin. Au cours de la guerre, letravail forcé est passé de l’exploitation du granit rose à l’industrie d’armement. En mars et avril 1945, toutes les personnes capables de marcher ont été “évacuées” par la SS et transférées à Dachau.
Jusqu’à la libération en printemps 1945, 52 000 personnes ont été prisonniers du camp “Natzweiler-Struthof”.[xvii]
En 1942, l’industrie d’armement a fait des essais à la ville Vaihingen qui présentent la base pour la construction du commando Vaihingen du camp “Natzweiler-Struthof” en 1944. Le commando a été transformé à la fin de l’année 1944 en “camp d’invalides et de détente ». Cette expression euphémise la réalité des conditions de vies désastreuses et inhumaines pour les prisonniers. Pendant une épidémie de typhoïde, jusqu’à 33 personnes sont décédées chaque jour.
Au début de l’avril 1945, la direction du camp procède à l’évacuation des prisonniers. Il s’agit en fait du transport forcé de toutes les personnes capables d’aller au camp de Dachau, alorst que tous les prisonniers non transportable étaient abandonnés pour mourir. Le 07 avril 1945, des troupes françaises ont libéré le camp et tous les anciens prisonniers d’origines allemandes, polonais ou russe ont transférés à Neuenbürg au centre Bruchsaal où ils ont été en quarantaine jusqu’à la fin de mai ou le début de juin.[xviii]
La destination du commando “Echterdingen” était la réparation des dégâts d’une attaque aérienne américaine des pistes de décollage et d’atterrissage de l’aéroport de Stuttgart. Pour cela, 600 prisonniers du camp de concentration “Natzweiler-Struthof” ont été internés directement dans un hangar de l’aéroport. En janvier 1945, après qu’une épidémie de typhus se soit déclenchée parmi les prisonniers, la dissolution du commando a été décidée par la direction du camp. 96 prisonniers ont été transférés au commando Vaihingen dont 74 sont décédés, 21 ont été transférés à Dachau.
Seulement un dixième des prisonniers ont survécu aux épidémies, à la famine, aux travaux forcés et la violence de la SS jusqu’à la fin de guerre. [xix]
Sources
[i] cf. https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47
[ii]Auskunft von Gabriele Atanassow, Archiv Gedenkbuch in der Jüdischen Gemeinde zu Dresden, E-Mail-Korrespondenz vom 07-14/03/2024
[iii] cf. https://www.jewishvirtuallibrary.org/czestochowa-poland-jewish-history-tour, 24/06/2024, 11:52
[iv] cf. https://www.czestochowajews.org/old-czestochowa/jews-of-czestochowa/, 24/06/2024, 11:53
[v] https://friese-journal.de/die-private-juedische-schule/, 24/06/2024, 12:53
[vi] Auskunft von Gabriele Atanassow, Archiv Gedenkbuch in der Jüdischen Gemeinde zu Dresden, E-Mail-Korrespondenz vom 07-14/03/2024
[vii] https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47;
Korrespondenzakte, Copy of 6.3.3.2./ 93868481/ ITS Digital Archive, Arolsen Archives
[viii] Listen betr. ehemalige KZ-Insassen, die aus dem KZ Vaihingen befreit wurden und in Neuenburg lebten (Mai & Juni 45), Copy of 3.1.1.3 / 78810650/ ITS Digital Archive, Arolsen Archives
[ix] https://archives.rhone.fr/ark:/28729/3g6tw45c0l12, 24/06/2024, 12:05 (Dossier n° 8355, 3335W27, 3335W18)
[x] https://www.memorial-montluc.fr/lieu/historique, 24/06/2024, 11:30
[xi] https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47
[xii] cf. https://gedenkstaette-vaihingen.de/geschichte-des-lagers/, 24/06/2024, 11:30; Listen betr. ehemalige KZ-Insassen, die aus dem KZ Vaihingen befreit wurden und in Neuenburg lebten (Mai & Juni 45), Copy of 3.1.1.3 / 78810650/ ITS Digital Archive, Arolsen Archives; https://archives.rhone.fr/ark:/28729/3g6tw45c0l12, 24/06/2024, 12:05 (Dossier n° 8355, 3335W27, 3335W18)
[xiii] https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47
[xiv] https://www.societe.com/societe/monsieur-ignace-natot-608403127.html, 24/06/2024, 12:42
[xv] https://www.jewishgen.org/databases/cemetery/jowbr.php?rec=J_FRANCE_0022243; 24/06/2024, 12:13
[xvi] https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47
[xvii] https://www.natzweiler.eu/eine-europ%C3%A4ische-geschichte/zeitleiste-zur-geschichte-des-kz-komplex-natzweiler, 24/06/2024, 11:30
[xviii] https://gedenkstaette-vaihingen.de/geschichte-des-lagers/, 24/06/2024, 11:30
[xix] https://www.landeskunde-baden-wuerttemberg.de/fileadmin/gedenkstaetten/pdf/gedenkstaetten/filderstadt_kzgedenkstaette_echterdingen_bernhausen.pdf, 24/06/2024, 11:30
La vie juive à Dresde
Pour comprendre les conditions de vie des juifs de Dresde avant et pendant la Shoah, il est important de considérer l’histoire générale du judaïsme en Saxe :
Jusqu’à l’année 1849, il existait une forte discriminatin juridique des Juifs de Saxe ; en effet, les Juifs ont vécu sans droits fondamentaux civils et civiques. Avec les réformes de la Constitution des années 1849 et 1866, cette exclusion a été abrogée progressivement ouvrant la voie vers une égalité de tous les citoyens sans regard à leur appartenance religieuse. En conséquence de ces réformes, de nombreux Juifs de l’Est de l’Europe ont émigré en Saxe, le nombre de juifs en Saxe a été multiplié par sept de 1871 à 1925. [i] Concrètement, 20 500 juifs vivaient en Saxe en 1933.[ii]
À la fin de dix-neuvième et au début de vingtième siècle, beaucoup de juifs ont progressé socialement et économiquement, et commencé à avoir un rôle politique. Le lien à la religion et la culture juive s’est parfois s’est parfois distendu avec l’assimilation et l’acculturation. Le premier président des ministres de Saxe, Georg Gradnauer, est représentatif de cette évolution. Il est né dans une famille juive, s’est converti au christianisme et resté sans confession jusqu’à la fin de sa vie en 1946. Toute sa vie, il était confronté à l’antisémitisme et a été déporté à Theresienstadt en 1944. [iii] Il est décédé en conséquence de l’emprisonnement et des conditions de vie après sa libération du camp de concentration.[iv]
Cet antisémitisme qui s’est largement diffusé pendant la République de Weimar, était fortement ancré dans la société aussi pendant l’empire allemand. La Saxe a été le lieu d’un congrès international antisémite en 1882, c’est également en Saxe qu’a été publié le livre très vendu “Handbuch zur Lösung der Judenfrage” (manuel pour la solution de la question des juifs). De petits partis politiques antijuifs ont été les précurseurs de l’antisémitisme racial qui était aussi représenté par le NSDAP. Le NSDAP avait plus de succès en Saxe qu’en d’autres régions. [v]
Le NSDAP de Saxe apparu avant 1933 avec une rhétorique antisémite radicale, pronant la violence. Par exemple, Martin Mutschmann, l’éditeur du journal démagogique de Dresde “Der Freiheitskampf”, criminel et le Gauleiter de Saxe, a revendiqué l’incendie des synagogues en 1931 ou a dit : “Le jour viendra où nous décréterons qu’à partir de demain, aucun Juif ne pourra écrire un journal allemand, “faire de l’opinion publique”, aucun médecin juif ne pourra soigner des compatriotes allemands, aucun professeur juif ne pourra dispenser des cours à la jeunesse académique allemande et, enfin, aucun juge juif ne pourra juger des compatriotes allemands.”[vi]
