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Hommage à Claude Bloch
Chers Amis,
C’est avec une très grande tristesse que nous commençons cette année 2024.
Notre ami Claude BLOCH nous a quitté le 31 Décembre 2023.
Son départ nous laisse désemparés car sa présence et son engagement auprès des jeunes générations étaient un atout majeur pour transmettre la mémoire des rescapés des camps nazis.
Il aura été, pour de nombreux élèves, une rencontre inoubliable.
Claude BLOCH, alors âgé de 15 ans, est arrêté par la Gestapo à CREPIEUX (RHONE) avec sa maman et son grand-père le 28 Juin 1944.
Tous les trois sont emmenés au siège de la Gestapo au 32 de la place Bellecour à LYON.
Son grand-père est exécuté sur place.
Claude et sa maman sont transférés à la prison MONTLUC.
De là, ils sont envoyés au camp de DRANCY d’où ils partiront pour AUSCHWITZ le 31 Juillet 1944 par le convoi 77.
Sa maman est sélectionnée d’office dès son arrivée pour périr dans les chambres à gaz.
C’est sans les siens qu’il subira son calvaire concentrationnaire jusqu’à sa libération le 10 Mai 1945.
Ce n’est qu’en 1946 qu’il pourra enfin retrouver sa grand-mère à LYON qui est désormais sa seule famille.
Claude BLOCH était le dernier rescapé lyonnais des camps de la mort… !!!
C’est avec beaucoup de rigueur et une très grande précision qu’il racontait son histoire devant des classes entières.
Il faisait revivre son arrestation, son trajet jusqu’en POLOGNE, ses terribles conditions de vie, la FAIM, la PEUR, la MORT, l’ANGOISSE et surtout…son numéro de déporté : B 3692 qu’il portait gravé sur son bras.
Il fera de nombreux voyages à AUSCHWITZ avec les élèves des collèges de la région lyonnaise.
A ce titre, il fut un témoin vivant qui relaya inlassablement la mémoire de son parcours et de celui de ses camarades de déportation.
C’est avec une voix très douce qu’il racontait son calvaire avec des détails impressionnants qu’il revivait chaque fois devant son auditoire.
Il répondait patiemment aux questions de chacun avec une très grande gentillesse.
Claude est mort à l’âge de 95 ans, lui qui n’était qu’un enfant en 1944 lorsque les nazis ont décidé d’appliquer leur funeste projet.
Il a consacré ses 80 dernières années à perpétuer inlassablement son relais de mémoire pour ne jamais oublier ces moments tragiques de notre HISTOIRE.
Par sa seule présence, il marquait par ses mots un bien précieux témoignage devenu désormais IRREMPLACABLE.
C’est en nous racontant le passé qu’il nous a permis de comprendre le présent et d’envisager l’avenir.
C’est pourquoi, cher Claude, vous nous manquerez éternellement.
Muriel Nemoz
Membre de Conseil d’administration
