Lotti BLUMENKRANC

1932-1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence:

Lotti BLUMENKRANC

Présentation du projet

Nous sommes des élèves en classes de 3ème, un groupe de six filles : Eloïse, Emma, Roudiedji, Leilani, Julie et Noélie. Nous travaillons sur Lotti et Sarah, les deux sœurs Blumenkranc, d’une famille juive, déportées dans le 77ème convoi, le 31 juillet 1944. Il s’agissait du dernier grand convoi de déportation de Juifs. Il est parti du camp d’internement de Drancy à destination du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Notre projet s’inscrit dans le cadre de l’association « convoi 77 ». Il s’agit d’un projet européen qui consiste à retracer la vie des déportés du convoi 77 en rédigeant des biographies pour leur redonner vie.

Nous avons été très peinées de ne trouver que très peu de documents sur les petites et nous avons essayé de faire de notre mieux pour leur redonner vie.

La famille Blumenkranc

La famille Blumenkranc est une famille juive qui durant la Seconde Guerre Mondiale de 1939 à 1945 a de force été déportée, mais pas aux mêmes endroits ni au même moment.

Cette famille est tout d’abord constituée des parents : Chaja la mère, et Bencjan le père, puis de leurs trois enfants nommés Sarah, Lotti et Michel. Ils vivaient tous ensemble au 28 rue de Belleville à Paris, dans le 20ème arrondissement, en France.

Avant la guerre

Chaja de son nom de naissance Chaja Brucha Hélène Zylberstejn est née en 1903 à Ugron en Pologne. Elle est monteuse en tricots.

Bencjan (Bengem) Blumenkranc est né le 10 octobre 1911. Son année de naissance est différente sur certains documents, mais il serait né entre 1909 et 1911, à Wegrad (Wegrow) en Pologne.

On ne sait pas quand Bencjan s’est marié avec Chaja, ni quand ils ont déménagé en France, mais on suppose qu’ils ont déménagé entre 1911 et 1929, car Sarah, leur première fille, est née sur le sol français en 1929.

Sarah Blumenkranc est donc née le 15 août 1929 à Paris Lotti est née le 18 décembre 1932 à Metz en Moselle.

Les deux sœurs ont un petit frère nommé Michel qui est né le 14 novembre 1938 à Paris dans le 14ème arrondissement. Ces lieux de naissance donnent déjà à réfléchir et indiquent peut-être de la famille restée en Moselle.

En 1939 commence la Seconde Guerre Mondiale opposant l’Axe aux Alliés, et principalement la France et l’Allemagne. La France sous Pétain signe l’armistice en juin 1940, et se fait occuper par les allemands. Dès lors, les juifs européens se font arrêter et sont déportés.

La séparation

Chaja et Bencjan ont déposé leurs filles Sarah et Lotti à un monsieur à Ozoir-la-Ferrière dans la campagne Seine et Marnaise, sûrement pour assurer leur protection, mais ils n’ont pas fait de même avec leur fils Michel, car ils l’ont sans doute trouvé trop jeune pour se séparer de lui.

Le 16 juillet 1942, Chaja, Bencjan et Michel sont arrêtés lors de la rafle du « Vel d’Hiv ». Ils sont alors internés au camp de Beaune-la-Rolande dans le Loiret.

Bencjan se fait déporter dans le 15ème convoi, le 5 août 1942 parti du camp de Beaune la Rolande à destination d’Auschwitz en Pologne. Il a été fusillé en tentant de fuir Auschwitz selon les sources du Mémorial de la Shoah.

Chaja est déportée dans le 16ème convoi, le 7 août 1942, de Pithiviers, vers le camp d’Auschwitz. Elle est sélectionnée pour le travail, et porte le numéro de matricule 15987.

Michel, quant à lui, est transféré sans ses parents au camp de Drancy en Seine Saint Denis. Il est ensuite déporté, quelques jours plus tard, dans le convoi 23, allant vers Auschwitz, le 24 août 1942, il n’a alors que 4 ans. Il a donc dû être emmené dans les chambres à gaz, et a été assassiné dès son arrivée n’étant pas apte au travail.

