L’UNESCO commémore le 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz

photographie du discours de la directrice générale de l'UNESCO, Mme Audrey Azoulay, dans la salle de conférence.

La question de la transmission a été un fil rouge de cette journée de commémoration: comment transmettre? Avec quelles voix?

Longtemps, les rescapés ont pris en charge la transmission de cette mémoire par leurs témoignages. Ainsi ce 23 janvier, deux survivants du camp d’Auschwitz-Birkenau se sont-ils exprimés en la personne de Mme Ginette Kolinka et M. Shelomo Selinger. Artiste peintre et sculpteur réputé, ce dernier a trouvé dans la pratique artistique un moyen de surmonter le traumatisme de son expérience des camps et des marches de la mort. Quant à Mme Kolinka, bientôt centenaire, c’est « pour rappeler où mène la haine » qu’elle continue de témoigner.

Cependant, la progressive disparition des survivants interroge l’avenir de la transmission. Une table ronde était consacrée à cette question, au cours de laquelle est intervenue Mme Sarah Gensburger, directrice de recherches au CNRS. Elle a notamment souligné l’importance du projet international Convoi 77 qui propose une autre manière de transmettre cette histoire.

Toutes les attentions étaient donc focalisées sur les jeunes générations, futures dépositaires de la mémoire des génocides. Deux-cents-cinquante lycéens et lycéennes étaient ainsi présents pour cette journée. Ils ont notamment pu assister à une projection du film La plus précieuse des marchandises adapté du roman de Jean-Claude Grumberg, et échanger ensuite avec la productrice et avec l’historien Denis Peschanski.

Parce que c’est à l’école que les jeunes générations découvrent l’histoire des génocides, la formation des professeurs est une priorité pour les institutions comme l’UNESCO et le Mémorial de la Shoah. Ce dernier forme chaque année 8000 professeurs, et l’UNESCO organise depuis dix ans des programmes de formation destinés aux enseignants et met à leur disposition de nombreux outils et publications. L’une comme l’autre ont aujourd’hui étendu leur action à la lutte contre la haine, l’intolérance et l’antisémitisme, avec des initiatives organisées tant dans la salle de classe qu’en dehors.

La nécessité de transmettre cette mémoire nous est sans cesse rappelée par le retour de discours négationnistes et la permanence de la violence. Comme l’a écrit Elie Wiesel dans La Nuit, « oublier serait non seulement dangereux mais offensant ; oublier les morts reviendrait à les tuer une seconde fois ».

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