Flora CAHEN (1874-1944) et Mirthil CAHEN (1873-1944)
Flora et Mirthil Cahen, archives personnelles, ©Howard Baum
La biographie que vous allez lire a été écrite par les élèves de 3e A du Collège-Lycée Franco- Allemand de Buc (Yvelines), encadrés par Lisa Rech et Marianne Hoock-Douilly, professeures d’allemand, et Hélène Guerder, professeure d’histoire. Il s’agit d’un lycée placé sous la tutelle des États français et allemand axé sur le biculturalisme et l’amitié franco-allemande. Ce travail est donc présenté en langues française et allemande, en accord avec la logique de notre établissement, mais également en langue anglaise pour que les descendants de Flora et Mirthil Cahen, habitant aux États Unis, puissent le lire.
Nos recherches ont porté sur trois déportés, Flora et Mirthil Cahen, ainsi que Riven Kirschbaum. Notre travail nous a conduits à voyager de Paris, où tous trois ont vécu, à Berlin, où Riven Kirschbaum est né. Il nous semblait important d’en apprendre davantage sur leur vie dans ces lieux avant, pendant, et pour Riven Kirschbaum après la Seconde Guerre mondiale.
Bien que la biographie que vous vous apprêtez à lire ne concerne que Flora et Mirthil Cahen, nous vous encourageons également à lire celle de Riven Kirschbaum.
Bonne lecture !
I. ORIGINES DE MIRTHIL
Mirthil Marx Cerf Cahen naît le 4 mai 1873 à Metzervisse, alors en Allemagne (actuellement en France, dans le département de la Moselle), où sa famille, est implantée, depuis plusieurs générations. Ses parents, Louis Cahen et Mathilde Cerf [1] sont de confession juive. Louis Cahen est boucher.
Cahen, Mirthil, acte de naissance, mairie de Metzervisse
Ce village mosellan accueille une communauté juive au moins depuis le XVIIIe siècle[2]. En 1748, une petite synagogue y est construite, ce qui permet à la communauté de s’agrandir. Cette synagogue se trouve au 13 de la Grand’rue, mais elle n’est pas visible depuis la rue : on y accède par une maison privée, généralement celle du ministre officiant[3]. Au milieu du XIX° siècle, 17 % de la population metzervissoise est juive[4]. Le quotidien de la communauté juive du village est très proche de celui des autres habitants : tous pratiquent le même patois, le francique luxembourgeois. Beaucoup comprennent également le français et l’allemand[5].
Les membres de la communauté juive exercent à Metzervisse différents métiers : boucher, marchand de bestiaux, colporteur, intermédiaire auprès des paysans pour les denrées de première nécessité, épiciers…[6] Il y a à Metzervisse un cimetière juif qui serait l’un des plus anciens du département (probablement construit peu après la synagogue ; ce cimetière se situe aujourd’hui sur la D60, dans le centre du village).
Le cimetière israélite de Metzervisse depuis la D60, archives personnelles,
© Hélène Guerder, 2024
Mirthil est le frère de Régine Cahen (née en 1869), Berthe-Hortense Cahen (née en 1871), ainsi que de Simon Cahen, né en 1878, qui sera lui aussi assassiné en déportation à Auschwitz le 15 février 1944 avec sa femme, Laura Schwartz[7].
FLORA
Flora Kaufmann naît le 8 mai 1874 à Hilbringen, un quartier de la ville de Merzig, en Sarre (Allemagne)[8].
Kaufmann, Flora, acte de naissance, Landesarchiv, Saarbrücken
Cette région fait partie de l’Empire allemand depuis sa création en 1871. Flora est issue d’une famille juive de trois enfants. Ses parents se prénomment Karoline et Feist, sa sœur Ida (née le 13 novembre 1878) et son frère Hermann.
Ida, Flora et Hermann Kaufmann © Mémorial de la Shoah/Coll. Simon Oungre
Flora passe sa jeunesse dans cette petite ville sarroise d’environ 6.000 habitants, où la communauté juive représente autour de 8% de la population[9]. On y trouve une synagogue et plusieurs commerces tenus par des familles juives, dont le Kaufhaus Kahn, au 15 Kirchplatz, un bâtiment qui existe encore aujourd’hui[10].