Après la prise de pouvoir des Nationaux-socialistes et la persécution de l’opposition politique, surtout des sociaux-démocrates, des socialistes et des communistes, les nazis ont organisé un boycott central des magasins juifs, des cabinets médicaux juifs et des cabinets juifs le 1 avril 1933. Le Gauleiter Mutschmann a commenté le boycott : “Le premier jour du boycott était seulement une répétition générale. La prochaine fois, ce ne sera pas aussi confortable. […] Si on frappe un ennemi, il faut le détruire.” Avant cet événement, l’éditeur juif et rédacteur en chef du journal “Dresdner Neusten Nachrichten DNN ” Julius Ferdinand Wolf avait été forcé à démissionner. Ce cas prouve que le but du National-socialisme était d’évincer tous les Juifs de l’administration publique, de la cuture et de la science. Jusqu’à novembre 1933, plus de 1800 fonctionnaires ont dû quitter l’administration fédérale pour “des raisons politiques et raciales”. Le même processus s’est passé à l’université technique de Dresde où 22 enseignantes ont été licenciés, 9 parmi eux pour “des raisons raciales”. [vii] À départ de l’exclusion des professions, les spoliations et les aryanisations de propriété juif ont été lancées en 1935. La menace les moyens de subsistance représente la conséquence pour la population juive.[viii]
Un exemple bien connu est l’aryanisation de la banque privée « Bankhaus Gebrüder Arnhold”, la propriété de la famille Arnhold. C’est le premier cas d’une aryanisation d’une banque privée sous le Troisième Reich.[ix]
Au départ les nazis ont utilisé la violence ouverte tantôt arbitraire, tantôt planifiée contre les Juifs. Max Sachs, le rédacteur en chef du journal social-démocrate “Dresdner Volkszeitung” a été torturé à mort par la SS, il décède le 05. Octobre 1935.[x]
Les « lois de Nuremberg » du 15 septembre 1935 “scellèrent la dégradation des citoyens juifs au rang de personnes privées de droits et préparèrent leur discrimination arbitraire et leur extermination à venir. La folie raciale a été instrumentalisée par l’action administrative et le droit pénal mis au service de l’idéologie nationale-socialiste.L’égalité garantie par la loi en 1871 pour les Juifs dans le Reich allemand a ainsi pris fin. Les nazis définissaient les catégories «Juif» ou «Juive» sur la base de catégories biologiques, idéologiques et religieuses à caractère raciale.”[xi]
Un service antijuif de la Gestapo et un “Judenabwehrstelle” (une section antijuive) de la NSDAP ont été fondés pour institutionaliser la violence antisémite ; à la fin de l’année 1938, Gauleiter Mutschmann a amorcé l’éloignement des juifs du quartier Bad Weißer Hirsch. L’annonce de ce but représente le début d’une violence structurelle contre la population juive à Dresde en 1938.
En mars 1938, il y avait soi-disant 1350 “surchargées manifestations des masses” en toute la Saxe qui ont été mis en place par le régime. Mutschmann et le rédacteur en chef du journal “Der Stürmer”, Julius Streicher, ont commandés la mise-en-scène sous le slogan “la paix des peuples ou la dictature des juifs”.
Au début de l’année 1937, le président de la communauté juive de Dresde, Max Lesser, seul en fonction, a différencié “les juifs vivant en Allemagne en trois groupes” : “ceux qui veulent émigrer en Palestine ; ceux qui vont émigrer vers d’autres pays et ceux qui envisagent de rester en Allemagne, cependant le dernier groupe est formé de personnes âgées pour lesquelles il n’est envisageable d’émigrer et de refonder une nouvelle existence.” Cette citation décrit très bien l’état d’esprit à l’égard de l’émigration potentielle. Max Lesser émigrera en 1939.
Le 28 octobre 1938, les nazis ont organisé une reconduite à la frontière polonaise de tous les Juifs avec la nationalité polonaise. Dans cette action, plus de 700 juifs ont été expulsés de la région de Dresde.
Parmi les juifs expulsés du “Reich”, se trouvaient les parents du jeune Herschel Grynszpan de 17 ans qui a abattu le diplomate national-socialiste Ernst von Rath le 07 novembre 1938 à Paris pour protester contre la politique antisémite de l’Allemagne. Les nationaux-socialistes ont utilisé cet assassinat pour encourager des pogroms antijuifs organisés par l’État. À Dresde, le journal “Der Freiheitskampf” a attisé les haines : “L’Allemagne va maintenant tirer des conséquences de cette assassinat lâche qui sont inévitables après cette situation”.[xii]
Les organisations régionales nazies de Dresde ont initié “une manifestation nocturne” et “un cortège”. En détail, les “conséquence inévitables” selon le journal sont le pillage et l’incendie de la synagogue. En plus, des magasins juifs ont été pillés et détruits. Au moins 151 personnes ont été arrêtées et transférées au camp de concentration de Buchenwald et de Sachsenhausen. Parmi les prisonniers, se trouvait tout conseil de la communauté. Le nombre absolu des déportés reste inconnu.[xiii]
Le peintre communiste Otto Griebel a observé les pogroms de novembre à Dresde et écrit ce compte-rendu dans ses mémoires :
“[…] J’étais déjà en train de faire ma valise quand le facteur est apparu et a rapporté que des magasins juifs de la ville avaient été détruits par les SA et que la synagogue avait été incendiée pendant la nuit.
[. . . ] près de la Terassenufer, une fine fumée noire montait. [. . . ] Mon chemin me conduisait par la Bürgerwiese et la Ringstraße jusqu’à la Pirnaischen Platz, puis à la synagogue qui brûlait et fumait encore. A côté, je gardais deux des grands moteurs modernes, dont les équipages restaient inactifs au milieu d’une grande foule de fourchettes. [. . . ] Pendant ce temps, des hommes en uniforme des SA avaient fait sortir de la maison paroissiale israélite voisine quelques instructeurs juifs aux regards complètement perturbés et pâles, leur avaient enfoncé des cylindres voilés sur la tête et les avaient placés devant la foule hurlante, devant laquelle les malheureux devaient s’incliner et ôter leurs chapeaux.
À un passant soigné, aux cheveux gris, qui donnait l’impression d’un acteur, ce qui s’était passé était exagéré et indigné, il s’écria : « Incroyable, c’est le pire Moyen-Âge !‘ Mais dès qu’il eut dit cela, les officiers de la Gestapo, déjà présents, l’emmenèrent avec eux.”
Puis Griebel s’est promené vers la ville :
“ J’ai traversé le Neumarkt jusqu’à la rue du château et de là j’ai couru le long de la route maritime et de la rue Prager, où se trouvaient plusieurs magasins juifs, dont les vitrines avaient toutes été pillées et pillées la nuit dernière par la SA. Maintenant, dans certains magasins, on voyait des verriers enlever les fragments des cadres. J’ai vu deux passants en prenant des photos qui ont été arrêté par des policiers et comme leurs pellicules ont été pris par la police. “[xiv]
Le secrétaire de la communaute Leo Jehuda Schornstein a écrit sur les harcelments publics à la maison de la communauté:
“Après avoir vidé le coffre-fort, nous reçûmes l’ordre de porter la corbeille à linge avec les objets de valeur à travers la cour de la synagogue jusqu’à l’office communal. La foule, qui s’était rassemblée de 2000 personnes, commença à grogner et à prendre une attitude menaçante lorsqu’elle nous aperçut juifs. Après avoir déposé la corbeille, nous furent ramenés à quatre dans la cour de la synagogue, où nous devions retirer des rouleaux de la Torah intacts. [. . . ] châle de prière sur la Tête,on nous attacha autour du cou les tabliers des enfants de la crèche qui s’y trouvaient et nous imposa sur la Tête le Cylindre du Chef de la Synagogue, en le comprimant d’un seul coup, ce qui représentait une impression macabre, étrange et humiliante “ (p. 48).
