Dans une forêt polonaise passent d’incessants convois à la destination inconnue. Un jour, un nourrisson est jeté d’un de ces trains et atterrit dans la neige. L’enfant, une petite fille, est recueillie par un couple de bucherons pauvres.
Tel est le point de départ du dernier long métrage de Michel Hazanavicius, La plus précieuse des marchandises. Pour adapter le roman de Jean-Claude Grumberg du même titre, le réalisateur a fait le choix du film d’animation. Une première pour lui, qui a pu exprimer ses talents de dessinateur en créant les personnages et en esquissant des scènes. Le dessin, explique t-il, permet de privilégier l’évocation au réalisme.
Ni témoignage, ni film historique, La plus précieuse des marchandises est une fiction qui convoque certes le passé mais qui veut d’abord raconter une histoire humaine centrée sur les bucherons et leur enfant adoptif. Prenant la forme d’un conte, ce récit aborde le problème des préjugés et de l’intolérance, mais aussi la capacité de chacun à faire le bien. « C’est un film qui parle de l’une des figures les plus positives et héroïques de la guerre, celle des Justes. Ces gens qui, par humanité, ont sauvé d’autres gens. Ils n’avaient rien à y gagner, ils avaient même tout à y perdre en vrai, et ils ont fait ce choix de la dignité » explique le réalisateur au micro de France Bleu Orléans.
Si la référence au génocide commis par les nazis est indéniable, l’auteur a fait le choix de ne jamais utiliser les termes de « juif » ni de « Shoah ». « C’est une histoire qui a un écho universel et intemporel, et donc nous concerne un peu aujourd’hui, confie le réalisateur. Dans les pires situations, il y a toujours des gens qui trouvent la force morale de faire les bons choix, les choix de l’humanité. » Ainsi, et malgré l’horreur qu’il convoque, le réalisateur a-t-il voulu signer « un film qui donne envie de vivre ».
La plus précieuse des marchandises, 1h21, en salles le 20 novembre 2024.
A noter que le roman de Jean-Claude Grumbert, initialement paru en 2019, vient de ressortir dans une version illustrée par Michel Hazanavicius.