Denise Holstein est décédée le 16 novembre 2024, à Antibes. Denise Holstein, prononcez Olstin, parce qu’elle ne voulait pas de l’intonation allemande pour son nom, personnifiait mieux que quiconque notre association : par son Manuscrit de Cayeux, écrit au retour des camps pour que rien ne soit oublié et par ses témoignages nombreux et marquants devant les élèves des collèges et lycées pour que les jeunes générations sachent ce que fut la Shoah.
Denise a porté, toute sa vie durant, la blessure de la séparation d’avec « ses enfants d’Auschwitz », blessure que les bourreaux infligeaient à tout être humain désireux de vivre, et qui devait s’éloigner de tout vieux, fût-ce son père ou sa mère, ou de tout jeune, fut-ce une orpheline de Louvecienne dans le cas de Denise, pour passer la sélection et « entrer dans Auschwitz Birkenau ».
Cette séparation, pour la réussir, encore fallait-il, après trois jours épuisants d’un voyage infernal, avoir la chance d’être averti par un membre du kommando Canada, chargé de la récupération des valises et autres biens, que la survie était à ce prix si élevé.
Après toutes les épreuves subies, tous les deuils familiaux endurés, Denise a été une femme exemplaire qui nous manquera beaucoup. Les hommages ont été nombreux à l’annonce de sa disparition, tant de l’Elysée que de la mairie de Rouen.
Convoi 77 se joint à ces hommages et a eu la tristesse d’ajouter une ligne à sa biographie le 16 novembre 2024.
Denise Holstein avec au 1er rang, de gauche à droite : Jeannette Goldmann et Samuel Przemisliawski. Au 2ème rang, Régine Rein, Marie-Anne Vexler et Estelle Jakubowitz. Au dernier rang, Claude-Renée Vexler, les jumelles Jeannette et Paulette Sklarz, Rosa Grynberg.
Source : Denise Holstein / Mémorial de la Shoah