“On m’a mis un châle de prière sur la tête, on m’a donné deux couronnes de la Torah en argent, on m’a poussé contre la fenêtre qui mène à la rue et on m’a ‘balancé’ avec des coups de poing à la fenêtre, tandis que la foule en bas hurlait frénétiquement. J’ai dû répéter cette procédure plusieurs fois debout sur une chaise, et la foule dans la rue s’amusait encore plus “(p. 48 et suiv. ).[xv]
L’historien Clemens Vollnhals parle sur des pogroms de novembre comme la conséquence d’un “antisémitisme impatient de la rue”. En regardant les réactions de la population de Dresde, on constate un échotrès favorable à ces actes antisémites et une résistance minime.[xvi]
En 1939, la population juive a été expulsée de ses appartements et rassemblée dans des “Judenhäuser” dont 37 existaient à Dresde. Le but du national-socialisme était l’isolement et la ghettoïsation des Juifs.
Après le début de la guerre, il était interdit pour toutes personnes juives d’entrer dans les parcs ou la Königsufer (rive royale).[xvii] En septembre 1941, l’obligation de porter une étoile jaune qui entrainait pour les personnes concernées des actes de maltraitance quotidienne potentielle.[xviii]
Le janvier 1942 marque le début de la déportation des Juifs de Dresde. Au départ, les Juifs qui travaillaient dans l’industrie d’armement ou qui étaient mariés à un “Aryen” ou une “Aryenne” ont été préservés de la déportation. À partir de juin 1942, les Juifs âgés de plus de 62 ans, les Juifs non transportables de plus de 55 ans et les Juifs blessés et décorés pour la Première Guerre mondiale ont été déportés.[xix]
La majorité des déportés ont été envoyés dans le camp de concentration de Theresienstadt, mais aussi le ghetto de Riga et probablement aussi le ghetto de Varsovie. Pendant les déportations à Theresienstadt, également dénommé “le ghetto des ainés”, il y a eu une limite de 50 personnes par déportation avec un camion pour cacher les dimensions de la déportation. L’administration de la communauté juive a été contrainte de participer à la préparation de ces déportations sous la menace d’une sanctions. Par exemple, la sélection des personnes pour les déportations a été faite par un représentant de la communauté juive.
Une partie des personnes déportées à Theresienstadt ont été transférées à Auschwitz.
En même temps, les forçats juifs ont été transférés à Dresde pour le travail dans l’industrie d’armement. Ceux qui ont survécu le travail forcé ont été déporté dans la majorité des cas dans un centre de mis-à-mort.
Pour les Juifs qui ont restés à Dresde, l’administration nationale-socialiste a interdit toute utilisation des transports en commun le 3 mars et le 24 mars 1942. En conséquence, les travailleurs obligatoires juifs ont dû parcourir jusqu’à 6 kilomètres chaque jour pour aller à l’usine. Face à la réduction de la productivité liée à la marche de pied quotidienne, l’administration a développé l’idée de centraliser et « d’encaserner » les forçats juifs, ce qui a permis à la Gestapo une surveillance plus étroite à un moment où la direction du NSDAP rendait obligatoire une séparation totale des Juifs et des “Aryens”. L’entreprise d’armement et les institutions nazies ont pu profiter d’un camp pour les derniers juifs à Dresde.
En novembre, “l’évacuation” des derniers 300 juifs de Dresde vers le “Judenlager” (camps des juifs) à Hellerberge au nord de Dresde a été mis en place. Là, les internés ont dû travailler pour l’entreprise Zeiss Ikon qui produisait le soutien des détonateurs à retardement et des radiogoniomètres pour des bombes seravnt à l’armée de l’air. Le camp a été fermé fin février et les détenus ont été déportés à Auschwitz ensemble avec d’autres Juifs de Saxe et Thuringe. [xx]
À la fin de guerre, 41 juifs ont vécu à Dresde face à 5000 en 1933.[xxi
L’article de la “Dresdner Tageszeitung” sur les pogromes de novembre 1938.
https://blog.slub-dresden.de/fileadmin/_processed_/1/a/csm_NOV5_1_0493b97fea.jpg
Un dessin de l’ancienne synagogue.
http://bruchstuecke1938.de/die-digitale-rekonstruktion-zerstoerter-synagogen-in-sachsen-2-gepam-eu/
Bruno Gimpel, Synagoge Dresden, 1938 (abgedruckt in: Jüdisches Gemeindeblatt Dresden 14, 12 (15.06.1938), S. 1).
Max Sachs : https://gedenkstaette-sachsenburg.de/biografien/max-sachs/
[i] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/juden-in-sachsen-vor-1933/, 24/06/2024, 12:54
[ii] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[iii] https://haitblog.hypotheses.org/3896, 24/06/2024, 12:5
[iv] https://www.stadtblatt-online.de/orte/kleinmachnow/erinnerung-an-dr-georg-gradnauer-anlaesslich-seines-75-todestages-am-18-november-2021/, 24/06/2024,12:55
[v] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[vi] Mike Schmeitzner: Tödlicher Hass: Antisemitismus und Judenverfolgung in Dresden 1933–1945, in: Medaon – Magazin für jüdisches Leben in Forschung und Bildung, 10 (2016), 19, S. 1–28, online unter http://www.medaon.de/pdf/medaon_19_Schmeitzner.pdf [24.06.2024, 12:56].
[vii] Mike Schmeitzner: Tödlicher Hass: Antisemitismus und Judenverfolgung in Dresden 1933–1945, in: Medaon – Magazin für jüdisches Leben in Forschung und Bildung, 10 (2016), 19, S. 1–28, online unter http://www.medaon.de/pdf/medaon_19_Schmeitzner.pdf [24.06.2024, 12:56].
[viii] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[ix] https://www.bpb.de/themen/zeit-kulturgeschichte/geteilte-geschichte/342328/dankesplakette-des-bankhauses-gebrueder-arnhold/#node-content-title-2, 24/06/2024,12:58
[x] https://gedenkstaette-sachsenburg.de/biografien/max-sachs/, 24/06/2024,12:59
[xi] https://www.bpb.de/kurz-knapp/hintergrund-aktuell/501380/vor-85-jahren-nuernberger-gesetze-erlassen/, 24/06/2024, 15/58
[xii] https://blog.slub-dresden.de/beitrag/2018/11/09/zum-gedenken-an-den-80-jahrestag-der-novemberpogrome#main-navigation, 24/06/2024,12:59
[xiii] Norbert Haase/Stefi Jersch-Wenzel/Hermann Simon (Hg.), Die Erinnerung hat ein Gesicht. Fotographien und Dokumente zur Nationalsozialistischen Judenverfolgung in Dresden 1933-1945, Schriftenreihe der Stiftung Sächsische Gedenkstätten, Bd. 4; Leipzig 1998 https://en.stsg.de/cms/sites/default/files/u5/ZURGES~1.PDF, 24/06/2024, 12:59
[xiv] Griebel, Otto: Ich war ein Mann der Strasse. Lebenserinnerungen eines Dresdner Malers, Halle/Leipzig 1986, S. 400-403
[xv] https://bruchstuecke1938.de/dresden-berichte-von-augenzeugen-4-leo-jehuda-schornstein-sekretaer-der-juedischen-gemeinde/, 24/06/2024, 13:01
[xvi] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[xvii] ttps://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[xviii] Mike Schmeitzner: Tödlicher Hass: Antisemitismus und Judenverfolgung in Dresden 1933–1945, in: Medaon – Magazin für jüdisches Leben in Forschung und Bildung, 10 (2016), 19, S. 1–28, online unter http://www.medaon.de/pdf/medaon_19_Schmeitzner.pdf [24.06.2024, 12:56].
