Autobiographies et biographies de déporté(e)s du convoi n°77

De nombreux rescapés de la Shoah ont mis par écrit leur témoignage de la déportation et des camps nazis. Les collégiens et lycéens de France lisent ainsi souvent celui de Primo Lévi ou d’Elie Wiesel au cours de leur scolarité.

Plusieurs hommes et femmes déportés par le convoi n°77 ont également raconté leur histoire en livre. Vous en trouverez la description ci-dessous.

 

Témoignages autobiographiques

Abraham Fridman, Je n’ai rien oublié, Les quatre roses, 2007.

Abraham Fridman est l’un des rares enfants et adolescents du convoi n°77 à avoir survécu aux camps. C’est donc le témoignage précieux d’un jeune garçon de 17 ans que contient son livre. Il y raconte d’abord sa vie de petit parisien sous l’occupation, puis son expérience des camps d’Auschwitz, du Stutthof et de Buchenwald.

« Pour nos océans de sang et nos fleuves de larmes.
Nos foyers dévastés, nos vies détruites à travers le monde.
Toutes nos insupportables souffrances et nos synagogues profanées et éventrées.
Pour tout le martyre de ces noires années. »

Joseph Gourand, Les cendres mêlées, Paris, Le Cherche-Midi, 1996;
Renaître à la vie, Le Cherche-Midi, 1999.

Joseph Gourenzeig de son nom de naissance se décrit comme un gamin de Belleville, quartier populaire de Paris. Il est déporté à 17 ans au camp d’Auschwitz-Birkenau. Là, il voit mourir successivement sa mère, son père et son frère. Son premier ouvrage est consacré à sa vie avant la déportation et pendant son internement. Dans son second, il raconte son difficile retour des camps et sa reconstruction après ce traumatisme.

 

Denise Holstein, Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, Édition n°1, 1995;
Le manuscrit de Cayeux-sur-Mer, juillet-août 1945, Le Manuscrit, 2008.

Dans ses ouvrages, Denise Holstein raconte sa vie d’adolescente à Rouen sous l’Occupation et les persécutions à l’encontre des Juifs. Puis, après la déportation de ses parents, elle devient monitrice pour les enfants juifs qui, comme elle, sont désormais orphelins. Des enfants sur lesquels elle va veiller jusqu’à ce qu’ils soient déportés et assassinés. Enfin, elle témoigne de sa vie dans les camps d’Auschwitz-Birkenau et de Bergen-Belsen.

Alex Mayer, Auschwitz, le 16 mars 1945, Le Manuscrit, 2004.

« Au moment de commencer ce journal j’éprouve des scrupules bien compréhensibles. La sincérité des faits relatés ici sera indéniable, son exactitude moins car pendant des mois et des mois, ne possédant rien, n’ayant pas même un bout de papier en poche, à plus forte raison un crayon, il m’a été impossible de noter quoi que ce soit. Je dois donc me fier à ma mémoire. »

Au mois de janvier 1945, le camp d’Auschwitz est libéré. Alex Mayer a 35 ans il fait partie des 7000 détenus encore en vie. Mais il ne veut pas attendre d’être rapatrié en France pour partager son expérience. Immédiatement, il met par écrit ce qu’il a vécu dans ce camp, ce qui donnera lieu à ce livre de témoignage.

Charlotte Schapira, Il faudra que je me souvienne : la déportation des enfants de l’Union générale des Israélites de France, L’Harmattan, 1994

Charlotte Schapira (née Lewin) a 19 ans en 1945. À cette date, elle a connu les rafles qui lui ont enlevé ses parents, son petit frère et sa grande sœur, puis la déportation. Elle a enduré la vie dans les camps d’Auschwitz-Birkenau puis de Raguhn et de Theresienstadt, les sélections et le travail forcé, les mauvais traitements et la maladie. Ce sont toutes ces épreuves qu’elle raconte dans son ouvrage.

 

Régine Skorka-Jacubert, Fringale de vie contre usine à mort, Le Manuscrit, 2009.

Dans ce livre, Régine Skorka raconte les origines de sa famille, modeste et juive, partie de Pologne et réfugiée en France. Elle témoigne de ses actions de résistante au sein de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide, notamment pour secourir les membres de sa famille détenus en camp d’internement.

 

Jérôme Scorin, L‘itinéraire d’un adolescent juif de 1939 à 1945, éditions Christmann, 2009.

De son nom de naissance Yerme Skorka, Jérôme Scorin est le frère de Régine Skorka. Durant l’Occupation, il a connu l’internement, s’est évadé à plusieurs reprises, puis a rejoint la clandestinité. Une large partie de son livre est consacré à son internement au camp de la Lande, en Touraine. Déporté à Auschwitz puis au Stutthof et à Buchenwald, il a connu les marches de la mort avant de retrouver la liberté.

Des vies de déportés racontées par d’autres auteurs

Cloé Korman, Les Presque Sœurs, Seuil, 2022

Cet ouvrage est à la fois une biographie romancée et une enquête sur le destin de six jeunes filles, Mireille, Jacqueline, Henriette, Andrée, Jeanne et Rose. L’autrice Cloé Korman partage un lien de parenté avec trois d’entre elles et a souhaité en apprendre davantage sur leur vie avant leur déportation. Elle a cherché à reconstituer leur quotidien de jeunes filles séparées de leurs parents, victimes de l’antisémitisme, obligées de vivre dans un foyer d’accueil. Un livre consacré à l’amitié et à la solidarité en temps de guerre.

 

Pierre Lubek, 1943, la chute du réseau de Sally Grynvogel, auto-édité, 2023.

L’auteur raconte ici le parcours de son cousin Sally Grynvogel, né en Pologne en 1919. Durant l’Occupation, Sally monte à Paris un réseau de résistance affilié à la FTP-MOI. S’appuyant sur des archives, Pierre Lubek tente de reconstituer la lutte du réseau « Ullmann-Grynvogel » contre l’armée allemande, jusqu’à l’arrestation de Sally par la police française.

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