Myriam HOLZ
Myriam HOLZ est née le 25 août 1935 à Nancy, elle est d’origine polonaise ; elle obtiendra plus tard la nationalité française. Son père Moses Chain HOLZ est né le 15 août 1897 à Mosciska en Pologne (il y est marchand puis sera garçon brasseur à Nancy) ; sa mère Blima Rosenfeld est née le 27 décembre 1902 à Konskie. Après leur mariage en 1930, ils s’installent d’abord place La Fayette (chez la famille très religieuse de la mariée). Ils auront six enfants: David, Joseph, Jacques, Myriam, Paul et Emmanuel. David est né le 23 février 1931, Joseph est né le 26 août 1932, Jacques est né le 28 décembre 1933, Paul est né le 23 juin 1937, Emmanuel est né le 6 mars 1940.Tous les enfants ont pu être scolarisés dans l’école (Didion) la plus proche de leur domicile (rue de la Salpétrière) à Nancy. Ils sont Juifs étrangers mais ont un certificat de résidence et de travail : l’immigration polonaise est alors très présente dans l’est de la France.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, alors que la persécution des Juifs étrangers s’amplifie, la famille est assignée à résidence dans la Vienne dans un camp près de Poitiers; tous les enfants y seront enfermés. Cet internement en 1941 sera interrompu grâce à Blima leur mère, qui sollicite la libération de ses enfants car ils ont tous été nationalisés français et ont tous moins de 14 ans (Les recherches de Paul Lévy sur le camp de la route de Limoges, montrent les conditions dans lesquelles Myriam a dû vivre pendant ses jours d’internement dans le camp. Ainsi, nous savons que les internés étaient mal nourris, et vivaient dans l’insalubrité car la plupart des internés étaient recouverts de poux). Les nazis cherchaient alors à tuer systématiquement tout juif de plus de seize ans (la Solution finale) ; leur libération sera validée et les enfants retrouveront leurs grands parents à Berthegon (nord de la Vienne) où la famille sera hébergée dans le manoir de Vayolle, un château près du village.
En 1942, le père sera déporté le 20 juillet par le convoi numéro 8 et la mère sera déportée le 23 septembre de la même année par le convoi numéro 36. Après la déportation de leurs parents, les enfants sont séparés dans plusieurs foyers juifs tenus pas l’UGIF (l’Union Générale des Israélites de France). Par le biais des préfectures et de la Gestapo, tous les Juifs se voient obligatoirement être affiliés à l’U.G.I.F. Toutes les associations juives préexistantes sont dissoutes. L’U.G.I. F, possède ses propres maisons d’enfants, créées les 16 et 17 juillet 1942 au moment de la Rafle du Vel d’Hiv. Les enfants « libérés » des camps de Drancy, Pithiviers, Beaune-la Rolande, Poitiers, doivent alors être placés dans les centres de l’U.G.I.F., Myriam et ses frères font partie de ces «enfants bloqués», confiés à l’U.G.I.F. Ces enfants ne pouvaient être confiés qu’aux centres de l’UGIF et la décision de ces placements revenait aux autorités allemandes. Ils étaient notamment sous le contrôle des Allemands mais également de Vichy. Ils sont ensuite répartis selon les différents centres : Louveciennes, l’orphelinat Rothschild, la pension Zysman à La Varenne, à Saint-Mandé, Neuilly, Paris, rue Vauquelin et rue des Rosiers à l’École du Travail et également à Montreuil. Myriam et son frère Paul HOLZ sont recueillis au centre de Louveciennes. David, Jacques et Joseph seront accueillis au centre Secrétan (Paris) et Emmanuel à La Varenne.
Mais, dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, ces trois foyers de l’UGIF seront victimes de rafles : Aloïs Brunner, commandant du camp de Drancy ordonne la rafle des centres de l’UGIF hébergeant des enfants juifs, par représailles, après l’échec de l’attentat contre Hitler le 20/07/1944 et à la suite de nombreuses actions résistantes en France. La nuit du 21 au 22 juillet 1944, la Gestapo mène une rafle sur les foyers d’enfants de l’U.G.I.F. Ces maisons contenaient les enfants de Juifs français, dont la plupart des parents avaient déjà été déportés et assassinés. Dans cette répression, huit maisons d’enfants ont été perquisitionnées. Les résidents et le personnel ont été emprisonnés et expulsés. Au cours de cette action, plus de trois cent cinquante enfants innocents ont été arrêtés. Le 31 juillet 1944, après un séjour à Drancy, les enfants sont déportés à Auschwitz en Pologne par le convoi 77, ils arriveront là bas le 3 août 1944 où ils seront tous exécutés dans les chambres à gaz.
En complément :
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