[xix] Norbert Haase/Stefi Jersch-Wenzel/Hermann Simon (Hg.), Die Erinnerung hat ein Gesicht. Fotographien und Dokumente zur Nationalsozialistischen Judenverfolgung in Dresden 1933-1945, Schriftenreihe der Stiftung Sächsische Gedenkstätten, Bd. 4; Leipzig 1998 https://en.stsg.de/cms/sites/default/files/u5/ZURGES~1.PDF, 24/06/2024, 12:59
[xx] Norbert Haase/Stefi Jersch-Wenzel/Hermann Simon (Hg.), Die Erinnerung hat ein Gesicht. Fotographien und Dokumente zur Nationalsozialistischen Judenverfolgung in Dresden 1933-1945, Schriftenreihe der Stiftung Sächsische Gedenkstätten, Bd. 4; Leipzig 1998 https://en.stsg.de/cms/sites/default/files/u5/ZURGES~1.PDF, 24/06/2024, 12:59
[xxi] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
Der Biografie zu Ignace Natowitz
Ignatz Natowitz wurde am 25. Juli 1925 in Dresden geboren. Seine Eltern sind Joseph David Natowitz und Sara Lieba Natowitz, geborene Last. Sein Vater Joseph David, der am 20.03.1893 zur Welt kam und als Schneider [i]gearbeitet hatte, verstarb kurz nach der Geburt einzigen Kindes am 18.09.1925 und wurde auf dem Neuen Jüdischen Friedhof begraben.[ii]
Nach dem Tod ihres Mannes heiratete Sara Chaim Pomeranc oder Pomeranz, einen jüdischen Schlosser aus Czenstochau , wo er am 13.01. 1897 das Licht der Welt erblickte.
Czenstochau oder Czenstochowa ist eine von der Industrialisierung geprägte Stadt, an deren wirtschaftlichen Prosperität auch viele Juden beteiligt waren. Vor Ort existierten viele jüdische Organisationsformen, die die soziale Absicherung und Bildung der jüdischen Bevölkerung gewährleisteten.[iii] Daneben informierten die vielen Zeitungen auf Jiddisch über das Tagesgeschehen. Betrachtet man die vorstellbaren Gründe, die Chaim Pomeranc zum Verlassen seiner Geburtsstadt bewogen haben könnten, wirken wirtschaftliche Gründe zunächst wenig plausibel. Gleichzeitig berichten mehrere Quellen über einen Anstieg antisemitischer Aggression zu Beginn der 1930er Jahre. Jedoch hatte Chaim zu diesem Zeitpunkt bereits die Stadt verlassen, da er am 18/07/ 1926 in Dresden ankommt. Gleichzeitig wird von einem antisemitischen Pogrom teils durch polnische Soldaten im Jahr 1919 berichtet, in dem 7 Juden das Leben genommen wurde. [iv] Inwieweit also der Antisemitismus vor Ort einen Grund für die Emigration darstellt, lässt sich nicht beantworten.
Über die Kindheit von Ignatz ist leider wenig bekannt, so dass es nur möglich ist, sein Leben anhand von Fragmenten zu rekonstruieren. So berichtet seine Geburtsurkunde, dass die Familie Natowitz zeitweise in der Holbein-Straße 5 wohnhaft war. Wahrscheinlich zog die Familie nach dem Tod von Joseph David und der Heirat von Sara mit Chaim Pomeranc in die Kleine Brüdergasse 10, direkt am Stadtschloss.
Am 13.8.1938 feierte Ignatz seine Bar Mitzwa und ist im Sommer und Herbst Schüler der Jüdischen Schule in Dresden. Die Jüdische Schule in Dresden existierte von 1938 bis 1942 und war nach dem Ausschluss aller durch die Nürnberger Gesetz als jüdisch definierten Schulkinder aus den staatlichen Schulen gegründet wurden. Die Schule befand sich im Hintergebäude der 153 Grundschule in der Fröbelstraße. [v] Kurz danach verließ Ignatz wahrscheinlich gemeinsam mit seiner Mutter Dresden. Zuvor hatte Chaim 1936 bereits Dresden hinter sich gelassen und war nach Lyon gezogen, sodass die Mutmaßung naheliegt, dass die Flucht aus Nazi-Deutschland schon seit 1936 geplant war.[vi]
In Lyon lautete die Adresse der Familie 159, r. Pierre Corneille. [vii] Eine andere Quelle spricht davon, dass sein Wohnort vor der Deportation Besançon war. [viii] Vor Ort arbeitete Ignatz offenbar als Kürschner, bis die französische Miliz ihn am 23. Juni 1944 verhaftete und ihn im Gestapo geführten Gefängnis Montluc gefangen hielt. Von dort aus wurde er am 1. Juli in das französische Internierungslager Drancy verlegt.[ix]
Am 31. Juli 1944 startete der letzte Konvoi von Drancy nach Auschwitz, der 1306 Juden gen Osten in das Vernichtungslager deportierte, kurz bevor alliierte Truppen Drancy und Paris befreiten. Unter den Deportierten war auch Ignatz Natowitz.
Der Konvoi kam am 03. August in Auschwitz-Birkenau an, worauf die SS 726 der Deportierten als sogenannt “arbeitsuntauglich” deklarierten und in den Gaskammern von Auschwitz-Birkenau ermordeten. Die Befreiung überlebten nur 204 der Deportierten des Konvois.[x]
Unter diesen Überlebenden fand sich auch Ignatz, der nach seiner Deportation nach Auschwitz-Birkenau im November 1944 weiter in das Konzentrationslager Natzweiler überführt wurde, wo er zuerst im “Kommando Echterdingen” arbeiten musste. Am 09. Januar 1945 gliederte die Lagerverwaltung dieses Kommando in das “Kommando Vaihingen” ein, das französische Truppen am 07. April 1945 befreiten.
Es existiert keine bekannte Überlieferung, in welchem Zustand er dort befreit wurde. Aus der historischen Darstellung der Verfassungen der befreiten Lagerinsassen lässt sich schlussfolgern, dass das Lager zum Zeitpunkt der Befreiung zu großen Teilen aus den Insassen mit desolatem gesundheitlichem Zustand bestand, da alle Gehfähigen von der SS nach Dachau überführt wurden waren.
