80 ans après la chute du IIIe Reich, malgré les innombrables travaux historiques sur le sujet, le négationnisme n’a pas disparu. Au contraire, celui-ci prospère et gagne de l’ampleur, favorisé tant par la progression des idées d’extrême-droite que par la multiplication des canaux de désinformation. Or la négation du génocide commis par les nazis empoisonne nos sociétés, au même titre que l’antisémitisme qui le nourrit.
Mais comment la combattre?
« Combattre le négationnisme en ligne est une tâche extrêmement difficile, parce que ceux qui nient la Shoah ignorent délibérément tous les faits, et répètent inlassablement les mêmes mensonges. Leur objectif n’est aucunement la recherche de la vérité mais de profaner la mémoire des victimes. »
Igor Bartosik, historien au centre de recherches d’Auschwitz
Répondre aux mensonges par des faits
Sur la base des travaux du dr. Bartosik, le musée-mémorial d’Auschwitz a mis en ligne une plateforme destinée à aider à combattre les négationnistes. Nommée « Stop Denial » (arrêtons le déni), on y trouve des réponses point par point à chacune des affirmations mensongères les plus répandues dans le discours négationniste.
Parmi celles-ci:
- « Le Zyklon B n’était utilisé que pour la désinfection »
- « Les fours crématoires n’auraient pas pu incinérer une telle quantité de corps »
- « La cheminée du Crématorium n°I n’était même pas connectée aux fours »
- « Les chiffres de victimes ont changé au fil du temps »
Le site internet met même à disposition des archives du camp à titres preuves. Par exemple, on peut se référer aux plans d’origine des fours crématoires du camp, aux courriers et rapports des officiers SS encadrant le camp. Mais encore, on y lira les transcriptions de plusieurs témoignages d’anciens prisonniers qui tous concordent sur la réalité de l’entreprise d’extermination nazie.
Discréditer les négationnistes
Une plateforme similaire (en six langues, dont le français) a été mise au point par la chercheuse américaine Deborah E. Lipstadt. Sur ce site internet, elle propose elle-aussi des réfutations aux principaux arguments niant le projet génocidaire nazi et sa mise en œuvre.
Quelques uns des arguments négationnistes auxquels le site répond:
- « Il n’y avait pas de trou dans les chambres à gaz par lequel introduire le Zyklon B »
- « Aucune trace de fosses de crémation à ciel ouvert n’a été trouvée »
- « On n’a retrouvé aucun charnier prouvant l’existence de la Shoah par balles »
- « Les gaz d’échappement de véhicules n’auraient pas pu être utilisés pour tuer des prisonniers »

Éduquer le public
Dernière proposition du même ordre: la campagne « Protect The Facts » (protégeons les faits) lancée conjointement par la Commission Européenne et l’International Holocaust Remembrance Alliance. l’IHRA met à disposition plusieurs outils, parmi lesquels:
- Des visuels et des textes pour répondre à la désinformation en ligne
- Des ressources pour s’autoformer sur les méthodes des négationnistes et pour ensuite former les autres
- Des conseils pour alerter le législateur et l’accompagner dans la protection des faits historiques
 
    
   
Ces trois initiatives ont été pensées pour apporter instantanément une réponse à un propos négationniste, par exemple suite à une conversation sur internet. Mais elles donnent aussi des pistes pour celles et ceux qui désirent s’engager plus activement dans la défense des faits.
Autres ressources
Pour en apprendre davantage sur la mécanique du négationnisme, on pourra écouter ce numéro du podcast « Complorama » produit par France Info, sorti en janvier 2025.
Des ressources destinées spécifiquement aux enseignants sont aussi disponibles en ligne:
À lire aussi: une mise au point sur la différence entre le révisionnisme et le négationnisme.
 
									
																	
							 
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