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Carla Spodek, étudiante à Sciences Po, a souhaité réaliser son stage de deuxième année avec l’association Convoi 77. Elle nous parle de son expérience.
Elie Wiesel a écrit « Je pense aussi que celui qui écoute le témoin devient témoin à son tour. La mémoire est là pour nous protéger, mais il faut l’entretenir, la nourrir. »
C’est parce que j’étais animée par cette volonté d’« entretenir » et de « nourrir » la mémoire , que j’ai contacté à la fin de ma première année d’étude l’association Convoi 77 .
Étant étudiante à Sciences Po Paris sur le campus de Poitiers, et m’étant aperçu que certains déportés de ce convoi venaient de la Vienne, j’ai souhaité participer à la mise en œuvre de ce projet à Poitiers.
En tentant de reconstituer la vie d’enfants nés à Poitiers et déportés par le convoi 77, les élèves d’aujourd’hui découvriront qu’ils ont peut-être fréquenté les même écoles, vécus dans les mêmes quartiers…ils pourront mettre des noms, parfois des visages et mieux comprendre ce qui s’est passé près de chez eux il y a de cela 80 ans. Ils permettront aussi de sortit de l’oubli les destins tragiques d’autres enfants qui -grâce a eux- ne sombreront pas dans l’oubli.
J’ai donc contacté « Convoi 77 » afin de leur proposer de sillonner les différents collèges et lycées de Poitiers et des alentours, pour rencontrer des professeurs et les convaincre de participer au projet, ou bien de me confier une partie de leurs élèves qui seraient partants pour faire les recherches avec moi.
Georges Mayer le président l’association m’a accordé son entière confiance. Grâce à cela, j’ai pu débuter une très belle expérience.
Entrer en contact avec des enseignants n’a pas toujours été facile, mais, une fois cette étape achevée, j’ai découvert des professeurs passionnés par ce qu’ils font et qui ne comptent par leurs heures lorsqu’il s’agit de s’investir dans un projet original avec leurs élèves.
J’ai ainsi pu attribuer 6 biographies à réaliser à Poitiers. Je me suis rendu dans les différents établissements, pour rencontrer les élèves et leur présenter le projet et la façon dont le travail de recherche et d’écriture allaient se dérouler. J’ai aussi passé une importante de mon temps avec un groupe de cinq lycéennes, qui se sont portées volontaires pour faire le projet avec moi.
Leur professeur n’ayant pas le temps de s’engager dans le projet avec toute la classe, elle a accepté toutefois de me confier cette mission qui m’a particulièrement plu !
Ainsi, voir l’intérêt grandissant des élèves pour le projet et l’implication dont elles ont fait preuve pour les recherches, a rendu ce stage extrêmement gratifiant.
Enfin, j’ai compris surtout grâce à cette expérience, l’importance de confier des responsabilités à des élèves, de leur faire confiance et de voir en fin de projet la qualité du travail réalisé.
Je ne pensais pas en choisissant ce stage, qu’il me permettrait de comprendre à quel point enseigner « une petite histoire » peut permettre de mieux comprendre la grande.
Lutter contre le négationnisme, peut ainsi passer par le travail autour de l’histoire d’une vie dont la mémoire paraissait condamnée à disparaître avec le temps.
Je ne peux donc, que recommander chaleureusement à tout étudiant en quête de transmission et de découverte de participer à la diffusion du projet Convoi 77 .
Cette mission restera sans aucun doute l’expérience la plus marquante et enrichissante de mon Bachelor à Sciences Po .
Carla Spodek