Nach der Befreiung wurden die polnischen, russischen und deutschen befreiten Lagerinsassen nach Neuenbürg gebracht, wo sie bis Anfang Juni in Quarantäne lebten. Am 05. Juli wurde Ignatz Natowitz in Frankreich repatriiert.[xi]
1949 änderte er seinen Namen in Ignace Natot.[xii] Über seinen Werdegang nach der Shoah und dem Kriegende und seinem Umgang mit dem Erlebten ist leider nichts bekannt, außer dass er bis Ende 1984 ein Fachgeschäft für Pelzprodukte am Place d’Austerlitz in Strasbourg hatte.[xiii]
Sein Stiefvater Chaim verstarb 1972 und wurde in Besançon begraben.[xiv]
Er verstarb am 09. Juli 2000 in Strasbourg.[xv]
Geschichte von Montluc
Bei dem Komplex “Montluc” handelt es sich um ein ehemaliges französisches Militärgefängnis, dass zu Beginn des Vichy-Regimes reaktiviert und für die Internierung politischer Gegner des Regimes verwendet wurde. Nach dem Einmarsch der Wehrmacht in die sogenannten “freie Zone” und die nun zum nicht bestreitbaren Faktum gewordene Besetzung ganz Frankreichs, die auf die Scheinautonomie der von Marionettenregierung von Vichy folgte, übernahm die Gestapo Montluc. Die Gestapo Lyons und damit auch Montluc wurden von Klaus Barbie geleitet, der wegen seiner Brutalität auch “der Schlächter” genannt wurde.
In der Konsequenz der Übernahme nahm die Zahl der Verhaftungen und der in Montluc Internierten rasant zu, während sich die Zustände vor Ort verschlimmerten. Zeitnah installierte die Gestapo die sogenannte “Judenbaracke” im Innenhof, indessen bestimmten Folter und Hunger den Alltag der Insassen. Montluc reiht sich dabei in die verschiedenen Formen der nationalsozialistischen Entmenschlichung, in deren Verlauf die meisten der Insassen über Drancy in die Vernichtungslager im Osten deportiert, erschossen oder exekutiert wurden. Zum Zeitpunkt der Befreiung am 24.08.1944 durch alliierte Truppen anderthalb Jahre nach der Übernahme sind in Montluc knapp 10 000 Personen interniert gewesen.[xvi]
KZ Natzweiler und die Kommandos Vaihingen und Echterdingen
Im Mai 1941 werden erste Häftlinge für den Aufbau des künftigen Lagerkomplexes “Natzweiler Struthof” eingesetzt. Ausschlaggebend für die Ortswahl im annektierten Elsass ist ein Vorkommen an seltenem rosa Granit. Zum Zeitpunkt der Fertigstellung 1943 umfasst das Lager über 50 Außenlager westlich wie östlich des Rheins. In der Folge auf die Landung der Alliierten in der Normandie werden 1944 die linksrheinischen Außenlager geräumt, während östlich des Rheins 20 weitere Lager entstehen. Je mehr der Krieg voranschreitet, so mehr verschiebt sich der Fokus der Zwangsarbeit der Lagerhäftlinge von dem Abbau des Granits hin zum Einsatz in der Kriegsindustrie. Noch im März und April angesichts der nahenden Niederlage Deutschlands werden die Gehfähigen aus den Lagern “evakuiert” und nach Dachau verlegt.
Bis zur Befreiung der Lager im Frühjahr 1945 waren 52 000 Menschen Häftlinge des Konzentrationslagers.[xvii]
1942 werden in der Stadt Vaihingen Versuche der deutschen Rüstungsindustrie durchgeführt, aus denen 1944 ein Arbeitslager des KZs Natzweiler gemacht wird. Als solches fungiert es nicht lange und wird Ende 1944 zu einem “SS-Kranken- und Erholungslager” umfunktioniert. Die euphemistische Bezeichnung kaschiert die Realität von desaströsen menschenunwürdigen Umständen, unter welchen die Häftlinge lebten. Nach dem Ausbruch von Typhus starben täglich bis zu 33 Menschen.
Anfang April 1945 “evakuiert” die Lagerleitung das Lager; das heißt konkret, dass alle Gehfähigen nach Dachau zwangsverlegt wurden, während alle nicht mehr transportfähigen Häftlinge zum Sterben zurückgelassen wurden. Am 07. April befreiten französische Truppen das Lager und brachten die Überlebenden polnischen, deutschen und russischen Ex-Häftlinge nach Neuenbürg bei Bruchsaal, wo sie bis Ende Mai oder Anfang Juni in Quarantäne waren.[xviii]
Das Kommando Echterdingen hatte zum Ziel, den Schaden eines amerikanischen Luftangriffs auf die Start- und Landebahnen des Stuttgarter Flughafens zu beheben. Dafür wurden 600 Häftlinge des KZ Natzweilers-Struthof direkt in einem Hangar des Flughafens interniert. Im Januar 1945 brach unter den Häftlingen eine Fleckfieberepidemie aus, worauf die Auflösung durch die Lagerleitung folgte. 96 der Häftlinge des Kommandos wurden in das Krankenlager Vaihingen gebracht, von denen 74 verstarben und 21 weiter nach Dachau verlegt wurden.
Nur ein Zehntel der Häftlinge überlebten bis zum Kriegsende die kursierenden Epidemien, die Mangelversorgung und die Gewalt der SS.[xix]
Zeitleiste zur Geschichte (natzweiler.eu)
Geschichte des Lagers (gedenkstaette-vaihingen.de)
Gedenkstätte KZ Außenlager – Filderstadt
Ignace Natowitz (S) — Déporté·e·s de Lyon et sa région (deportesdelyon.fr)
[i] cf. https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47
[ii] Auskunft von Gabriele Atanassow, Archiv Gedenkbuch in der Jüdischen Gemeinde zu Dresden, E-Mail-Korrespondenz vom 07-14/03/2024
[iii] cf. https://www.jewishvirtuallibrary.org/czestochowa-poland-jewish-history-tour, 24/06/2024, 11:52
[iv] cf. https://www.czestochowajews.org/old-czestochowa/jews-of-czestochowa/, 24/06/2024, 11:53
[v] https://friese-journal.de/die-private-juedische-schule/, 24/06/2024, 12:53
[vi] Auskunft von Gabriele Atanassow, Archiv Gedenkbuch in der Jüdischen Gemeinde zu Dresden, E-Mail-Korrespondenz vom 07-14/03/2024
[vii] https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47;
Korrespondenzakte, Copy of 6.3.3.2./ 93868481/ ITS Digital Archive, Arolsen Archives
[viii] Listen betr. ehemalige KZ-Insassen, die aus dem KZ Vaihingen befreit wurden und in Neuenburg lebten (Mai & Juni 45), Copy of 3.1.1.3 / 78810650/ ITS Digital Archive, Arolsen Archives
[ix] https://archives.rhone.fr/ark:/28729/3g6tw45c0l12, 24/06/2024, 12:05 (Dossier n° 8355, 3335W27, 3335W18)
[x] https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47
[xi] cf. https://gedenkstaette-vaihingen.de/geschichte-des-lagers/, 24/06/2024, 11:30; Listen betr. ehemalige KZ-Insassen, die aus dem KZ Vaihingen befreit wurden und in Neuenburg lebten (Mai & Juni 45), Copy of 3.1.1.3 / 78810650/ ITS Digital Archive, Arolsen Archives; https://archives.rhone.fr/ark:/28729/3g6tw45c0l12, 24/06/2024, 12:05 (Dossier n° 8355, 3335W27, 3335W18)
[xii] https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47
[xiii] https://www.societe.com/societe/monsieur-ignace-natot-608403127.html, 24/06/2024, 12:42
[xiv] https://www.jewishgen.org/databases/cemetery/jowbr.php?rec=J_FRANCE_0022243; 24/06/2024, 12:13
[xv] https://www.deportesdelyon.fr/les-archives-par-famille-n-z/ignace-natowitz, 24/06/2024, 11:47
[xvi] https://www.memorial-montluc.fr/lieu/historique, 24/06/2024, 11:30