Feist Kaufmann meurt en 1891, alors que Flora a 17 ans et sa sœur Ida, 13 ans.
Le bâtiment du Kaufhaus Kahn, Archives personnelles © Hélène Guerder, 2024
La sœur de Flora, Ida[11], se marie en 1900 avec Julius Kahn[12]. Julius Kahn (né en 1867) est marchand de bestiaux. Ida et Julius vivent au 66 Hochwaldstraße à Merzig[13].
II. VIE COMMUNE À METZERVISSE ET À THIONVILLE
Flora et Mirthil Cahen se marient le 17 janvier 1899 à Metzervisse[14], alors toujours allemande. Leur fille aînée Mathilde y naît le 13 mars 1900[15], puis leur cadette Ester y vient au monde le 22 février 1902[16]. Ils habitent au 53 Grand-Rue. Au rez-de-chaussée se trouve leur épicerie.
L’épicerie de Mirthil et Flora Cahen © Mémorial de la Shoah/Coll. Simon Oungre
Le 3 août 1914, quand la guerre est déclarée contre la France, Mirthil est mobilisé dans l’armée allemande.
Cahen, Mirthil © Mémorial de la Shoah/Coll. Simon Oungre
Il est envoyé en Prusse-Orientale en tant que soldat du rang, pendant que Flora et leurs filles restent à Metzervisse.
Après la fin de la Première Guerre mondiale, à partir du 11 novembre 1918, la Moselle redevient française. Les Cahen deviennent alors français.
Le 18 août 1921, à Metzervisse, Mathilde épouse Max Baum, un médecin allemand né à Bacharach (Rhénanie-Palatinat) le 21 mars 1894, et domicilié à Hilbringen (Sarre), à seulement 32 km de Metzervisse.
Sur l’acte de mariage, il est stipulé que les époux sont « de religion israélite »[17]. Le régime du Concordat en Alsace-Moselle implique un régime spécifique des cultes depuis 1802. La religion est donc indiquée sur les actes de la vie civile.
En épousant un étranger, Mathilde perd la nationalité française et prend celle de son mari.
Acte de mariage de Mathilde Cahen et Max Baum, mairie de Metzervisse
Le couple réside ensuite dans la Mechenerstraße à Hilbringen, où leur fils unique, Edgar Baum, voit le jour le 13 octobre 1922[18].
Edgar Baum, Acte de naissance n° 110, Landesarchiv Saarbrücken
Quelques semaines plus tard, la famille est endeuillée. Ester (dite Else) Cahen, la fille cadette de Flora et Mirthil, meurt de maladie, le 26 novembre 1922, au domicile de ses parents à Metzervisse. Elle avait 20 ans, était sans profession et célibataire. On remarque l’erreur portée sur son acte de décès, qui la déclare « catholique », puis « israélite ».
Flora et Esther Cahen, © Mémorial de la Shoah/Coll. Simon Oungre
Cahen, Ester, acte de décès, mairie de Metzervisse
Flora et Mirthil ont un domicile à Thionville, où Mirthil s’établit comme réparateur de meubles. Nous ne savons pas s’il s’agit d’un déménagement ou d’un deuxième domicile et nous ignorons également la date précise de ce changement.
Mirthil Cahen © Mémorial de la Shoah/Coll. Simon Oungre
Edgar Baum, leur unique petit-fils, les y rejoint en 1934, quittant ainsi le foyer familial en Sarre allemande en raison de la détérioration de la situation des Juifs sous le IIIe Reich. À ce moment-là, il ne parle pas le français, mais parvient à devenir rapidement un très bon élève[19].
Mathilde et Max Baum, ses parents, décident à leur tour de s’installer en France pour fuir les persécutions antisémites quand la Sarre est rattachée au IIIe Reich suite au référendum de 1935 sur son statut. Ils sont contraints d’abandonner leur belle maison, le cabinet médical, leur voiture et tous leurs biens. Le couple s’installe à Paris, dans un petit appartement de deux pièces au 12/14 rue du général Niox, dans le XVIe arrondissement. Le statut de réfugié sarrois empêche Max Baum d’exercer sa profession de médecin en France. Il ne parle alors pas le français et prend des cours pour accélérer son intégration et pouvoir devenir français plus tard. Pour vivre, Max devient masseur. Edgar reste avec ses grands-parents maternels à Thionville, où il est choyé et s’épanouit à l’école jusqu’en 1938. À cette date, il doit quitter l’école (il a alors 16 ans) et rejoint ses parents à Paris, sans perspective de poursuite d’études. Un client de son père travaillant dans les affaires lui propose un emploi d’apprenti dans sa société. Edgar n’aime pas travailler dans le commerce, mais est reconnaissant de cette opportunité. Max Baum, le gendre de Flora et Mirthil, obtient, ainsi que pour sa femme Mathilde et son fils Edgar, la nationalité française par décret le 19 janvier 1939[20].
