Marcelle MAY

Marcelle Flore May est née le 29 février 1892 sous le nom de Franck à Paris dans le 3ème arrondissement[1]. Elle est de nationalité française, sa famille est originaire d’Alsace. Elle est la fille de Gustave Franck[2] né en 1859 et de Zoé Bickert[3], francisé en Zoé Picard, née en 1872[4], ils sont tous les deux décédés en 1944[5].

Marcelle Flore Franck s’est mariée avec Roger Alphonse May, le 1er juillet 1920 à Paris dans le 5eme arrondissement[6]. Son mari, Roger Alphonse May[7], est né le 8 octobre 1891 à Paris -Xème[8], il est décédé le 30 avril 1964 à Paris 12^e, soit vingt ans après la disparition de Marcelle May. Il est négociant en cuir. Marcelle n’a pas de profession connue.

Deux filles naissent de cette union, Denise le 11 juin 1921 et Janine[9] le 10 juillet 1923[10]. Nous n’avons pas plus de détails sur la vie familiale de Marcelle. Au moment de son arrestation, Denise a 23 ans et Janine à tout juste 21 ans. On ignore ce que sont devenues leurs filles pendant la guerre. Elles ne se sont pas fait arrêter au domicile de leurs parents. Nous pouvons alors supposer qu’elles n’y vivent plus. Au moment des démarches en 1947, Janine est déjà mariée, elle porte le nom d’Aragier dans tous les documents administratifs avec la mention « descendant ».

Le lundi 10 juillet 1944[11], vers onze heures du matin, Marcelle May, 52 ans, est arrêtée sur la voie publique, dans la rue du Faubourg Saint-Denis, en raison du mauvais port de l’étoile jaune, permettant de reconnaitre les Juifs. Son étoile était épinglée au lieu d’être cousue. Les policiers à l’époque étaient intransigeants pour les Juifs, ils pouvaient se faire arrêter sans réelle raison « valable ». Elle est arrêtée puis internée au motif racial comme l’indique le verso de sa fiche de contrôle, ou les actes de décès, où sont inscrits « déporté politique ».

Le jour suivant, Marcelle May arrive à Drancy[12] et y reste 21 jours avant de repartir le 31 juillet 1944 en faisant partie du convoi 77 en direction du camp d’Auschwitz en Pologne, dernier grand convoi de déportés de Drancy. Il emporte vers le centre de mise à mort d’Auschwitz 986 hommes et femmes dont Marcelle May, et 324 enfants. La cause, la date et le lieu de sa mort ne sont pas connus dans le détail. Selon le tribunal civil de la Seine, Marcelle May est bel et bien décédée à Auschwitz. Elle est arrivée en Pologne et a été directement exécutée à son arrivée. ​La date officielle retenue pour la mort des déportés qui ne sont pas entrés dans le camp de concentration est celle du 5 août 1944[13].

Sur les 1306 déportés, 836 sont, dès leur arrivée à Auschwitz le 5 août, dirigés vers les chambres à gaz.

Les archives et les documents officiels ne précisent pas les détails exacts de la mort de Marcelle May. Cependant, en mai 1948, le tribunal civil de la Seine a confirmé son décès à Auschwitz. Marcelle May est une des innombrables victimes de la Shoah, dont l’histoire tragique illustre la brutalité et l’injustice des persécutions nazies contre les Juifs. Sa mémoire, comme celle de tant d’autres, doit être préservée et honorée pour rappeler les atrocités commises et pour éviter qu’elles ne se reproduisent.

Janine, la fille cadette de Marcelle, entreprend les démarches pour attester de la déportation de ses parents Roger et Marcelle. Le 3 aout 1964, les autorités déclarent Marcelle disparue, morte en déportation. Sur le document[14], est précisé que Denise, la fille aînée n’a pas donné son pouvoir pour effectuer les recherches. Marcelle May obtient grâce à ces démarches le statut de déportée politique avec la mention « israélite »[15].

Toutes deux refusent de signer des procurations pour déclarer « décédée » leur mère[16]. Elles souhaitent la faire déclarer déportée en Pologne. Les démarches entreprises montrent qu’elles demandent une reconnaissance de la part de l’Etat dans l’objet de la déportation de leurs parents.

Notes & Références

[1] Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 5.

[2] Gustave Franck est né le 24 juin 1859 et il est décédé le 27 septembre 1944 à Paris.

[3] Zoé Picard est née le 1 septembre 1872 à Paris et elle est morte le 28 août 1944 à Paris.

[4] Extrait de l’acte de naissance de Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 20.

[5] Arbre généalogique produit sur le site généanet : https://gw.geneanet.org/jeanmarcil?lang=en&n=franck&p=marcelle+flore+gustave

[6] Acte de mariage de Marcelle May, mention des parents, document 21. Cet acte est délivré en décembre 1946.

[7] Le père de Roger May, Edouard May est né le 15 décembre 1861 à Mets en Moselle et il est décédé en 1922 à Paris dans le douzième arrondissement. La mère de Roger May est Jeanne Camille Netter est née le 25 février 1860 dans le Haut-Rhin en Alsace, elle est décédée en 1922 mais on ne connait pas le lieu de décès.

[8] Acte de naissance Roger Alphonse, site généanet.

https://gw.geneanet.org/pgflacsu?n=may&oc=&p=roger+alphonse

[9] Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 43.

[10] Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 33. Demande du 2 octobre 1947 à l’initiative de Janine Aragier, fille cadette de Marcelle.

[11]Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 18.

[12] Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 40.

[13] L’acte de disparition du 28 février 1947 (document 44) précède l’acte de décès officiel du 28 mai 1948 où Marcelle May est officiellement considérée décédée en déportation.

[14] Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 37.

[15] Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 38, daté du 8 juin 1964.

[16] Marcelle May, © Archives du SHD de Caen, cote 21 P 514 604 18 45, 46 et 47.