Rose BLUMBERG

1896-1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence:

Rose BLUMBERG, née Krantzler

Source : © photo personnelle de M. Levha

Rose Krantzler est née à Constantinople, dans l’Empire ottoman, le 7 octobre 1896.

Une famille juive installée à Constantinople

Rose est l’aînée de sa fratrie qui comprend : trois frères (Ménachem Mima, dit Marcel, (1897 à Constantinople-1975), Henri (1901 à Constantinople -1918) et Marc (1903 à Constantinople-1909)) et quatre sœurs (Esther Suzanne (1900 à Constantinople-1942, Auschwitz), Ida (1904 à Paris-1926), Régina (1905-2000) et Marie, dite Marguerite (1910-2009).

Maurice Krantzler (1871-1943), Lieu de naissance inconnu, mort à Paris, tailleur
Louba (Louise) Weinstein Krantsler (1877-1943), Né à Odessa (Empire russe), morte à Paris
Source : © photos de M.Kerselion.

Ses parents, Maurice et Louba Weinstein (fille de Haïm), ont quitté l’Empire ottoman entre 1903, date de naissance de Marc en Turquie et avant 1904, Ida étant née à Paris XVIIIe cette année-là. Ils vivent 40 rue Championnet à Paris (XVIIIe arrondissement). L’acte de mariage de Rose nous indique qu’ils sont commerçants, mais en 1905, à la naissance de Régina, ils sont tous les deux tailleurs.

Les parents de Rose meurent à Paris : Louba le 7 juillet 1943 à l’hôpital Tenon (Paris XXe) et Maurice la même année.

Rose et une de ses sœurs
Source : © photo de M.Kerselion

Photo du mariage de la sœur de Rose, Marie Krantzler, avec Moszko Pachulski le 16 avril 1932
Source : ©Photo de M.Kerselion

Le mariage de Rose et Armand

Rose, couturière, se marie avec Ybersz (Armand) Blumberg, juif polonais, né à Varsovie, tailleur de profession, le 13 juillet 1920 à Paris.

Les époux ont deux témoins, Minisha Lipson et José Davidel, qui habitent dans la même rue que les Krantzler.

Les époux habitent successivement au 57 rue des Cloys (XVIIIe arrondissement) puis au 74 rue de l’Arbre sec à Gennevilliers, au 9 rue Baudelique (XVIIIe arrondissement), et, après 1935, au 18 rue Charles-Lauth (XVIIIe arrondissement de Paris), dans des HBM nouvellement construits en lisière de l’arrondissement.

Les tables décennales des Archives de Paris évoquent aussi trois naissances d’enfants (Anna en 1922, Madeleine en 1926 et André en 1928) dans le XIIe arrondissement, à l’hôpital Rothschild, où accouchaient la plupart les femmes juives.

Acte de mariage
Source : Blumberg Armand ©Archives numérisées de Paris

Une famille nombreuse du XVIIIe arrondissement

Serge, nait en 1930, dans le XVIIIe arrondissement.

Le couple aura six enfants :

  • Anna Léone, née en 1922, dans le XIIe arrondissement
  • Madeleine, née en 1926, dans le XIIe arrondissement
  • André, né en 1928, dans le XIIe arrondissement
  • Serge, né en 1930, dans le XVIIIe arrondissement
  • Simonne, née en 1932, à Gennevilliers
  • Alain Louis, né en 1944 dans le camp de Drancy

Alain est le seul enfant dont nous ne connaîtrons jamais le visage puisqu’il naît à Drancy et est assassiné alors qu’il n’a que 15 jours.

Rose semble avoir abandonné sa profession de couturière, à moins qu’elle ne travaille un peu à la maison, mais les enfants doivent l’accaparer. Elle a pour voisins les familles Grinberg et Sadicaris. Selon la fiche de Nahama Sadicaris (Convoi 77), Mme Sadicaris Estréa est elle aussi originaire de Constantinople, donc on peut penser que les deux femmes se connaissaient. Les enfants Blumberg et Grinberg étaient copains.