Journal officiel du 29 janvier 1939
On retrouve Mirthil et Edgar en famille avec des cousins à Alençon, dans l’Orne à la Pentecôte 1939. Ils posent sur une photo de groupe, confiée par Béatrice Heffès au Mémorial de la Shoah[21].
III. VIE PENDANT LA GUERRE, ARRESTATION ET DÉPORTATION
Le 19 août 1939, nouveau drame pour Mirthil et Flora : leur fille Mathilde meurt à Paris à l’âge de 39 ans après une brève maladie. C’est une tragédie pour son fils Edgar, qui est persuadé que la maladie de sa mère est liée au désespoir né de l’exil contraint de la Sarre[22]. Elle est inhumée le 22 août dans le cimetière juif de Metzervisse[23]. La guerre éclate quelques jours plus tard, empêchant ainsi de respecter le temps du deuil, la shiva[24].
Max Baum, le mari de Mathilde, s’engage dans l’armée française[25]. Suite au décès de Mathilde, Flora et Mirthil Cahen viennent en septembre 1939 à Paris rejoindre leur petit-fils Edgar, âgé de 17 ans[26]. Ils abandonnent leur grand appartement à Thionville et s’installent au 12/14 rue du général Niox, dans l’appartement occupé précédemment par leur fille et sa famille. Tous leurs biens en Moselle sont alors spoliés[27].
Le 21 juin 1940, les Allemands occupent Paris. Edgar fuit à bicyclette pendant l’exode[28]. Flora et Mirthil, âgés de 66 et 67 ans, décident de rester dans la capitale occupée. Edgar s’installe quelques temps à Limoges, où il croise par hasard son père qui se cache des polices française et allemande qui traquent alors les Juifs allemands pour les envoyer dans des camps de concentration (Max et Edgar, comme de nombreux étrangers et des Juifs, seront déchus de la nationalité française le 26 janvier 1942, après un examen de leur situation en 1941)[29].
Journal officiel du 30 janvier 1942 p.421, “décret n°113 du 26 janvier 1942 portant retrait de la nationalité française” (Ministère de la Justice”)
En 1941, Edgar s’établit à Lyon et apprend que son père s’est remarié, à Nieul, en Haute- Vienne le 18 janvier 1942 avec Régine Raber, dite Bronner. Malgré le danger, Edgar franchit deux fois la ligne de démarcation pour voir ses grands-parents maternels à Paris. Ses grands- parents paternels allemands sont déportés à Theresienstadt, où ils sont assassinés par les nazis[30]. Edgar constate que Flora et Mirthil souffrent durement des restrictions alimentaires[31]. À la fin de l’année 1942, Edgar revient les voir avec une fausse identité et des coupons de rationnement contrefaits[32]. Il s’occupe autant que possible de ses grands-parents, mais sans vivre avec eux pour ne pas les mettre en danger en cas d’arrestation par la Gestapo[33]. Flora et Mirthil ont alors plus de 70 ans et vivent dans le plus grand dénuement. Leur petit-fils Edgar les aide de son mieux, comme il l’indiquera des années plus tard dans ses mémoires. Max Baum vit également désormais à Paris avec sa nouvelle femme et travaille comme interprète[34].
À partir du 7 juin 1942, comme tous les Juifs vivant en zone occupée, Flora et Mirthil doivent porter l’étoile jaune[35]. Grâce à son cousin Louis, Edgar trouve un emploi dans une usine travaillant pour l’Allemagne. Le dirigeant allemand de cette entreprise sait qu’il est juif et le sauve d’une arrestation et de la déportation en 1944, alors que la police est venue l’arrêter suite à une dénonciation[36].