[xvii] https://www.natzweiler.eu/eine-europ%C3%A4ische-geschichte/zeitleiste-zur-geschichte-des-kz-komplex-natzweiler, 24/06/2024, 11:30
[xviii] https://gedenkstaette-vaihingen.de/geschichte-des-lagers/, 24/06/2024, 11:30
[xix] https://www.landeskunde-baden-wuerttemberg.de/fileadmin/gedenkstaetten/pdf/gedenkstaetten/filderstadt_kzgedenkstaette_echterdingen_bernhausen.pdf, 24/06/2024, 11:30
Das jüdische Leben in Dresden vor und während der Schoah
Möchte man die Lebensumstände der Dresdner Juden vor und während der Shoah betrachten, ist es wichtig die generelle Geschichte des Judentums in Sachsen zu berücksichtigen:
Bis zum Jahre 1849 existierte eine starke rechtliche Ausgrenzung der Juden in Sachsen, die die Juden die bürgerlichen und staatsbürgerlichen Rechte vorenthielt. Schrittweise wurde 1849 und 1866 diese Ungleichheit durch Verfassungsreformen aufgehoben und so der Weg zu einer Gleichheit aller Bürger unabhängig ihrer religiösen Zugehörigkeit geebnet. Unter anderem in der Konsequenz dieser formal-rechtlichen Gleichstellung emigrierten viele osteuropäische Juden nach Sachsen, sodass sich zwischen 1871 und 1925 die Anzahl der in Sachsen lebenden Juden versiebenfachte. [i] So lebten 1933 20.500 Juden in Sachsen.[ii]
Ende des 19. Jahrhunderts und Anfang des 20. Jahrhunderts gelangten viele Juden im kollektiven kulturellen und wirtschaftlichen Progress zu wirtschaftlichen Erfolgen und gesellschaftlichen Einfluss. Der Bezug zur eigenen Religion und Kultur angesichts von Tendenzen zur Akkulturation und Assimilation war dabei ganz individuell geprägt. Exemplarisch für dafür steht der erste Ministerpräsident Sachsens, Georg Gradnauer, der aus einer jüdischen Familie stammte, später zum Christentum konvertierte und dann konfessionslos blieb und zeitlebens mit Antisemitismus konfrontiert war. [iii] Er wurde 1944 in das Lager Theresienstadt deportiert und starb kurz nach der Befreiung 1946 einer Quelle nach an den Folgen der Inhaftierung und den Lebensbedingungen nach dem Krieg. [iv]
Dieser teils offen propagierte Antisemitismus war tief in der sächsischen Gesellschaft verankert und kein Phänomen, das erst während der Weimarer Republik aufgekommen ist. So war Sachsen der Standort eines internationalen antisemitischen Kongresses im Jahr 1882 oder der Veröffentlichungsort einer vielfach verkauften judenfeindlichen Hetzschrift mit dem Titel ”Handbuch zur Lösung der Judenfrage”. Kleinere antisemitische Parteien erzielten in Sachsen regelmäßig Erfolge und waren Wegbereiter des rassisch definierten Antisemitismus, der ebenfalls von der NSDAP propagiert wurde, die ebenfalls im Vergleich überdurchschnittlich große Stimmanteile in Sachsen gewinnen konnte.[v]
Die sächsische NSDAP trat schon vor 1933 mit einer besonders scharfen Rhetorik auf. Beispielsweise forderte der Herausgeber der demagogischen Dresdner NS-Zeitung “Der Freiheitskampf”, Gewalttäter und sächsische Gauleiter Martin Mutschmann schon 1931 das Niederbrennen der Synagogen oder erklärte : „Es wird der Tag kommen, an dem wir bestimmen: ab morgen darf kein Jude eine deutsche Zeitung schreiben, in ‚öffentlicher Meinung machen‘, kein jüdischer Arzt deutsche Volksgenossen behandeln, kein jüdischer Professor der akademischen deutschen Jugend Geistesgüter übermitteln und schließlich kein jüdischer Richter über deutsche Volksgenossen zu Gericht sitzen.“[vi]
Nach der Machtübernahme der Nationalsozialisten und der begonnenen Verfolgung der politischen Opposition, vor allem der Sozialdemokraten, Sozialisten und Kommunisten gab es am 01. April 1933 den ersten zentral organisierten Boykott gegen jüdische Geschäfte, Arztpraxen und Kanzleien. Der sächsische Gauleiter Mutschmann kommentierte dies wie folgt: „Der erste Tag des Boykotts war ja nur eine Generalprobe. Das nächste Mal geht es nicht so gemütlich zu. […] Wenn man einen Feind schlägt, muss man ihn vernichten.“ Bereits davor war der jüdische Verleger und Chefredakteur der “Dresdner Neusten Nachrichten DNN” Julius Ferdinand Wolf zum Rücktritt gezwungen worden. Sein Fall belegt das Ziels der Nationalsozialisten, Juden aus der öffentlichen Verwaltung, der Kultur und der Wissenschaft zu verdrängen. So wurden bis November 1933 mehr als 1800 Beamte aus der Landesverwaltung aus “politischen und rassischen Gründen” entlassen; Gleiches passierte an den Dresdner Ensembles und an der Technischen Universität, wo insgesamt 22 Hochschullehrer aus dem Dienst entlassen wurden, davon 9 aus “rassischen” Gründen.[vii] Neben dem Ausschluss aus diesen beruflichen Positionen begonnen ab 1935 Enteignungen jüdischen Eigentums und die “Arisierung” jüdischer Geschäfte, die vielen Juden die Lebensgrundlage entzog. [viii]
Ein weithin prominentes Beispiel für diese Arisierungen bildet die Enteignung des ”Bankhaus Gebrüder Arnhold”, die im Besitz der jüdischen Familie Arnhold war, und die erste Arisierung einer großen jüdischen Privatbank in Deutschland darstellte. [ix]
Abseits von der rechtlichen Diskriminierung kam es zu teils willkürlicher und teils geplanter offener Gewalt gegen politisch organsierte Juden wie exemplarisch Max Sachs – dem Chefredakteur der sozialdemokratischen “Dresdner Volkszeitung”, der nach mehrfachen Verhaftungen und Torturen am 05. Oktober 1935 von der SS zu Tode gefoltert wurde. [x]
Die “Nürnberger Gesetze” vom 15. September 1935 “besiegelten die Degradierung jüdischer Bürgerinnen und Bürger zu Menschen minderen Rechts und bereiteten ihre gezielte, willkürliche Diskriminierung und Vernichtung vor. Der Rassenwahn wurde zum Verwaltungshandeln, das Strafrecht für die nationalsozialistische Ideologie instrumentalisiert. Die 1871 gesetzlich garantierte Gleichstellung jüdischer Mitmenschen im Deutschen Reich wurde damit beendet.” Die Nationalsozialisten definierten anhand von biologistischen, ideologischen und religiösen Kategorien mit rassistischer Motivation, wer als “Jude” oder “Jüdin” klassifiziert wurde.[xi]
Um die antisemitische Gewalt institutionalisieren zu können, wurden eigens darauf ausgerichtete Referate in der Gestapo und eine sogenannte “Judenabwehrstelle” in der NSDAP in Dresden gegründet. Ende Januar 1938 forcierte Gauleiter Mutschmann eine “Entjudung” des Kurortes Bad Weißer Hirsch. Diese Bekanntgabe dieses Ziels bildete den Auftakt für eine Reihe an massiver struktureller Gewalt gegen die jüdische Bevölkerung in Dresden während des Jahres 1938.
Im März fanden sachsenweit angeblich 1350 inszenierte “überfüllte Massenkundgebungen” statt, die sich angeführt von Martin Mutschmann und Julius Streicher, dem Chefredakteur des “Stürmers”, unter dem propagierten Slogan “Völkerfrieden oder Judendiktatur” versammelten.
