Des élèves malouins sur les traces des déportés de Saint–Malo

À Saint–Malo, des collégiens et des lycéens enquêtent sur le sort de cinq personnes déportées en 1941 par le convoi n°53. À l’issue de leur travail, le souvenir de ces cinq déportés sera matérialisé dans les rue de la ville.

Sur les pas d’une enseignante morte en déportation

Il y a un peu plus de trois ans, les élèves du collège Charcot apprennent qu’une professeure de leur établissement est morte en déportation en lisant son nom sur une plaque commémorative. Dès lors, ils souhaitent en savoir davantage sur elle.

Marthe Asch, de son nom, était enseignante de français et d’anglais dans ce collège. En menant l’enquête, les élèves élargissent le cercle social autour de Marthe. Ils découvrent son mari, Alphonse Asch, employé de la SNCF. Mais aussi sa sœur Hortense et son beau-frère Henri ainsi que leurs trois enfants. Au total dix personnes proches de Marthe et résidant à Saint-Malo ou tout autour, parmi lesquelles neuf ont été tuées pendant la guerre.

Marthe et son mari sont arrêtés par la Gestapo sur dénonciation, de même que trois neveux et nièces de Marthe, scolarisés au collège Charcot. Tous les cinq sont déportés à Sobibor et assassinés.

120 élèves mobilisés pour transmettre leur mémoire

Les élèves du lycée Jacques-Cartier et du collège Charcot. Photographie Benjamin Bonhomme pour Ouest-France.

Sur proposition de leurs professeurs, Mme Nicolas, Mme Massard-Wimez et M. Autret, les élèves s’engagent dans un travail de recherche intitulé « Parcours de déportés de Saint-Malo ». Il s’agit de documenter la vie avant et pendant la guerre, mais aussi de rendre compte des persécutions antisémites vécue par ces malouin de confession juive. Les deux enseignants avait préalablement contribué au projet Convoi 77 en faisant réaliser par ses élèves les biographies d’Anna Ribault, Georges Klotz, Emmanuel Goldstein, d’André, Alain, Madeleine, Armand et Rose Blumberg.

Ce travail doit servir à mieux connaître le passé mais aussi à se souvenir. Il s’achèvera en effet par la pose de cinq « pavés de mémoire » dans la ville de Saint–Malo. Ancrés dans le sol, ils matérialiseront le souvenir de ces cinq anciens habitants de la ville et permettront de se remémorer tant leur vie que le crime antisémite qui y mit fin.

À venir:

  • 2 avril 2026: conférence de l’historien Tal Bruttmann et du politiste François Heilbronn, salle Bouvet, Saint-Malo.
  • Avril ou mai: cérémonie mémorielle organisée par l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre et par le Souvenir Français.

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