De gauche à droite : Anna, Armand (le mari de Rose), Simone et Madeleine
Source : ©Photos personnelles de M.Levha

André et Serge
Source : ©Photos personnelles de M.Levha

Simone et Serge Blumberg
Source : ©Photos personnelles de M.Levha

La guerre

Pendant la guerre, la famille porte l’étoile jaune. A la fin de l’année 1943, la situation à Paris devient trop difficile et les parents tentent de mettre à l’abri les enfants les plus jeunes, Serge et Simonne en les envoyant chez madame Boulland et mademoiselle Simon, dans une ferme (l’Herbage à Couterne) du Loiret. Mais les difficultés économiques et la surcharge de travail font que les deux femmes ne peuvent garder que Simonne (ce qui lui sauve la vie) et renvoient Serge à Paris en janvier 1944.

L’arrestation

La concierge de l’immeuble, Anna Putmans, atteste de l’arrestation des Blumberg et des Grinberg. Il semble que Nahama Sadicaris ait été arrêté le vendredi 7 juillet 1944, dans un café. Dans lanuit du 7 au 8, à une heure du matin, la Gestapo fait une descente dans l’immeuble et rafle les Blumberg et les Grinberg (Esther Spatz, la mère, et trois des six enfants Rebeka/Renée, Maurice et Monique).

Rose est enceinte. Elle, son mari, et leurs quatre enfants (Anna Léone, Madeleine, André, Serge) sont emmenés à Drancy.

Source : BLUMBERG Armand ©SHD de Caen DAVCC, Dossier n°21 P 711 473 74930

Selon la biographie écrite par Karine, petite fille de Nahama (publiée sur le site du Convoi 77), la famille Sadicaris, ne voyant pas Nahama revenir, avait décidé de ne pas rester dans l’appartement. Les quatre plus grands enfants Sadicaris partent à l’UGIF, rue Secrétan. Estréa, la femme de Nahama, et sa fille Hélène, un an, sont cachées par une voisine logeant au rez-de-chaussée de leur immeuble, Mme Maerte.

A Drancy, une bagarre éclatera entre Armand et Nahama. Les conditions de l’arrestation de la famille en sont sans doute à l’origine. Mais, nous n’en connaissons pas les détails puisque, rescapé d’Auschwitz, Armand Blumberg dira : « Nahama Sadicaris, je ne veux plus en entendre parler ! »

Rose est immatriculée à Drancy sous le numéro 24950. La famille y reste 23 jours.

Rose accouche dans le camp le 17 juillet d’un garçon, Alain Louis.

Déportation
Source : Blumberg Rose ©Mémorial de la Shoah

Le départ et l’arrivée à Auschwitz-Birkenau

Le 31 juillet 1944, la famille Blumberg est déportée dans le convoi 77, direction Auschwitz-Birkenau. Le bébé est transporté dans une caisse, remplie de gaze.

A l’arrivée, à Auschwitz-Birkenau, le 3 août, Rose et Alain Louis sont embarqués dans un camion qui les emmène directement à la chambre à gaz. On retrouve en décembre 1944 la trace de son fils, Serge, 14 ans, au camp de Sachsenhausen. André, dont on retrouve la trace sur une fiche d’hospitalisation du camp, meurt sans doute en janvier 1945, quelques jours avant la libération du camp d’Auschwitz par l’Armée rouge.

Ybersz, ses filles Madeleine et Anna, survivent à la déportation. Simonne, enfant cachée, a survécu.

Après la guerre

Armand fait les démarches pour faire reconnaître le statut de sa femme.

En mars 1958, il obtient le certificat de décès.

Le 30 septembre 1958, Rose est déclarée « Morte pour la France », une citation qui est en principe réservée aux personnes nées en France.

Certificat de décès
Source : www.geneanet.org

Déclaration « Morte pour la France »
Source : Blumberg Rose ©SHD de Caen DAVCC,
Dossier n°21 P 247 293 74923

Déclaration judiciaire de décès
Source : Blumberg Rose ©SHD de Caen DAVCC, Dossier n°21 P 247
293 74923

 

Sur ce certificat de décès, une erreur est rectifiée. Rose est bien déclarée morte à Auschwitz-Birkenau et non à Drancy.

 

Merci à Muriel BAUDE, enseignante au lycée St Charles à St Pierre de la Réunion, qui a commencé ce travail biographique en 2018 et aux élèves de Terminale du lycée Camille Guérin de Poitiers, qui ont poursuivi le travail.

Merci à M.Defranoux-Baticle dont le travail avec M.Kerselion nous aura été d’une grande aide.

Contributeur(s)

Biographie réalisée par Jérôme, Marina, Sarah, Mascha, Romane et Iris, élèves de Terminale du lycée Jacques Cartier de Saint-Malo

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