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André BLUMBERG
Photo : Source : ©Photo personnelle de M.Levha, fils de Madeleine Blumberg
André Blumberg est né le 26 Septembre 1928 à l’hôpital Rothschild, à Paris XIIe. Il est le troisième enfant et premier fils de Rose Blumberg, née Krantzler, en 1896 à Constantinople, et d’Armand Iberz Blumberg un tailleur juif d’origine polonaise né en 1895 à Varsovie. Les parents sont naturalisés français par décret du 6 mars 1929 à Paris. Nous savons que André obtient la nationalité française, « en vertu des dispositions de l’article 7 de la loi du 10 août 1927 », son père ayant été naturalisé.
A sa naissance, ses parents résident 17, rue de Clignancourt, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Armand est tailleur, Rose est couturière.
André a deux sœurs ainées : Anna, née en 1922, Madeleine, née en 1926.
Il a également une petite sœur, Simone, née en 1932, qui sera une enfant cachée à partir de 1943, et deux frères : Serge, né en 1930, et Alain Louis, né en 1944.
Selon sa sœur Madeleine (informations que celle-ci a données à son fils), André s’entendait très bien avec cette grande sœur. Les enfants ont une enfance heureuse malgré un père assez dur.
André fréquente une école rue Charles-Hermite et une autre rue de la Guadeloupe. Les deux écoles sont dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
Il a 16 ans en 1944.
Tables décennales Naissance XIIe arrondissement
Source : Blumberg, André ©Archives numérisées Paris
Son père Armand et sa mère Rose
Source : ©Photos personnelles de M.Levha
Anna et Madeleine
Source : ©photo personnelle de M.Levha
Simone et Serge Blumberg
Source : ©photo personnelle de M.Levha
Alain Louis
Seul membre de la famille dont nous n’avons pas la photo car Alain naît à Drancy et est assassiné à Birkenau. Il a 15 jours.
L’arrestation
La famille est arrêtée la nuit du 7 au 8 juillet 1944 par la Gestapo dans son appartement de la rue Charles-Lauth, « en qualité d’israélites ». Elle est enregistrée le 8 au camp de Drancy. Les Grinberg, habitant le même immeuble, sont arrêtés également. Les circonstances de l’arrestation (la dénonciation volontaire ou involontaire d’un autre habitant de l’immeuble) ont été expliquées dans la fiche de Armand Ybersz, le père d’André.
André est emmené avec son père, Armand, sa mère enceinte, Rose, et ses frères et sœurs (Madeleine, Serge et Anna). Ils sont internés à Drancy. Simone, la plus jeune des filles, échappe à la déportation car elle a été cachée à la campagne.
A Drancy, André reçoit le matricule 24953. La famille y reste 23 jours.
Sa mère accouche dans le camp le 17 juillet d’un garçon, Alain Louis.
Le départ et l’arrivée à Auschwitz-Birkenau
Le 31 juillet 1944, la famille Blumberg est déportée dans le convoi 77 en direction d’Auschwitz-Birkenau. Le bébé Alain-Louis est transporté dans une caisse remplie de gaze.
A l’arrivée, le 3 août, Rose et le nourrisson Alain-Louis sont directement dirigés vers des camions qui les conduisent à la chambre à gaz.
Âgé de 16 ans, André est sélectionné pour le travail, comme son père Armand, son frère Serge, qui a 14 ans, et ses sœurs Madeleine et Anna.
Il est tatoué sur le bras du numéro B. 3697. Le 4 janvier 1945, il figure sur une liste du carnet de soins[1] de l’hôpital du camp d’Auschwitz (« revier ») et le 9, il reçoit un traitement. C’est la dernière trace de vie que nous ayons de lui. L’hôpital d’Auschwitz ne disposait pas de médicaments, et, en janvier 1945, le camp avait déjà été évacué par les nazis. Il restait peu de monde quand l’Armée rouge a ouvert les portes du camp, le 27 janvier. André faisait-il partie de ceux qui, malades, ont vu la libération d’Auschwitz mais n’y ont pas survécu, ou bien les Allemands n’ont-ils pas eu le temps d’enregistrer son décès avant l’arrivée des troupes soviétiques ? André ne revient pas du camp.
Déportation
Source : Blumberg, André ©Mémorial de la Shoah
Attribution du titre de Déporté politique
Source : Blumberg, André © SHD de Caen DAVCC, Dossier n° 21 P 247 29274890
Après la guerre
C’est son père, Ybersz Armand, qui fait les démarches pour la reconnaissance de son fils comme déporté politique et pour acter de son décès.
Le 5 octobre 1954, André est reconnu « déporté politique » (soit déporté comme juif).
Son père obtient une décision judiciaire de décès le 16 mai 1958.
Cette décision s’appuie sur une demande de « témoignage » montrant qu’André n’est pas « rentré ». Une personne est citée, Mme Louisot, veuve Mathieu, qui semble habiter au 18 rue Charles-Lauth. S’agit-il de la femme avec lequel Armand refait sa vie ou d’une voisine ? Impossible de le dire avec certitude.
Le père reçoit le « pécule » de 12. 000 francs auquel ont droit les déportés ou les familles de ceux qui ne sont pas rentrés de déportation.
Décision judiciaire de décès
Source : Blumberg, André© SHD de Caen DAVCC, Dossier n° 21 P 247 29274890
Témoignage attestant que André n’est pas reparu à son domicile
Source : Blumberg, André© SHD de Caen DAVCC, Dossier n° 21 P 247 29274890
Paiement du pécule
Source : Blumberg, André© SHD de Caen DAVCC, Dossier n° 21 P 247 29274890
Merci à Monsieur Lionel Levha, fils de Madeleine, pour avoir partagé les souvenirs de la famille Blumberg avec nous. Merci de nous avoir permis d’utiliser les photos de la famille.
Merci à Muriel BAUDE, enseignante au lycée St Charles à St Pierre de la Réunion, qui a commencé ce travail biographique en 2018 et aux élèves de Terminale du lycée Camille Guérin de Poitiers qui ont continué cette biographie.
[1] Disponible aux archives de Bad Arolsen.
