Myriam SONNENBLICK
La famille de Myriam
Myriam Sonnenblick est née le 4 juin 1933 à Strasbourg (Bas-Rhin). Elle est la fille d’Aron Sonnenblick, voyageur de commerce né à Radzow (Pologne) en 1901, et de Rebecca Katz née à Strasbourg en 1902. Myriam est la petite sœur de Maurice (né en 1926), de Mignon (né en 1927), de Perla (née en 1929) et de Fernand (né en 1932), mais elle serait aussi la grande sœur de Marthe (née en 1934), de Jacques (né en 1937), de Liliane (née en 1938) et de Simone (née en 1940). La famille Sonnenblick habite à Paris, au 196 avenue Jean-Jaurès. Sur le site du Mémorial de la Shoah, une photo de famille représente une femme avec huit enfants (voir liens). Il doit s’agir de cette famille nombreuse, photographiée presque au complet.
La Seconde Guerre mondiale, marquée par des déportations successives
La Seconde Guerre mondiale touche directement la famille. Le 24 août 1942, Aron est déporté à Auschwitz par le convoi 23, depuis Drancy. Une note dans les archives précise qu’il meurt en déportation. Dans les dossiers remplis par Rebecca en 1953, il est écrit que l’aîné, Maurice, joue le rôle de tuteur pour ses frères et sœurs.
Lorsqu’elle est arrêtée, Myriam est au 13 rue de Romainville, à Montreuil-sous-Bois (Seine), mais son adresse est toujours celle du 196 avenue Jean-Jaurès à Paris. Cette adresse à Montreuil-sous-Bois serait celle d’un centre de l’UGIF, l’Union Générale des Israélites de France. Mais du 25 au 30 juillet 1944, Myriam est arrêtée et internée par la police à Drancy, parce qu’elle est de religion juive. Là, son matricule est le 25 891.
Le 31 juillet 1944, elle est déportée dans le convoi 77, avec ses petits frères et sœurs, Marthe, Jacques, Liliane, Simone. Celui-ci est le dernier grand convoi de déportés qui part de Drancy. Il déporte 986 hommes et femmes, et 324 enfants, dans des wagons à bestiaux vers le camp de concentration et centre de mise à mort d’Auschwitz. Le convoi 77 passe par plusieurs pays actuels : la France, l’Allemagne, la Pologne. Plus de 75 % des déportés ont moins de 50 ans, parmi eux de nombreuses femmes. 125 enfants déportés sont âgés de moins de 10 ans. Ils proviennent principalement des maisons de l’UGIF en région parisienne. Myriam Sonnenblick se fait arrêter en France à Neuilly, justement dans un centre de l’UGIF. Dans de nombreux cas, leurs parents ont déjà été déportés par des précédents convois.
Le 5 août 1944, le convoi arrive à Auschwitz, dans la nuit. La « sélection » des personnes aptes à travailler ou non est immédiate. Sur les 1310 déportés, 836 personnes sont assassinées gazées dès leur arrivée à Auschwitz, 291 hommes et 183 femmes sont sélectionnés pour le travail forcé. Myriam fait partie des personnes et des enfants gazés dès leur arrivée, le 5 août 1944. Elle a alors 11 ans.
Un acte de décès est dressé après la guerre, le 7 août 1947.
La reconnaissance de la mort de Myriam
Le 3 septembre 1951, Myriam se voit reconnaître le statut de « mort pour la France », par le Ministère des Anciens combattants et victimes de guerre.
Le 17 juin 1953, la Commission Nationale accorde à Myriam le statut de déportée politique (avec le dossier n°51 665). Le 18 juin, sa mère Rebecca, qui a survécu à la Seconde Guerre mondiale, en obtient l’attestation. C’est elle qui reçoit la carte de déportée politique de Myriam, avec le numéro 2 1010 62 18. Rebecca touche alors une reconnaissance financière de 12 000 francs. Rebecca habite alors au 13 rue de Romainville, à Montreuil.
Sources
- Source : SHD, AC 21 P 540 049, Dossier individuel de Myriam Sonnenblick.
Liens
- https://www.cairn.info/revue-le-monde-juif-1984-4-page-153.htm
- https://convoi77.org/histoire-et-composition-du-convoi/
- https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=sonnenblick&spec_expand=1&start=2
- https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=sonnenblick&spec_expand=1&start=0
- https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=sonnenblick&spec_expand=1&start=3
- https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=sonnenblick&spec_expand=1&start=4
- https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=sonnenblick&spec_expand=1&start=5
- https://ressources.memorialdelashoah.org/notice.php?q=sonnenblick&spec_expand=1&start=1
- http://www.enseigner-histoire-shoah.org/outils-et-ressources/fiches-thematiques/le-regime-de-vichy-et-les-juifs-1940-1944/etude-de-cas-le-camp-de-drancy-1941-1944.html
Les biographies de déportés réalisées par les élèves du Collège Fernand-Léger, Vierzon (18100), avec leur professeure d’histoire-géographie, Mme Mahieu
- Marie BACRY
- Joseph CHERESS
- Noma CZARKA
- Isidore GELBCHAR
- Paul GEVERTZ
- Henri HOCHBERG
- Jacques HOLZ
- Gaston LEIBOVICE
- Myriam SONNENBLICK
- Daniel STEPANSKI
- Sarah KOURORIEZ
This biography of Myriam SONNENBLICK has been translated into English.
Une précision : 5 des 9 enfants SONNENBLICK ont d’abord été arrêtés dans la Sarthe puis emmenés à Drancy en octobre 1942. Après différents passages entre Montgeron et les centres UGIF ils sont arrêtés une deuxième fois en juillet 1944.
Ci-joint la biographie que je consacre à Myriam SONNENBLICK
https://lesdeportesdesarthe.wordpress.com/sonnenblick-myriam/
Bien à vous.
Bonsoir,
Je vous remercie pour vos précisions et le travail que vous menez. Vos recherches permettent d’apporter des informations supplémentaires, que nous n’avions pas dans les archives du SHD (cote AC 21 P 540 049, Dossier individuel de Myriam Sonnenblick) transmises par l’association Convoi77. L’indication de votre site Internet permettra d’en savoir plus sur les enfants de la famille Sonnenblick pour tous ceux qui feraient des recherches à leur sujet.
Cordialement.