Perla GROSMAN

1920-1997 | Naissance: | Arrestation: | Résidence:

Perla (Paulette) Grosman (1920-1997)

Enfance en Pologne

Perla (en français appelée Paulette) Grosman est née le 3 août 1920 à Olkusz en Pologne (Petite-Pologne, district de Cracovie). Les parents de Perla s’appellent Kopel (en français Georges) Grosman et Ruchler (en français Renée) Brandwajnhendler. Tous les deux, nés en Pologne, étaient de nationalité polonaise. Perla avait un frère aîné Mayer (né en 1918) et une sœur cadette Nacha (née en 1922).

Dans l’entre-deux-guerres, la ville d’Olkusz était la capitale du comté qui faisait partie de la province de Kielce. En 1931, Olkusz comptait un peu plus de 9900 habitants, dont près de la moitié étaient juifs. La ville se développait sur le plan économique.

Émigration en France

Perla Grosman part en France avec ses parents en 1923. La famille Grosman s’installe à Paris dans le quartier juif du Marais. Ils habitent au 36 rue Château d’eau. Jusqu’en 1944, Perla est couturière à Paris.

Plus tard elle déménage au 42 rue de Passy (aujourd’hui avenue du Président Kennedy).

La guerre

Lorsque la guerre éclate, le frère de Perla, Mayer, s’engage dans l’armée. Il est tué le 9 juin 1940 à Beuvard sur la ligne de front.

Perla est arrêtée chez elle le mardi 4 juillet 1944 au matin. (Le même jour que commence l’opération Windsor (4-5 juillet 1944), une attaque canadienne qui faisait partie de la bataille de Normandie pendant la Seconde guerre mondiale). Arrêtée par la Gestapo, apparemment pour avoir de faux papiers, elle est reconnue comme juive.

Emprisonnement et déportation

Perla est déportée au camp d’internement de Drancy le 7 juillet 1944. A Drancy, elle est assignée à l’escalier 19, 3ème étage. Son numéro d’enregistrement à Drancy est le 24901. Près d’un mois plus tard, le 31 juillet 1944, elle est déportée au camp d’Auschwitz-Birkenau dans le Convoi 77.

Elle arrive au camp d’Auschwitz-Birkenau le 3 août 1944.

Il semble qu’elle n’ait jamais essayé de s’échapper du camp. À son arrivée, elle a été déshabillée, douchée, tatouée, rasée et a reçu le numéro qui était désormais sa nouvelle identité : A16717. Elle est forcée de travailler dans une usine.

En octobre 1944, elle est transférée au camp de Kratzau, un sous-camp du camp de Gross-Rosen dans les Sudètes (partie de la Tchécoslovaquie incorporée à l’Allemagne nazie, aujourd’hui ville de Chrastava en République tchèque). Elle y est emprisonnée jusqu’en avril 1944. Pendant sa détention, elle attrape le typhus. Elle est libérée le 8 mai 1945 à Kratzau par l’Armée rouge soviétique.

Elle est rapatriée le 1er juin 1945 et arrive à l’hôtel Paris-Lutetia où on lui remet la carte d’immatriculation numéro 0812.538.

La vie après la guerre

Elle est reconnue comme déportée politique le 4 juin 1956. Elle reçoit la carte de déportée politique numéro 21.75.09.511. Le 30 juillet 1948 elle obtient également une carte de résidente privilégiée delivrée par le préfet de police de Paris. La carte, faisant office de sa pièce d’identité, porte le numéro 47AG19284 et est valable du 30/07/1948 au 29/07/1958. Perla est naturalisée française le 12 août 1949 à Paris.

Après la libération, elle vit au 49 quai de Passy à Paris. Plus tard, elle habite chez Mme Chauvac au 50 Avenue de Wagram. Puis elle démènage au 33 Avenue Montaigne, Paris VIIIe. A cette époque, elle travaille comme représentante de commerce.

Elle habite également au 66 Rue Caumartin, Paris.

En 1956, elle reçoit une allocation de 13 200 francs.

Elle réussit à se construire une vie malgré les événements traumatisants. De retour en France, elle crée une entreprise. Elle rencontre un homme nommé Jean André Jacques Brun (né à Grenoble en 1921), également connu sous le nom de Jean Dréjac. Il est un célèbre chanteur et compositeur français. Il est connu pour les chansons « Ah ! Le petit vin blanc » et « Sous le ciel de Paris». Ils se marient en 1959. Ils ont un fils, Frédéric Brun.

Elle souffre d’une grave dépression au cours de laquelle elle a de nombreux épisodes de colère ou de silence et ne mentionne jamais la période de la guerre à son enfant. Elle est décédée le 7 septembre 1997 à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre.

Son fils, Frédéric Brun, a commencé à chercher à en savoir plus sur sa mère lorsque sa femme était enceinte de leur fils, Julien. Il a écrit un livre intitulé « Perla», publié en 2007. Il y évoque ses derniers moments avec sa mère et nous emmène avec lui dans sa quête pour en savoir plus sur la vie de sa mère et son horrible séjour à Auschwitz. Son père est décédé en 2003 et c’est ce qui pousse Frédéric à écrire un livre sur lui, « Le Roman de Jean», publié en 2008.

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