Dans son journal, Ida Kahn mentionne à plusieurs reprises Mirthil et Flora ainsi qu’Edgar entre le 18 février et le 23 septembre 1942. Il y est question d’échanges de lettres, de bonnes et moins bonnes nouvelles ayant trait à la vie sous l’occupation et des efforts de Mirthil pour avoir des nouvelles de membres de la famille internés à Pithiviers (Gustel Bonnem, fille d’Ida et Julius, ses enfants Berthold et Edith)[37], après la rafle de juillet à Alençon et ses environs.
Julius et Ida Kahn, qui s’étaient installés en 1935 dans l’Orne à Alençon, sont arrêtés à leur domicile du 25 rue des Granges le 9 octobre 1942 avec Rébecca Bonnem (79 ans) et Rudolf Bonnem (13 ans)[38]. Ils sont envoyés le 5 novembre 1942 d’Alençon à Drancy, d’où ils repartent le lendemain pour Auschwitz, par le convoi 42. Aucun ne survivra.
Le 11 juillet 1944, quelques semaines après le Débarquement allié en Normandie, Flora et Mirthil, respectivement âgés de 70 et 71 ans, sont arrêtés à leur domicile au 12/14 rue du général Niox et internés au camp de transit de Drancy.[39]
Serge Klarsfeld, Mémorial de la Déportation des Juifs de France, consultable au Mémorial de la Shoah, Paris
Flora et Mirthil sont déportés avec 1304 autres personnes de Drancy à Auschwitz dans le convoi n°77, dernier grand convoi parti de la gare de Bobigny en direction d’Auschwitz, le 31 juillet 1944, vingt jours après leur arrivée à Drancy et seulement trois semaines avant la Libération de Paris. Compte tenu de leur âge avancé, ils sont assassinés avec 834 autres déportés, dont plus de 250 enfants, dès leur arrivée à Auschwitz II Birkenau le 3 août 1944[40], à moins que, comme de nombreuses personnes âgées ou malades, ils n’aient pas résisté aux terribles conditions du voyage de déportation.
Après la Libération de Paris, Louis, le cousin d’Edgar Baum, reprend l’appartement de Flora et Mirthil qui est resté intact, les nazis n’ayant pas eu le temps de le piller. Edgar s’engage dans l’armée française en septembre 1944 et participe aux combats jusqu’en mai 1945 comme opérateur radio après deux mois de formation et d’entraînement militaire. Après le 8 mai 1945, il fait partie des troupes d’occupation en Allemagne. Il est libéré de ses obligations militaires en décembre 1945 et revient à Paris[41].
Une plaque commémorative à l’entrée du cimetière israélite de Metzervisse porte l’inscription « à la mémoire des descendants de Louis et Mathilde Cahen morts à Auschwitz sans sépulture victimes du nazisme ». En tout, seize personnes de la famille Cahen sont assassinées à Auschwitz.
Plaque se situant dans le cimetière israélite de Metzervisse, archives personnelles,
© Hélène Guerder, 2024
IV. DESCENDANTS AMÉRICAINS
Edgard Baum, le petit-fils de Flora et Mirthil et leur unique descendant direct, émigre le 9 juillet 1946 aux Etats-Unis[42]. Il y rejoint son grand-oncle maternel, Hermann Kaufmann (le frère de Flora), qui vit près de Los Angeles depuis 1930[43]. Il se marie le 24 mars 1951 avec Estelle S. Podlipski, née le 7 février 1924 à New York.[44] Ils ont deux enfants : Marsha (née en avril 1953) et Howard (né le 17 mars 1964)[45]. Edgar Baum meurt à Los Angeles le 9 octobre 2012[46].
Nous avons retrouvé Howard Baum (l’arrière-petit-fils de Flora et Mirthil Cahen) et son fils Brandon grâce aux réseaux sociaux et nous sommes entrés en contact avec eux le 8 janvier 2025. Nous avons ensuite eu la chance d’échanger par visioconférence, le 6 février 2025 avec Howard, sa femme Rosa et leurs 3 enfants : Brandon, Joshua et Savannah[47].