Après la déportation de leurs parents en juillet 1942 et de leur frère, Sarah et Lotti sont déposées à l’OSE, par le monsieur à qui elles avaient été confiées, car ne voyant pas les parents revenir, il a dû se sentir en danger. L’OSE est l’œuvre de secours aux enfants, une association contenant un réseau de sauvetages clandestins en France durant la Seconde Guerre Mondiale.

Elles deviennent par la suite pensionnaires d’un orphelinat, avenue Secrétan à Paris, aussi appelé UGIF-70 : l’UGIF est l’Union Générale des Israélites de France.

Sur le site du Mémorial, on a retrouvé une liste stipulant que Chaja prisonnière à Auschwitz, a envoyé une lettre à ses filles pour donner de ses nouvelles. Cette lettre a été envoyée dans le cadre du Brief-Aktion à Auschwitz Birkenau. Les lettres des déportés étaient transmises à l’UGIF. Chaja a probablement envoyé cette lettre en 1943, car lors de cette année beaucoup de cartes ont étés expédiées. Les déportés étaient contraints par les nazis, de communiquer des nouvelles à leurs proches, afin de les rassurer et de dissimuler la terrible vérité de ce qui se passait dans les camps. Les nazis désiraient également découvrir l’adresse de juifs cachés par ce biais. Ces lettres devaient être écrites en allemand.

La déportation

Sarah et Lotti sont raflées dans la semaine du 22 au 25 juillet 1944, avenue Secrétan à l’orphelinat, sur décision d’Aloïs Brunner, qui était le commandant du camp de Drancy, en représailles à des actions résistantes. Elles ont dû être terrorisées, ne comprenant pas ce qui se passait. Elles passent quelques jours dans le camp de Drancy avant de rejoindre avec des bus, la gare la plus proche et elles montent dans des wagons à bestiaux.

Elles sont déportées dans le 77ème convoi, parti le 31 juillet 1944 de Drancy vers Auschwitz-Birkenau. Elles sont donc restées trois jours dans des wagons à bestiaux, subissant l’odeur épouvantable, le manque d’hygiène, de nourriture et d’eau et le fait qu’elles ne soient que toutes les deux sans leurs parents et leur frère. Elles devaient être mortes de peur.

Elles sont assassinées dans les chambres à gaz dès leur arrivée. Lotti est alors âgée de 11 ans et Sarah de 14ans.

La libération

Chaja est libérée par l’armée britannique le 15 avril 1945 du camp de Bergen-Belsen en Allemagne et est rapatriée à Paris le 26 mai 1945. C’est la seule survivante de sa famille.

Lorsqu’elle revient de déportation, son logement est occupé par une nouvelle famille et elle est logée chez des amis. Lorsqu’elle récupère son appartement, il est vide, elle demande alors aux services sociaux de la mairie de Paris de pouvoir récupérer des meubles.

Des assistantes sociales déclarent qu’elle était en pleine dépression, apprenant qu’elle venait de perdre son mari et ses trois enfants. Aucune démarche n’a été faite pour la recherche d’informations vis-à-vis de Lotti et de Sarah. On peut imaginer que la mère n’en a pas fait à cause de sa dépression, ou qu’elle s’est laissé mourir.

Sources :

  • Les sites du Mémorial de la Shoah et de l’Ajpn
  • Karen Taïeb, Lettres d’Auschwitz, livre de poche

 

This biography of Lotti BLUMENKRANC has been translated into english.

Contributeur(s)

Eloïse, Emma, Roudiedji, Leilani, Julie et Noélie du collège des Blés d’or à Bailly-Romainvilliers en classe de 3ème, sous la direction de leurs enseignantes Sophie Jorrion et Éva Garilliere.

Reproduction du texte et des images

Toute reproduction même partielle d'une biographie doit donner lieu à un accord préalable par écrit de l'association. Pour demander une autorisation, merci de remplir le formulaire ci-dessous : Formulaire

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