Bereits Anfang 1937 hatte der nun allein amtierende Vorsitzende der jüdischen Gemeinde, Max Lesser, dem 1939 die Flucht gelang, die „heute noch in Deutschland lebenden Juden in drei Gruppen“ eingeteilt. Nämlich in „diejenigen, die nach Palästina auswandern wollen, diejenigen, die in andere Länder wandern werden, und diejenigen, die beabsichtigen, in Deutschland zu bleiben, wobei die letztere Gruppe zumeist aus älteren Leuten besteht, für welche eine Auswanderung und die damit verbundene Gründung einer Existenz nicht mehr in Frage kommt“. Dieses Zitat beschreibt sehr gut die Stimmung im Blick auf die mögliche Auswanderung.
Am 28. Oktober 1938 kam es in ganz Nazi-Deutschland zu der Abschiebung der Juden mit polnischer Staatsbürgerschaft nach Polen, in der aus dem Regierungsbezirk Dresden mehr als 700 Juden abgeschoben wurden.
Unter diesen aus dem “Reich” ausgewiesenen Juden befanden sich unter anderem auch die Eltern des 17jährigen Herschel Grynszpan, der aus Protest am 07. November den deutschen Diplomaten Ernst vom Rath in Paris niederschoss. Die Nationalsozialisten nutzten dieses Attentat als Anlass für stattlich organsierte antijüdische Pogrome im ganzen Reich. In Dresden hetzte daraufhin das örtliche Propagandablatt: „Deutschland wird nunmehr jene Konsequenzen aus dem feigen Mordanschlag ziehen, die nach Lage der Dinge unumgänglich geworden sind.“ [xii] Die regionalen NS-Organisationen initiierten eine ”nächtliche Kundgebung“ und einen ”Protestzug”. Im Detail bedeutet die in der Zeitung angekündigten “Konsequenzen“ in Dresden die Brandstiftung der Synagoge nach einer vorrausgegangenen Plünderung. Des Weiteren wurden jüdische Geschäfte geplündert und demoliert. Mindestens 151 Juden wurden im Zuge des Gewaltexzesses nach Buchenwald und Sachsenhausen verschleppt darunter der ganze Gemeindevorstand – die genaue Anzahl der Verschleppten bleibt unbekannt. [xiii]
Der kommunistische Maler Otto Griebel berichtete in seinen Memoiren über das Novemberpogrom in Dresden wie folgt: „[…] Ich befand mich bereits beim Packen meines Koffers, als der Briefträger erschien und berichtete, in der Stadt seien jüdische Geschäfte von SA-Leuten zerstört und in der Nacht die Synagoge angebrannt worden.
[…] in der Nähe des Terrassenufers stieg dünner, schwarzer Rauch hoch. […] Mein Weg führte über die Bürgerwiese und Ringstraße zum Pirnaischen Platz, schließlich zur Synagoge, die ausgebrannt und noch rauchend dastand. Daneben gewahrte ich zwei der großen modernen Motorspritzen, deren Besatzungen inmitten einer großen Gaffermenge untätig herumsaßen. […] Inzwischen hatten einige uniformierte SA-Leute einige völlig verstört blickende und totenbleiche jüdische Lehrer aus dem nahen israelitischen Gemeindehaus hervorgeholt, ihnen verbeulte Zylinder auf die Köpfe gedrückt und sie vor der johlenden Menge aufgestellt, vor der die Unglücklichen sich auf Befehl hin tief verbeugen und die Hüte von den Köpfen ziehen mußten.
Einem gepflegt aussehenden, grauhaarigen Passanten, der den Eindruck eines Schauspielers machte, war das Geschehene zuviel und voller Empörung rief er laut aus: ‘Unglaublich, das ist ja schlimmstes Mittelalter!‘ Aber kaum hatte er dies geäußert, griffen in auch schon anwesende Gestapobeamte und nahmen ihn mit“
Anschließend spazierte Griebel weiter durch die Stadt:
„Über den Neumarkt begab ich mich zur Schloßstraße und lief von dort die Seestraße und Prager Straße entlang, in denen mehrere jüdische Geschäfte waren, deren Schaufenster allesamt in der vergangenen Nacht von SA eingeschlagen und ausgeplündert worden waren. Jetzt sah man an manchen Läden Glaser die Bruchstücke aus den Rahmen entfernen. Immerfort trat man auf Glassplitter. Ich beobachtete, wie zwei gutgekleidete Passanten beim Photographieren von Kriminalbeamten angehalten wurden und ihre Filme weggenommen bekamen.[…]“[xiv] .
Der Gemeindesekretär der jüdischen Gemeinde Leo Jehuda Schornstein berichtete von den öffentlichen Demütigungen am Gemeindehaus: „Nach dem Ausräumen des Tresors bekamen wir den Befehl, den Wäschekorb mit den Wertgegenständen durch den Synagogenhof in das Gemeindeamt zu bringen. Die Menschenmenge, die sich auf 2000 Personen angesammelt hatte, begann zu gröhlen und drohende Haltung anzunehmen, als sie uns Juden sahen. Nach dem Abstellen des Korbes wurden wir wieder zu viert in den Synagogen-Anbau gebracht, wo wir unversehrte Thorarollen […] herausnehmen mußten. […]. Bevor man uns aber auf die Straße brachte, zog man uns Thoramäntel über den Kopf, band uns Schürzen der Kinder des dort befindlichen Kinderhortes um den Hals und stülpte uns Zylinderhüte der Synagogenvorsteher auf den Kopf, indem man mit einem Schlag die Hüte zusammendrückte, was einen makaberen, seltsamen und erniedrigenden Eindruck darstellte“ (S. 48).
„Mir wurde ein Gebetsmantel über den Kopf gestülpt, man gab mir zwei silberne Thorakronen in die Hand, schob mich an das zur Straße führende Fenster und ’schaukelte‘ mich mit Schlägen im Fenster hin und her, wobei die unten stehende [sic] Volksmenge in frenetisches Johlen ausbrach. Diese Prozedur mußte ich noch auf einem Stuhl stehend mehrmals wiederholen, wobei sich der Mob auf der Straße noch mehr ergötzte“ (S. 48 f.). [xv]
Der Historiker Clemens Vollnhals beschreibt dies als die Auswirkungen des „ungeduldigen Antisemitismus der Straße“. Betrachtet man die kollektive Positionierung der Gesellschaft auf das Pogrom in Dresden, lässt sich konstituieren, dass es ein großes positives Echo gab, während Widerspruch minimal blieb. [xvi]
Ab 1939 wurden die jüdische Bevölkerung aus ihren bisherigen Wohnungen in sogenannte “Judenhäuser” vertrieben, von denen zwischenzeitlich in Dresden 37 existierten. Ziel war die Isolierung und Ghettoisierung der jüdischen Bevölkerung.
Nach Kriegsbeginn wurde es 1940 den Juden in Dresden verboten, die Parkanlagen und das Königsufer zu betreten. [xvii]Im September 1941 folgte die Verpflichtung zum Tragen des gelben Sterns, die den Raum für tägliche Misshandlungen öffnete. [xviii]
Im Januar 1942 begannen die Deportation der Dresdner Juden. Davon ausgenommen waren zunächst Juden, die in der Rüstungsindustrie Zwangsarbeit leisteten oder in Mischehen mit “Ariern” lebten. Ab Juni 1942 wurden die “Altersjuden” über 65, nicht transportfähige Juden über 55 und die im ersten Weltkrieg kriegsgeschädigten und –ausgezeichneten Juden deportiert. [xix]
Ziel der Deportationen war in den meisten Fällen das Konzentrationslager Theresienstadt, aber auch das Rigaer Ghetto und wahrscheinlich ebenfalls das Warschauer Ghetto. Bei den Deportationen in das “Altersghetto” genannte Lager Theresienstadt wurde die Größe der Deportationen auf 50 Personen beschränkt, die in LKWs verschleppt wurden. Ziel war es die Dimensionen der Deportationen zu verschleiern. Zwangsmäßig und unter Androhungen wurde die Gemeindeverwaltung in die Vorbereitung der Deportationen involviert; beispielsweise wurde die Auswahl die zu deportierenden Personen von einem Gemeindevertreter getroffen.