Photographie des descendants américains de Flora et Mirthil Cahen. De gauche à droite : Joshua et Brandon, les arrière-petits-fils de Flora et Mirthil, Howard, leur arrière-petit-fils, qui tient dans ses bras l’arrière-arrière- arrière-petit-fils de Flora et Mirthil, Oliver ; Rosa, la femme d’Howard. Savannah, l’arrière-arrière-petite-fille de Flora et Mirthil est la deuxième en partant de la droite. ©Archives personnelles Brandon Baum.
Lors de la visioconférence, Howard nous a confié que son père (Edgar Baum) n’avait jamais raconté son expérience de la guerre. Cependant, il a écrit ses mémoires en 2004 pour ses petits-enfants, Brandon, Joshua et Savannah. Dans ce texte, que Howard a eu la générosité de nous transmettre, Edgar retrace une grande partie de sa vie, avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale[48].
V. DESCENDANTS FRANÇAIS
Ida Kahn, la sœur de Flora, qui habite Merzig, quitte la Sarre avec toute sa famille en 1935, année du rattachement de la Sarre à l’Allemagne, pour fuir les persécutions antisémites du régime national-socialiste[49].
Ida et son mari Julius rejoignent à Alençon dans l’Orne leur fils aîné Alfred Kahn et son épouse, ainsi que leur fille Béatrice et le reste de leur famille, en tout 19 personnes[50].
Ida écrit un journal[51] qu’elle commence le 12 février 1942 : elle y documente non seulement les difficultés de la vie quotidienne pour une famille juive pendant la guerre, mais aussi la fuite en zone libre de certains membres de la famille, ou bien encore les arrestations successives d’autres membres de la famille, source pour elle d’une angoisse intense.
Elle rédige la dernière page de son journal le 6 octobre 1942, trois jours avant son arrestation le 9 octobre[52].
Ida mentionne plusieurs fois Mirthil et Flora dans son journal. Les annexes du journal comportent un arbre généalogique de sa famille[53] dans lequel figure Herbert Friedemann, petit-fils d’Ida et petit neveu de Flora et de Mirthil, aujourd’hui âgé de 95 ans. C’est la dernière personne vivante à avoir côtoyé Flora et Mirthil Cahen.
Le 11 mars 2025, Herbert Friedemann a témoigné devant nous de ce qu’il a vécu durant la Seconde Guerre mondiale. Il a notamment évoqué les deux tentatives de passage de la ligne de démarcation avec sa mère et ses frères pour rejoindre son père, puis l’arrivée en zone libre le 28 février 1942, avant de rejoindre le 30 juillet 1942 Saint-Nicolas-La-Chapelle, en Savoie, qui se trouve en zone italienne[54]. Il nous a décrit avec beaucoup de détails sa vie d’enfant caché et le risque permanent de se faire arrêter par des Nazis. Ce témoignage précieux nous a permis de mieux nous représenter la vie des Juifs cachés en France entre 1939 et 1945.
Témoignage d’Herbert Friedemann au Lycée Franco-Allemand, 11 mars 2025
Notes & réfences
[1] Cahen, Mirthil, acte de naissance, mairie de Metzervisse.
[2] Jacki Kleiser, La Communauté juive de Metzervisse, vie et culture, autoédition, don de la mairie de Metzervisse, p.1.
[3] Jacki Kleiser, op. cit., p. 3. Il s’agit du hazzan, ou « chantre », qui chante à la synagogue.
[4] Jacki Kleise, op. cit., p. 2.
[5] Jacki Kleiser, op. cit., p.12.
[6] Jacki Kleiser, op. cit
[7] https://lesdeportesdesarthe.wordpress.com/cahen-simon/
[8] Flora Kaufmann, acte de naissance, Geburtsakt Nr. 47, Landesarchiv Saarbrücken
[9] https://de.wikipedia.org/wiki/Merzig
https://de.wikipedia.org/wiki/Synagoge_(Merzig)
[10] Il s’agit du Kahn Restaurant Bar qui perpétue la mémoire du lieu par une exposition de photos et la mise en valeur de la façade historique du Kaufhaus ; voir aussi https://www.alemannia- judaica.de/images/Images%20331/SZ%202012%200712%20Juedisches%20Leben%205.pdf
[11] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, traduction et présentation Joë Friedemann, collection histoire- Éditions Elkana, Avant-propos, p. 7.
[12] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op.cit., p. 75.
