Rosa KALINSKY

Rosa Kalinsky est née le 7 mars 1936, à Nancy. Rosa provient d’une famille juive d’origine polonaise et allemande. Son père Maurice Kalinsky est un coiffeur originaire d’Allemagne, né à Cologne le 10 avril 1905 et sa mère Baila Kalinsky, est femme au foyer d’origine polonaise née à Lask le 17 août 1908.

Ses deux parents vont être déportés en octobre 1942, lors du début de la mise en œuvre de la Solution finale, dans le convoi 42. Ils laissent derrière eux leurs 4 filles, puisque Rosa a trois autres sœurs (Renée née le 6 juillet 1927, Estelle née le 19 avril 1930, Sylvia née le 29 septembre 1939). Moins d’un an après la déportation de leurs parents les sœurs Kalinsky sont emmenées dans un centre de l’UGIF (Union Générale des Israélites de France) ; une association juive mise en place pour les questions d’assistance, de prévoyance et de reclassement social : Par le biais des préfectures et de la Gestapo, tous les Juifs se voient obligatoirement être affiliés à l’U.G.I.F. Toutes les associations juives préexistantes sont dissoutes. L’U.G.I. F, possède ses propres maisons d’enfants, créées les 16 et 17 juillet 1942 au moment de la Rafle du Vel d’Hiv. Les enfants « libérés » des camps de Drancy, Pithiviers, Beaune-la Rolande, Poitiers, doivent alors être placés dans les centres de l’U.G.I.F., Rosa fait partie de ces « enfants bloqués », confiés à l’U.G.I.F. Leurs noms sont consignés dans un registre de police spécial : ces libérations toutes particulières étaient en réalité fictives. Ces enfants ne pouvaient être confiés qu’aux centres de l’UGIF et la décision de ces placements revenait aux autorités allemandes. Ces enfants étaient notamment sous le contrôle des Allemands mais également de Vichy. Ils sont ensuite répartis selon les différents centres : Louveciennes, l’orphelinat Rothschild, la pension Zysman à La Varenne, à Saint-Mandé, Neuilly, Paris, rue Vauquelin et rue des Rosiers à l’École du Travail et également à Montreuil. Rosa Kalinsky et ses sœurs deviennent pensionnaires au Centre rue des rosiers, à Louveciennes. Nous pouvons l’apercevoir sur la photo prise dans la cour de l’orphelinat, Rosa se situe au premier rang à gauche. C’est dans ce centre qu’elles rencontreront Denise Holstein une monitrice qu’elles considéreront comme leur nounou. Elles seront ensuite déplacées au centre Lamarck en avril 1944. Le Centre Lamarck se situe 70 avenue Secrétan à Paris, dans le 19ème arrondissement. Leur chambre se situait au niveau de l’escalier six, au deuxième étage.

Aloïs Brunner, commandant du camp de Drancy, ordonne la rafle des centres de l’UGIF hébergeant des enfants juifs, par représailles, après l’échec de l’attentat contre Hitler le 20/07/1944 et à la suite de nombreuses actions résistantes en France. La nuit du 21 au 22 juillet 1944, la Gestapo mène une rafle sur les foyers d’enfants de l’U.G.I.F. Ces maisons contenaient les enfants de Juifs français, dont la plupart des parents avaient déjà été déportés et assassinés. Dans cette répression, huit maisons d’enfants ont été perquisitionnées. Les résidents et le personnel ont été emprisonnés et expulsés. Au cours de cette action, plus de trois cent cinquante enfants innocents ont été arrêtés. Les enfants de Louveciennes furent réveillés à l’aube, forcés de quitter leur lit et d’attendre les voitures de la Gestapo. Rosa, Estelle et Renée Kalinsky sont emmenées au camp d’internement de Drancy ; seule Sylvia Kalinsky a pu échapper à la déportation. Née le 26 septembre 1939, Sylvia a été adoptée lors de son séjour dans un des centres de l’UGIF, ce qui lui a permis d’échapper à ces atrocités. Rosa et ses deux autres sœurs sont alors déportées dans le convoi 77, le 31 juillet 1944. Elles partent avec les autres Juifs déportés de la gare de Bobigny vers Auschwitz. Elles seront assassinées à Auschwitz seulement 2 jours après leur arrivée, alors que Rosa n’était âgée que de 8 ans. Rosa Kalinsky sera déclarée morte officiellement le 5 août 1944. Cependant cette date ne correspond pas à son réel décès, l’administration a donné cette même date pour tous les déportés du convoi 77 morts à leur arrivée et non sélectionnés pour le travail.

En complément :

• Biographie de Myriam HOLZ
• Biographie de Régine REIN

 

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