Zum Teil wurden die nach Theresienstadt deportierten Juden weiter nach Auschwitz deportiert.
Zeitgleich zu den Deportationen würden jüdische Zwangsarbeiter für die Arbeit in der Kriegsindustrie nach Dresden gebracht. Diejenigen derer, die diese Zwangsarbeit überlebten, wurden häufig ebenfalls in die Vernichtungslager deportiert.
Für die noch in Dresden verbleibenden Juden wurde am 03. März 1942 bzw. am 24. März ein generelles Verbot der Nutzung der öffentlichen Verkehrsmittel ausgesprochen. Die zur Zwangsarbeit verpflichteten Juden mussten in der Konsequenz tägliche Fußmärsche von bis zu 6 Kilometer zur Arbeit antreten. Diese durch die Märsche ausgelösten Einbußen an Produktivität führten zu der Entwicklung von Plänen für die Zentralisierung und Kasernierung der jüdischen Zwangsarbeiter. Zudem forcierten die Kreisleitung der NSDAP eine totale Trennung von Juden und “Ariern”, während die Gestapo ihre Überwachungsmöglichkeiten durch eine Kasernierung ausbauen könnte, so dass neben dem Konzern auch die NS-Institutionen von einer Lageranlage profitieren würden.
Im November beginnt die sogenannte “Evakuation” der letzten 300 noch in Dresden lebenden Juden in das “Judenlager” in Hellerberge an der nördlichen Stadtgrenze. Dort müssen sie Zwangsarbeit beim Rüstungskonzern Zeiss Ikon leisten, der Zeitzünder und Bombenzielanlagen für die Luftwaffe herstellte. Das Lager wurde Ende Februar 1943 geschlossen und die Lagerinsassen gemeinsam mit anderen Juden aus Sachsen und Thüringen am 03. März nach Auschwitz deportiert.[xx]
Zu Kriegsende lebten noch 41 Juden in Dresden im Kontrast zu 5000 im Jahr 1933.[xxi]
L’article de la “Dresdner Tageszeitung” sur les pogromes de novembre 1938.
https://blog.slub-dresden.de/fileadmin/_processed_/1/a/csm_NOV5_1_0493b97fea.jpg
Un dessin de l’ancienne synagogue.
http://bruchstuecke1938.de/die-digitale-rekonstruktion-zerstoerter-synagogen-in-sachsen-2-gepam-eu/
Bruno Gimpel, Synagoge Dresden, 1938 (abgedruckt in: Jüdisches Gemeindeblatt Dresden 14, 12 (15.06.1938), S. 1).
Max Sachs : https://gedenkstaette-sachsenburg.de/biografien/max-sachs/
[i] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/juden-in-sachsen-vor-1933/, 24/06/2024, 12:54
[ii] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[iii] https://haitblog.hypotheses.org/3896, 24/06/2024, 12:54
[iv] https://www.stadtblatt-online.de/orte/kleinmachnow/erinnerung-an-dr-georg-gradnauer-anlaesslich-seines-75-todestages-am-18-november-2021/, 24/06/2024,12:55
[v] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[vi] Mike Schmeitzner: Tödlicher Hass: Antisemitismus und Judenverfolgung in Dresden 1933–1945, in: Medaon – Magazin für jüdisches Leben in Forschung und Bildung, 10 (2016), 19, S. 1–28, online unter http://www.medaon.de/pdf/medaon_19_Schmeitzner.pdf [24.06.2024, 12:56].
[vii] Mike Schmeitzner: Tödlicher Hass: Antisemitismus und Judenverfolgung in Dresden 1933–1945, in: Medaon – Magazin für jüdisches Leben in Forschung und Bildung, 10 (2016), 19, S. 1–28, online unter http://www.medaon.de/pdf/medaon_19_Schmeitzner.pdf [24.06.2024, 12:56].
[viii] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[ix] https://www.bpb.de/themen/zeit-kulturgeschichte/geteilte-geschichte/342328/dankesplakette-des-bankhauses-gebrueder-arnhold/#node-content-title-2, 24/06/2024,12:58
[x] https://gedenkstaette-sachsenburg.de/biografien/max-sachs/, 24/06/2024,12:59
[xi] https://www.bpb.de/kurz-knapp/hintergrund-aktuell/501380/vor-85-jahren-nuernberger-gesetze-erlassen/, 24/06/2024, 15/58
[xii] https://blog.slub-dresden.de/beitrag/2018/11/09/zum-gedenken-an-den-80-jahrestag-der-novemberpogrome#main-navigation, 24/06/2024,12:59
[xiii] Norbert Haase/Stefi Jersch-Wenzel/Hermann Simon (Hg.), Die Erinnerung hat ein Gesicht. Fotographien und Dokumente zur Nationalsozialistischen Judenverfolgung in Dresden 1933-1945, Schriftenreihe der Stiftung Sächsische Gedenkstätten, Bd. 4; Leipzig 1998 https://en.stsg.de/cms/sites/default/files/u5/ZURGES~1.PDF, 24/06/2024, 12:59
[xiv] Griebel, Otto: Ich war ein Mann der Strasse. Lebenserinnerungen eines Dresdner Malers, Halle/Leipzig 1986, S. 400-403
[xv] https://bruchstuecke1938.de/dresden-berichte-von-augenzeugen-4-leo-jehuda-schornstein-sekretaer-der-juedischen-gemeinde/, 24/06/2024, 13:01
[xvi] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[xvii] https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53
[xviii] Mike Schmeitzner: Tödlicher Hass: Antisemitismus und Judenverfolgung in Dresden 1933–1945, in: Medaon – Magazin für jüdisches Leben in Forschung und Bildung, 10 (2016), 19, S. 1–28, online unter http://www.medaon.de/pdf/medaon_19_Schmeitzner.pdf [24.06.2024, 12:56].
[xix]Norbert Haase/Stefi Jersch-Wenzel/Hermann Simon (Hg.), Die Erinnerung hat ein Gesicht. Fotographien und Dokumente zur Nationalsozialistischen Judenverfolgung in Dresden 1933-1945, Schriftenreihe der Stiftung Sächsische Gedenkstätten, Bd. 4; Leipzig 1998 https://en.stsg.de/cms/sites/default/files/u5/ZURGES~1.PDF, 24/06/2024, 12:59
[xx] Norbert Haase/Stefi Jersch-Wenzel/Hermann Simon (Hg.), Die Erinnerung hat ein Gesicht. Fotographien und Dokumente zur Nationalsozialistischen Judenverfolgung in Dresden 1933-1945, Schriftenreihe der Stiftung Sächsische Gedenkstätten, Bd. 4; Leipzig 1998 https://en.stsg.de/cms/sites/default/files/u5/ZURGES~1.PDF, 24/06/2024, 12:59
[xxi]https://www.slpb.de/themen/geschichte/1933-bis-1945/stationen-der-judenverfolgung/, 24/06/2024,12:53