[13] https://www.erinnert-euch.de/de/erinnerungsort/1199/1204/1355/hochwaldstra%C3%9Fe—stolpersteine- familie-kahn/
[14] Acte de mariage de Mirthil et Flora Cahen, Mairie de Metzervisse
[15] Acte de naissance de Mathilde Cahen, Mairie de Metzervisse
[16] Acte de naissance d’Ester Cahen, Mairie de Metzervisse
[17] Acte de mariage de Mathilde Cahen et Max Baum, Mairie de Metzervisse
[18] Edgar Baum, Acte de naissance n° 110, Landesarchiv Saarbrücken.
[19] Mémoires d’Edgar Baum, p. 2, archives privées de Howard Baum (Etats-Unis).
[20] Mémoires d’Edgar Baum, p. 2_3, archives privées de Howard Baum (Etats-Unis). AN, dossier de naturalisation 14694 X 38. Journal officiel, 29 janvier 1939.
[21] https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=id:411561#
[22] Mémoires d’Edgar Baum, ibid., p. 3.
[23] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op.cit., p. 29-30 : « 19.8.1942. Il y a trois ans, Alfred et moi sommes partis à Paris pour nous rendre au chevet de Thilde en train de mourir. […] Mardi, le 22 août 1939 a eu lieu l’inhumation en présence d’une très nombreuse assistance ».
[24] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, ibid., p. 58.
[25] Mémoires d’Edgar Baum, op.cit., p. 3,
[26] Mémoires d’Edgar Baum, ibid.
[27] Mémoires d’Edgar Baum, ibid.
[28] Mémoires d’Edgar Baum, ibid., p. 4
[29] Archives Nationales, Cotes : BB/27/1422-BB/27/1445 ; Les dénaturalisés de Vichy : lettres A à C. Décret publié dan le Journal officiel du 30 janvier 1942.
[30] Mémoires d’Edgar Baum, op.cit., p. 5. Theresienstadt (Terezin) est un camp de déportation nazi en Tchécoslovaquie occupée par les armées du IIIe Reich.
[31] Mémoires d’Edgar Baum, op.cit., p. 4.
[32] Mémoires d’Edgar Baum, ibid., p. 5.
[33] Mémoires d’Edgar Baum, ibid., p. 4.
[34] Mémoires d’Edgar Baum, ibid., p. 5.
[35] Verordnungsblatt des Militärbefehlhabers in Frankreich (VOBIF) du 7 juin 1942
[36] Mémoires d’Edgar Baum, p. 5, ibid.
[37] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op.cit.
[38] Procès-verbal rédigé par le commissaire de police d’Alençon en date du 17 octobre 1942 portant la mention « Arrestation de Juifs », publié dans Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op.cit. p. 67.
[39] Mémoires d’Edgar Baum, op.cit., p. 6.
[40] Serge Klarsfeld, Mémorial de la Déportation des Juifs de France.
[41] Mémoires d’Edgar Baum, ibid, p. 6.
[42] Mémoires d’Edgar Baum, 11.2. 2004, ibid., p. 6.
[43] Mémoires d’Edgar Baum, 11.2. 2004, ibid., p. 6, ibid.
[44] Arbre généalogique de la famille Baum, transmis par Howard Baum (Etats-Unis).
[45] Mémoires d’Edgar Baum, 11.2. 2004, ibid.
[46] https://fr.findagrave.com/memorial/109772335/edgar-baum
[47] Arbre généalogique de la famille Baum, archives personnelles de Howard Baum (Etats-Unis)
[48] Mémoires d’Edgar Baum, ibid., p. 2.
[49] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op. cit., p. 76 (annexes)
[50] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op. cit., p. 7, 8 et 9 (avant-propos)
[51] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op. cit.
[52] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op.cit., p. 65 (annexes).
[53] Le Journal d’Ida Kahn, février-octobre 1942, op.cit., p. 72-73 (annexes).
[54] Jusqu’en septembre 1943, la zone d’occupation italienne est une terre de refuge pour les Juifs persécutés. « En effet, les autorités italiennes assurent une certaine protection aux Juifs présents sur ce territoire, s’abstenant d’appliquer nombre de mesures antisémites mises en place par les Allemands et les autorités de Vichy dans le reste de la France », in: https://www.museedelaresistanceenligne.org/expo.php?expo=95&theme=277&stheme=504