La médaille des Justes parmi les Nations décernée à Cécile et Henri Blanc

Le 9 Décembre 2024 a eu lieu à la chambre du Sénat, à Paris, la cérémonie de remise de médaille des Justes parmi les Nations décernée par Yad Vashem et l’État d’Israel à Cécile et Henri Blanc pour avoir caché, nourri et sauvé Cadoum Danon et ses deux enfants Robert et Gisèle de la barbarie nazie de 1943 jusqu’au 26 Août 1944.

En Avril 2019, Régis Danon a entrepris de rédiger une demande de reconnaissance des Justes à Yad Vashem pour Cécile et Henri Blanc, qui ont sauvé sa famille paternelle et qui sont devenus ses grands-parents maternels.

Daniel Halevy-Goetschel, Ministre-conseiller aux Affaires de Politique intérieure et économiques auprès de l’Ambassade d’Israël en France, a eu le privilège de remettre la Médaille et le Diplôme de « Justes parmi les Nations » à Cécile et Henri Blanc, représentés par leur fille, Marguerite Boulnois, entourée de ses proches. Décédés respectivement en 1986 et 1987, Cécile et Henri Blanc étaient dans tous les esprits. Leur courage aussi.

Au cœur de la guerre, Yomtov Danon et son épouse Cadoum tentent de survivre avec leur fils Robert. La famille juive originaire de Constantinople habite au 77 rue du Faubourg du Temple à Paris. Yomtov est manutentionnaire. Cadoum, son épouse, est enceinte de leur deuxième enfant. La sœur de Cadoum, Esther Levy habite avec son époux et ses deux filles au 183 rue Saint-Maur à Paris. A cette même adresse résident également les parents Henri et Cécile Blanc. C’est ainsi que les familles Blanc, Levy et Danon se rencontrent et se lient d’amitié.

Les liens entre les fratries Blanc et Danon resteront indéfectibles

En juillet 1943, Cécile Blanc et son mari Henri proposent à Cadoum, enceinte, et à la famille Lévy de venir se réfugier dans leur résidence secondaire à Orsay. La famille Lévy décline l’invitation. Cadoum accepte et part avec son fils. Son époux, Yomtov, reste à Paris pour continuer à chercher clandestinement du travail. En janvier 1944, Cadoum retourne à Paris au domicile de ses bienfaiteurs pour donner naissance à sa fille Gisèle. Cécile Blanc convoque même la sage-femme qui l’avait aidée à mettre au monde sa fille Claudine pour permettre à Cadoum d’accoucher dans les meilleures conditions. Il était impossible pour elle de se rendre dans un milieu hospitalier. À la Libération, Cadoum apprend la mort en déportation de sa sœur, son époux et leurs enfants et également de son mari. Yomtov, a été arrêté à son domicile parisien et déporté le 31 juillet 1944 par le convoi N° 77. Malgré la douleur, Cadoum Danon et ses deux enfants reprennent le cours de leur existence. Les liens entre les familles Blanc et Danon resteront indéfectibles. En 1960, Robert Danon, le fils de Cadoum et de Yomtov épouse Claudine Blanc, la fille de ses sauveurs Cécile et Henri Blanc.

 «Des résistants modestes qui n’avaient fait que leur devoir»

Régis Danon, fils de Robert Danon et Claudine Blanc, représentaient donc à la fois les Justes et les personnes sauvées, une spécificité rare et symbolique. Marguerite Boulnois, profondément émue, a décrit ses parents comme «des résistants modestes » qui, selon leurs propres mots, «n’avaient fait que leur devoir». La cérémonie s’est conclue par un vin d’honneur dans la splendide Salle René Coty. Des groupes se sont formés, des retrouvailles ont eu lieu, et des récits ont été échangés, prolongeant cette soirée mémorable.

Sur la photo de gauche à droite  : Daniel Halevy-Goetschel, Ministre-conseiller aux Affaires de Politique intérieur et économiques près l’Ambassade d’Israël en France, Margueritte Boulnois Blanc, David Ros, Sénateur et ancien maire d’Orsay, Regis Danon, Claudine Blanc, David Sztabholz – Vice-Président du Comité Français pour Yad Vashem, Rémi Darmon, Maire d’Orsay, Deborah WARGON Déléguée régionale du Comité français pour Yad Vashem et Constant et Antonin, les arrières, arrières petits enfants de Cécile et Henri Blanc