Cypora FRANKFOWER

1890-1944 | Naissance: | Arrestation: | Résidence:

Cypora FRANKFOWER

Ce travail a été réalisé par les élèves de 3ème Badinter du collège Marais de Villiers à Montreuil-sous-Bois encadrés par leur enseignante d’histoire-géographie Claire Bertrand.

Le projet a en réalité débuté durant l’année 2019-20 mais l’épidémie du COVID-19 avait stoppé nos énergies. A cette époque, nous avions peu d’archives. Au cours de l’année scolaire 2022-23, un nouveau projet est donc construit avec pour mission de recueillir de nouvelles archives et de découvrir l’existence d’éventuels descendants. Après avoir écrit un message sur Facebook à toutes les personnes portant le nom de Frankfower en juin 2022, Carole, fille de l’un des rescapés, prit contact en août 2022. Avec de nouvelles archives et la rencontre de Carole, notre travail a été facilité même si certains points restent en suspens.

Nous vous proposons de découvrir notre travail.

Une famille d’origine polonaise

Fanny – Rosa – Sarah
Gitla – Gypojiale (mère) – Perla – Jacob – Wolf (père)
Joseph
Source : Photo de famille prêtée par Carole Frankfower, petite-fille de Wolf et Gypojiale
Date estimée en 1930-31

 

Gypojiale Aguemann est née à Varsovie le 28 juin 1890 de Radine et Bassa Crikman. Gypojiale (dont l’orthographe va varier dans les documents d’archives) se marient le 28 mars 1909 avec Wolf Frankfower dans cette même ville.

Ville de Varsovie vers 1900
Source : vanupied.com

De cette union vont naître huit enfants dont sept  à Varsovie : Fanny, née le 6 mars 1910 ; puis, Rosa le 15 avril 1916 ; Jacob (Jacques) le 11 avril 1918 ; Sarah, le 10 août 1921 ; Joseph, le 17 septembre 1922 ; Gitla (Gisèle) née le 10 août 1925 et Perla (Pauline, Paulette) le 28 décembre 1928.

Le dernier enfant Maurice est né à Paris (12ème) le 11 mars 1931.

L’installation en France

Wolf Frankfower arrive en France le 26 novembre 1929 de manière régulière après avoir obtenu un visa. Nous ne savons pas si toute la famille est arrivée en même temps que le père de famille ou après s’être installé dans la région parisienne et nous ne connaissons pas les motivations qui ont poussé les Frankfower à quitter leur pays natal (victimes de pogroms, pauvreté ?).

Source : Archives nationales de Pierrefitte.

Photographie prise en décembre 2022 par Claire Bertrand

La famille s’installe dans la commune des Lilas au 10 rue de la république dans un quartier ouvrier dont les maisons d’un étage sont construites en briques. Elles sont l’œuvre de l’architecte Emile Cacheux, spécialiste du logement social en France dont ces habitations ont été bâties dans les années 1870.

Grâce à la liste de recensement de la commune des Lilas datant de 1936, nous apprenons que Cypoja et sa famille (hormis l’aînée des enfants, Fanny) sont installées durablement à cette adresse jusqu’à leur arrestation.

Archives municipales des Lilas

Les arrestations et la déportation

Entre 1940 et 1944, malgré une protection relative, la famille se voit menacer par les mesures antisémites de l’État français ou pour des activités d’ordre politique. Tout d’abord, Jacques (Jacob) est arrêté pour son militantisme communisme jugé dangereux dès septembre 1939, puis interné dans le camp de Vernet dans les Pyrénées entre octobre 1939 et septembre 1942 avant d’être déporté vers Auschwitz dans le convoi n°37 où il va mourir.

Source : Archives nationales de Pierrefitte

 

Puis c’est Joseph qui va être arrêté lors de la rafle dite du billet vert le 14 mai 1941, rafle qui visait principalement à arrêter les hommes étrangers de religion juive. Il est interné à Pithiviers puis convoyé vers Drancy d’où il est déporté le 17 juillet 1942 par le convoi n°6. Il meurt à Auschwitz.

Source : Mémorial de la Shoah

 

Ensuite Gitla (ou Gisèle), apprentie maroquinière, est à son tour arrêtée, internée à Drancy le 19 février1944 avant d’être déportée 7 mars par le convoi 69. Elle ne reviendra pas.

Source : Mémorial de la Shoah

La famille Frankfower est progressivement décimée par les mesures antisémites du gouvernement de Vichy dont les dernières arrestations vont concerner quatre nouveaux membres au mois de juillet 1944 alors que le nord de la France est progressivement libéré par les alliés à la suite du débarquement en Normandie. Gypojiale (ou Cypora), son mari Wolf et deux de leurs enfants Sarah et le plus jeune Maurice sont à leur tour raflés.

 

Source : Mémorial de la Shoah

D’après les fiches d’enregistrement réalisée par l’administration du camp de Drancy, les membres de la famille se sont retrouvés ayant le même numéro d’escalier et même numéro de chambre (3.4) puis ensuite déplacés et séparés. Sarah et Cypora semblent être restées ensemble au bâtiment 4.2 tandis que Maurice et son père semblent être séparés respectivement aux bâtiments 6.4 et 4.3. Dix jours plus tard, ils sont tous les quatre déportés vers Auschwitz dans le dernier convoi qui quitte Drancy le 31 juillet 1944 dit le convoi n°77 pour rejoindre Auschwitz-Birkenau.

Séparés des enfants, Wolf et Cypora sont assassinés dans ce centre de mise à mort. Ils avaient quitté leur terre natale dans l’espoir d’avoir une vie meilleure en France, pays dans lequel ils avaient porté tant d’espoirs pour eux et leurs enfants, pays des droits de l’homme pour ces nombreux immigrés installés en France. Ils reviennent en Pologne pour y mourir à cause de leur religion.

 

This biography of Cypora FRANKFOWER has been translated into English.

Contributeur(s)

Claire Podetti, Claire Bertrand, Carole Frankfower.

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1 Comment
  1. Frankfower 6 mois ago

    Je suis sylviane frankfower fille de Jacques frankfower
    Mon père n’est pas mort dans le convoi 37 comme il est écrit
    Sinon je ne serais pas là ni mon frère
    Merci à Carole pour ses efforts
    Je possède le passeport de mon grand père Wolf à l’époque de la Prusse
    J’ai aussi un petit avion qu’il a fabriqué au camp du vernet enfermé avec les républicains espagnols
    Je sais qu’il avait demandé la nationalité française 1 fois et comme on le lui a refusé il a préféré rester polonais
    Quand il est mort très jeune à 63 ans des suites des mauvais traitements en camp de concentration Auswith et Buchenwald ma mère à demandé la mention pour lui Mort pour la France c’était en 1981
    Le ministre de l’époque a répondu que s’il avait été français au moment des faits il aurait la mention…..
    J’ai les lettres de ma mère et du ministre
    Je n’ai jamais digéré
    Que dire de Manouchian et ses camarades?
    Je crois qu’il est venu seul d’abord en France
    Je serais heureuse d’apporter ma contribution

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